LA CONDITION OUVRIÈRE

« aux matériaux modernes, métal ou béton .

Pour l'abattage , on utilise des machines qui vont se perfectionnant sans cesse : haveuses -ici une haveuse automatique à tambour - , machines à perforer et à scier, explosifs aussi.

La mécanisation, développée depuis 1950, est générale aujourd'hui : 68 % de la production provient de chantiers où l'abattage et le chargement de char­ bon sont effectués par des machines .

En même temps, le soutènement des tailles se mécanise lui aussi.

3 480 mètres de tailles sont ainsi équipés du « sou­ tènement marchant » dont la vue pré­ sentée donne un exemple.

(Ph .

Charbon­ nages de France .) 4.

La grève.

par Steinlen (8.

N .E .) Paru dans un petit journal d'inspira­ tion socialiste, La Feuille, ce dessin de Steinlen ( 1853-1922) fut publié à l' oc­ casion d'une grève des ouvriers en bâtiment parisiens (septembre-octobre 1898).

Née d'une revendication sala­ riale , celle-ci se déploya dans le climat passionnel de l'affaire Dreyfus.

Vêtus du « largot ».

pantalon bouffant main­ tenu par une ceinture de flanelle rouge enroulée au-dessus des hanches , des ouvriers dévisagent un soldat en armes.

Le mouvement ouvrier.

avant 1914 (voir Isaac 3", p.

1 52) , fut placé en France sous le signe de• la violence .

Le gouvernement employait la troupe pour protéger les chantiers et contenir les grévistes.

D'où l'âpreté des affron­ tements , trop souvent sanglants, et l'antimilitarisme exaspéré des ouvriers .

(Ph.

Hachette .) © S.P.A .D .E .M .

5.

Affiche de la C.G.T.

(1905) (B .N .E .) Le droit de grève , ou de coalition , fut accordé par la législation française en 1865, tandis que celui d'association, autorisant la constitution de syndicats, date de 1885 seulement .

Dix ans plus tard, en 1895 , les Bourses du Travail et les Fédérations Nationales s'unirent pour former la Confédération Générale du Travail (voir Isaac 3", p.

158).

L'affiche présentée ici date de 1905 .

Elle met en avant la revendication pri­ mordiale de la C.G.T .

entre 1890 et 1914 : la journée de huit heures.

De 12 heures en 1848, la journée de tra­ vail était passée à 1 0 heures ou 10 heures et demie à la fin du XIX" siècle .

En 1914 , elle était encore de 9 heures environ .

L'image du logement misérable, à gauche, n"est nullement outrée.

Concen­ trée dans des quartiers surpeuplés, l'hab itation ouvrière était généralement dépourvue des nécessités élémentaires .

Une table garnie d'une .

nappe, un mobi­ lier décent, des jouets pour les enfants dans une pièce éclairée au gaz, tel est le logement idéal selon cette image de propagande .

(Ph.

Hachette .) 6.

Habitations sociales à Toulouse Avec Nice, Toulouse est une des grandes villes françaises dont la popu­ lation a dQublé durant la première moitié du xx• siècle, passant de 155 000 habitants en 1911 à 324 000 en 1962, et a atteint actuellement le demi -million.

Croissance fougueuse, qui s 'explique principalement par la vigueur du déve loppement industriel.

Ce phéno­ mène est accompagné d'un accroisse ­ ment considérable de la population ouvrière, logée à la périphérie de la ville, dans une banlieue de pavillons assez chaotique.

Depuis une dizaine d 'années, un ample programme H.L.M.

a fait apparaître des ensembles mo­ dernes, pourvus d"équipements indi­viduels et collectifs longtemps réservés ··aux immeubles bourgeois .

Les 800 logements de l'ensemble de Bagatelle ont été construits à l'aide d'éléments préfabriqués selon le procédé Fiorio (Limoux) par l'architecte Valle.

Progrès de la technique , amélioration incontes­ table des conditions de vie; mais que de problèmes nouveaux sont posés par les cohabitat ions dans ces grands ensembles anonymes! (Ph .

Yan .). »