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Jean Rostand, Ce que je crois (1953). Résumez ou analysez le texte en indiquant nettement en tête le mot « Résumé » ou le mot « Analyse ».

Publié le 24/04/2011

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« Que sommes-nous? Qu'est-ce que l'homme? Que représente-t-il dans l'ensemble des choses? Qu'est-ce qu'une vie humaine? Qu'est-ce qui s'efface de l'univers quand périt un individu? « Je n'hésiterai pas à dire que, s'agissant de ces problèmes, j'aurai traversé l'existence dans un état d'incompréhension effarée. Les indications maigres et clairsemées que la science peut nous fournir à cet égard composent un étrange tableau à la Rembrandt, où quelques flaques de lumière ne font que mieux accuser la superficie des noirceurs. « Un univers de dimensions insensées, qui peut-être n'est pas infini, mais qui, de toute façon, n'est pas à notre échelle ; des milliards de nébuleuses (1), en chacune desquelles fourmillent les soleils, et, autour d'eux, des cortèges de planètes plus ou moins ressemblantes à la nôtre, mais dont nous ne saurons jamais rien, puisque les rêves les plus hardis de la navigation interastrale ne franchissent point les bornes de notre système solaire. Sur la petite planète qu'est notre terre, une profusion d'êtres que, pour les opposer à ce qui les environne, on appelle vivants, sans savoir au juste en quoi consiste cette vie qui les anime, et qu'il est plus facile de reconnaître que de définir. D'entre les millions d'espèces différentes où se manifeste la vie, une — la nôtre — qui domine sur tout le reste par la vertu de ce qu'elle nomme la pensée, une que sa supériorité détache et isole au point qu'elle serait encline à se targuer d'une origine singulière si tout ne venait lui rappeler qu'elle se relie au vaste peuple des vivants.

« On ne s'étonnera pas que le principal de mes croyances s'organise autour des réflexions que me suggère l'étude de la biologie. Or, l'une des choses que je crois avec le plus de force — l'une des rares dont je sois à peu près sûr —, c'est qu'il n'existe, de nous à l'animal, qu'une différence du plus au moins, une différence de quantité et non point de qualité ; c'est que nous sommes de même étoffe, de même substance que la bête. Cette solidarité, cette continuité entre le règne animal — voire tout le monde vivant — et le canton humain, elle me semble devoir s'imposer à toute personne ayant disséqué un insecte, assisté au frémissement d'un protoplasme (1), vu un œuf se modeler en embryon. Comment penserais-je que quoi que ce fût d'essentiel pût appartenir en propre à l'une seule des millions d'espèces qui peuplent la terre? Pas un être organisé, si humble soit-il, dont je ne me sente le frère, et non pas affectivement mais rationnellement. Tout ce qui est dans l'homme de plus élevé, de plus rare, de plus spécifiquement humain, tout ce par quoi nous serions portés à le mettre à part dans la nature — qu'il s'agisse des plus hauts témoignages de la pensée logique ou des plus pures manifestations du sentiment —, je ne parviens à y voir que l'épanouissement, que l'amplification, que la majoration de ce qui déjà se montre dans la vie pullulante et anonyme des micro-organismes (2)... Oui, c'est bien là, dès ce niveau modeste de la vitalité, que, pour moi, se posent certains des plus graves problèmes, ceux de la vie, de l'organisation, de l'assimilation, de la sensibilité, de la conscience — de l'esprit... « Jean Rostand, Ce que je crois (1953). Résumez ou analysez le texte en indiquant nettement en tête le mot « Résumé « ou le mot « Analyse «. Choisissez ensuite dans le texte une question qui vous intéresse particulièrement, précisez-en les données et exposez, en les justifiant, vos propres vues sur la question. (1) Nébuleuses : groupes d'étoiles vus de très loin.

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