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Jacques SAVARY des BRÛLONS (1657-1716) L'esclavage est un négoce où les hommes sont les marchands d'autres hommes Nègres : peuples d'Afrique, dont le pays a son étendue des deux côtés du fleuve Niger.

Publié le 21/10/2016

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esclavage
Jacques SAVARY des BRÛLONS (1657-1716) L'esclavage est un négoce où les hommes sont les marchands d'autres hommes Nègres : peuples d'Afrique, dont le pays a son étendue des deux côtés du fleuve Niger. L'on appelle Nigritie cette grande région qu'ils habitent, qui a plus de huit cents lieues de côtes et qui s'étend sur plus de cinq cents lieues dans les terres. Les Européens font depuis quelques siècles commerce de ces malheureux esclaves, qu'ils tirent de Guinée et des autres côtes de l'Afrique, pour soutenir les colonies qu'ils ont établies dans plusieurs endroits de l'Amérique et dans les îles Antilles. Il est difficile de justifier tout à fait le commerce des Nègres ; cependant il est vrai que ces misérables esclaves trouvent ordinairement leur salut dans la perte de leur liberté et que la raison de l'instruction chrétienne qu'on leur donne, jointe au besoin indispensable qu'on a d'eux pour la culture des sucres, des tabacs, des indigos, etc., adoucit ce qui paraît d'inhumain dans un négoce où des hommes sont les marchands d'autres hommes et les achètent de même que des bestiaux pour Cultiver leurs terres [...]. Ces esclaves se font de plusieurs manières. Les uns pour éviter la faim se vendent eux-mêmes, leurs enfants et leurs femmes aux rois ou aux plus puissants d'entre eux qui ont de quoi les nourrir. [...] Les autres sont des prisonniers faits en guerre et dans les incursions que ces petits roitelets font sur les terres de leurs voisins, souvent sans d'autres raisons, que de faire des esclaves, lesquels emmènent jeunes, vieux, femmes, filles, jusqu'aux enfants à la mamelle. Il y a des Nègres qui se surprennent les uns les autres, pendant que les vaisseaux d'Europe sont à l'ancre, y amenant ceux qu'ils ont pris pour les y vendre et les y embarquer malgré eux, et il n'est point nouveau de voir des fils vendre de cette sorte leurs malheureux pères, des pères leurs propres enfants, et encore plus souvent ceux qui ne sont liés d'aucune parenté mettre la liberté des uns et des autres à prix de quelques bouteilles d'eau-de-vie ou de quelques barres de fer. Ces Nègres sont la principale richesse des habitants des îles ; qui en a une douzaine peut être estimé riche. Comme ils se multiplient beaucoup dans les pays chauds [...], leurs maîtres, pour peu qu'ils les traitent avec douceur, voient croître insensiblement cette famille de Noirs et augmenter en même temps le nombre de leurs esclaves, l'esclavage étant héréditaire parmi ces misérables. Il est vrai qu'il est quelquefois dangereux d'avoir trop d'indulgence pour eux, étant d'un naturel dur, intraitable et incapable de se gagner par la douceur. Mais il faut éviter les deux extrémités : un châtiment modéré les rend souples et les anime au travail, et au contraire trop de dureté les rebute et, dans leur désespoir, ils se jettent parmi les Nègres marrons ou sauvages, qui se tiennent dans des lieux inaccessibles des îles où ils mènent une vie très misérable, mais plus à leur gré parce qu'elle est libre. Art. « Nègres » in Dictionnaire universel du commerce, Paris, 1723, tome II.
esclavage

« douceur, voient cro?tre insensiblement cette famille de Noirs et augmenter en m?me temps le nombre de leurs esclaves, l'esclavage ?tant h?r?ditaire parmi ces mis?rables.

Il est vrai qu'il est quelquefois dangereux d'avoir trop d'indulgence pour eux, ?tant d'un naturel dur, intraitable et incapable de se gagner par la douceur.

Mais il faut ?viter les deux extr?mit?s : un ch?timent mod?r? les rend souples et les anime au travail, et au contraire trop de duret? les rebute et, dans leur d?sespoir, ils se jettent parmi les N?gres marrons ou sauvages, qui se tiennent dans des lieux inaccessibles des ?les o? ils m?nent une vie tr?s mis?rable, mais plus ? leur gr? parce qu'elle est libre. Art.

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