Devoir de Philosophie

Iphigénie en Aulide Fier de son nouveau rang m'ose-t-il méconnaître ?

Publié le 12/04/2014

Extrait du document

Iphigénie en Aulide Fier de son nouveau rang m'ose-t-il méconnaître ? Me croit-il à sa suite indigne de paraître ? Ou de l'empire encor timide possesseur, N'oserait-il d'Hélène ici montrer la soeur ? Et pourquoi me cacher ? Et par quelle injustice Faut-il que sur mon front sa honte rejaillisse ? Mais n'importe, il le veut, et mon coeur s'y résout. Ma fille, ton bonheur me console de tout : Le ciel te donne Achille, et ma joie est extrême De t'entendre nommer... Mais le voici lui-même. SCÈNE IIIACHILLE, CLYTEMNESTRE ACHILLE Tout succède, Madame, à mon empressement. Le Roi n'a point voulu d'autre éclaircissement ; Il en croit mes transports. Et sans presque m'entendre, Il vient, en m'embrassant, de m'accepter pour gendre. Il ne m'a dit qu'un mot. Mais vous a-t-il conté Quel bonheur dans le camp vous avez apporté ? Les Dieux vont s'apaiser. Du moins Calchas publie Qu'avec eux, dans une heure, il nous réconcilie ; Que Neptune et les vents, prêts à nous exaucer, N'attendent que le sang que sa main va verser. Déjà dans les vaisseaux la voile se déploie ; Déjà sur sa parole ils se tournent vers Troie. Pour moi, quoique le Ciel, au gré de mon amour, Dût encore des vents retarder le retour, Que je quitte à regret la rive fortunée Où je vais allumer les flambeaux d'hyménée ; Puis-je ne point chérir l'heureuse occasion D'aller du sang troyen sceller notre union, Et de laisser bientôt sous Troie ensevelie Le déshonneur d'un nom à qui le mien s'allie ? SCÈNE IIIACHILLE, CLYTEMNESTRE 31 Iphigénie en Aulide SCÈNE IVACHILLE, CLYTEMNESTRE, IPHIGÉNIE, ÉRIPHILE, DORIS, AEGINE ACHILLE Princesse, mon bonheur ne dépend que de vous, Votre père à l'autel vous destine un époux. Venez y recevoir un coeur qui vous adore. IPHIGÉNIE Seigneur, il n'est pas temps que nous partions encore. La Reine permettra que j'ose demander Un gage à votre amour, qu'il me doit accorder. Je viens vous présenter une jeune Princesse. Le ciel a sur son front imprimé sa noblesse. De larmes tous les jours ses yeux sont arrosés. Vous savez ses malheurs, vous les avez causés. Moi-même (où m'emportait une aveugle colère !) J'ai tantôt sans respect affligé sa misère. Que ne puis-je aussi bien par d'utiles secours Réparer promptement mes injustes discours ! Je lui prête ma voix, je ne puis davantage, Vous seul pouvez, Seigneur, détruire votre ouvrage. Elle est votre captive, et ses fers que je plains, Quand vous l'ordonnerez, tomberont de ses mains. Commencez donc par là cette heureuse journée. Qu'elle puisse à nous voir n'être plus condamnée. Montrez que je vais suivre au pied de nos autels Un Roi qui, non content d'effrayer les mortels, A des embrasements ne borne point sa gloire, Laisse aux pleurs d'une épouse attendrir sa victoire, Et par les malheureux quelquefois désarmé, Sait imiter en tout les Dieux qui l'ont formé. ÉRIPHILE Oui, Seigneur, des douleurs soulagez la plus vive. La guerre dans Lesbos me fit votre captive, Mais c'est pousser trop loin ses droits injurieux Qu'y joindre le tourment que je souffre en ces lieux. SCÈNE IVACHILLE, CLYTEMNESTRE, IPHIGÉNIE, ÉRIPHILE, DORIS, AEGINE 32

« SCÈNE IV\24ACHILLE, CLYTEMNESTRE, IPHIGÉNIE, ÉRIPHILE, DORIS, AEGINE ACHILLE Princesse, mon bonheur ne dépend que de vous, Votre père à l'autel vous destine un époux.

Venez y recevoir un coeur qui vous adore.

IPHIGÉNIE Seigneur, il n'est pas temps que nous partions encore.

La Reine permettra que j'ose demander Un gage à votre amour, qu'il me doit accorder.

Je viens vous présenter une jeune Princesse.

Le ciel a sur son front imprimé sa noblesse.

De larmes tous les jours ses yeux sont arrosés.

Vous savez ses malheurs, vous les avez causés.

Moi-même (où m'emportait une aveugle colère !) J'ai tantôt sans respect affligé sa misère.

Que ne puis-je aussi bien par d'utiles secours Réparer promptement mes injustes discours ! Je lui prête ma voix, je ne puis davantage, Vous seul pouvez, Seigneur, détruire votre ouvrage.

Elle est votre captive, et ses fers que je plains, Quand vous l'ordonnerez, tomberont de ses mains.

Commencez donc par là cette heureuse journée.

Qu'elle puisse à nous voir n'être plus condamnée.

Montrez que je vais suivre au pied de nos autels Un Roi qui, non content d'effrayer les mortels, A des embrasements ne borne point sa gloire, Laisse aux pleurs d'une épouse attendrir sa victoire, Et par les malheureux quelquefois désarmé, Sait imiter en tout les Dieux qui l'ont formé.

ÉRIPHILE Oui, Seigneur, des douleurs soulagez la plus vive.

La guerre dans Lesbos me fit votre captive, Mais c'est pousser trop loin ses droits injurieux Qu'y joindre le tourment que je souffre en ces lieux.

Iphigénie en Aulide SCÈNE IV\24ACHILLE, CLYTEMNESTRE, IPHIGÉNIE, ÉRIPHILE, DORIS, AEGINE 32. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles