« Il y a quelque chose, dit-il pour gagner du temps.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
combien
ilhaïssait cetteputain auxpetites dentspointues.
Mais,prudence.
Il ouvrit safenêtre sansfaire debruit, pritunporte-plume sursatable etl’envoya dans
les vitres delafenêtre d’enface.
Celal’amusa devoir l’airaffolé delafemme maigre qui,
lorsqu’elle eutcompris, tirason store d’uncoup sec.
Au bout dutroisième verre,labouteille étaitvide.
Joeeutenvie dedescendre danslarue
et d’aller visiterlaville, maisilobéit àla règle qu’ils’était fixée : nejamais quitter sa
chambre quandonabu.
Decette façon, onnerisque pasd’ennuis.
Carlesennuis
signifiaient lesflics, lesflics signifiaient uncontrôle despapiers, etcela signifiait, raide
comme uneballe, unpetit voyage àSan Quentin, et,cette fois,onnet’enverrait pas
travailler surlesroutes, pourlerécompenser desabonne conduite.
Ilabandonna l’idée
d’aller faireuntour.
Joe avait uneautre joiequ’il gardait pourlesmoments desolitude, maisilne savait pas
que c’était unejoie.
Sachambre d’hôtelétaitunlieu propice.
Allongésurson lit,ilse
remémora sonenfance malheureuse etson adolescence tourmentée.
Pasdechance…
l’occasion nes’était jamais présentée.
Cesont lesseigneurs quiont delachance.
Evidemment, ilyavait desbroutilles pourlesquelles iln’avait pasétépincé, mais… etla
valise decouteaux depoche ? Lesflics allèrent droitchezluietl’embarquèrent.
Àpartir
de cemoment-là, ileut uncasier etlapolice l’eutàl’œil.
ÀDaly City, dèsqu’un type
volait uncarton deframboises dansuncamion, c’étaitJoequiécopait.
Et,àl’école, ça
avait continué.
Lesprofesseurs étaientcontrelui,leprincipal étaitcontre lui.C’était
trop.
Joe,l’indésirable, s’étaitéchappé.
À force deressasser touscessouvenirs d’illusions déçues,unetristesse tièdel’envahit et,
lorsqu’il eutprojeté toutlefilm desamauvaise chance,deslarmes luimontèrent aux
yeux, seslèvres frémirent, etilpleura surl’enfant perduqu’ilavait étéetl’homme qu’il
était devenu –regardez-le –un raté, unportier debordel.
D’autres hommes avaientdes
maisons etdes voitures, ilsétaient ensûreté chezeux,heureux, et,lorsque lanuit
tombait, ilstiraient leursrideaux, etJoe restait danslarue.
Ilpleura doucement jusqu’à
ce qu’il s’endormît.
Il se leva lelendemain matinàdix heures, etalla prendre uncopieux petitdéjeuner chez
Pop Ernst.
Audébut del’après-midi, ilprit uncar pour Watsonville etfit trois parties de
billard avecunami qu’il avait appelé autéléphone.
Joe,après avoirgagné ladernière
partie, remitsaqueue danslerâtelier ettendit àson adversaire deuxcoupures dedix
dollars.
« Inutile, ditson ami.
Garde tonargent.
– Prends-le, ditJoe.
C’est pascomme sije t’avais donnéquelque chose.
– Au contraire.
Tum’as ditqu’elle n’étaitpasici,etsiun gars pouvait merenseigner,
c’était bientoi.
– Tu veuxpasmedire pourquoi tulacherches ?
– Wilson, jete l’ai ditaudébut, etjete lerépète, j’ensais rien.
Jefais unboulot.
– Je nesais rien deplus.
Attends… Jesais qu’il ya ce congrès… dequoi déjà ?… des
chirurgiens dentistes,jecrois.
Jene sais passije l’ai entendu dire,qu’elle yallait, ousi
c’est moiquil’aiimaginé.
Jedois perdre lamémoire.
Passeuncoup defilàSanta Cruz.
Tu connais quelqu’un ?
– J’ai desrelations, ditJoe.
– Va voirH.V.Mahler.
Ilaune salle debillard, etdes jeux derrière.
– Merci, ditJoe.
– Allons, Joe,garde tonargent.
– C’est paslemien… Paie-toi uncigare. »
L’autobus ledéposa àdeux portes dechez Hal.Ilétait l’heure dedîner, maison
continuait àjouer.
Joepatienta uneheure.
Enfin,Halquitta latable pouralleraux
cabinets.
Joelesuivit.
Onfait facilement connaissance danslesurinoirs.
Halexamina
Joe deses yeux pâles, agrandis pardes verres épais.Ilreboutonna sabraguette, ajusta
ses manchettes d’alpaganoir,etremit d’aplomb savisière verte..
»
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