I Le nom de famille de mon père étant Pirrip, et mon nom de baptême Philip, ma langue enfantine ne put jamais former de ces deux mots rien de plus long et de plus explicite que Pip.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
Je
crois qu’effectivement mesjoues étaient grasses, bienquejefusse restépetitetfaible pourmonâge.
« Du diable sije ne les mangerais pas !ditl’homme enfaisant unsigne detête menaçant, jecrois même quej’enai
quelque envie. »
J’exprimai l’espoirqu’iln’en ferait rien,etjeme cramponnai plussolidement àla pierre surlaquelle ilm’avait placé,
autant pourm’ytenir enéquilibre quepour m’empêcher decrier.
« Allons, ditl’homme, parle !oùest tamère ?
– Là, monsieur ! » répondis-je.
Il fit un mouvement, puisquelques pas,ets’arrêta pourregarder par-dessus sonépaule.
« Là, monsieur ! repris-jetimidement enmontrant latombe.
AussiGeorgiana.
C’estmamère !
– Oh ! dit-ilenrevenant, etc’est tonpère quiestlàétendu àcôté detamère ?
– Oui, monsieur, dis-je,c’estlui,défunt decette paroisse.
– Ah ! murmura-t-il enréfléchissant, avecquidemeures-tu, ensupposant qu’ontelaisse demeurer quelquepart,ce
dont jene suis pascertain ?
– Avec masœur, monsieur...
MrsJoeGargery, lafemme deJoe Gargery, leforgeron, monsieur.
– Le forgeron...
hein ? »dit-ilenregardant lebas desajambe.
Après avoirpendant uninstant promené sesyeux alternativement surmoi etsur sajambe, ilme prit dans sesbras,
me souleva, et,me tenant demanière àce que sesyeux plongeassent danslesmiens, dehaut enbas, etles miens dans
les siens, debas enhaut, ildit :
« Maintenant, écoute-moibien,c’esttoiqui vas décider situ dois vivre.
Tusais ceque c’est qu’une lime ?
– Oui, monsieur...
– Tu saisaussi ceque c’est quedesvivres ?
– Oui, monsieur... »
Après chaque question, ilme secouait unpeu plus fort, comme pourmedonner uneidée plussensible demon
abandon etdu danger quejecourais.
« Tu metrouveras unelime... »
Il me secouait.
« Et tume trouveras desvivres... »
Il me secouait encore.
« Tu m’apporteras cesdeux choses... »
Il me secouait plusfort.
« Ou j’aurai toncœur etton foie... »
Et ilme secouait toujours.
J’étais mortellement effrayéetsiétourdi, quejeme cramponnai àlui en disant :
« Si vous vouliez biennepas tant mesecouer, monsieur, peut-êtren’aurais-je pasmal aucœur, etpeut-être
entendrais-je mieux... »
Il me donna unesecousse siterrible, qu’ilmesembla voirdanser lecoq surson clocher.
Alorsilme soutint parles
bras, dansuneposition verticale, surlebloc depierre, puisilcontinua ences termes effrayants :
« Tu m’apporteras demainmatin,àla première heure,unelime etdes vivres.
Tum’apporteras letout dans lavieille
Batterie là-bas.Tuauras soindenepas dire unmot, denepas faire unsigne quipuisse fairepenser quetum’as vu,ou
que tuas vu quelque autrepersonne ; àces conditions, ontelaissera vivre.Situ manques àcette promesse enquelque
manière quecesoit, toncœur etton foie teseront arrachés, pourêtrerôtis etmangés.
Etpuis, jene suis passeul, ainsi
que tupeux lecroire.
Ilya là un jeune homme avecmoi,unjeune homme auprèsduquel jesuis unange.
Cejeune
homme entendceque jete dis.
Cejeune homme aun moyen toutparticulier deseprocurer lecœur etlefoie des
petits garsdeton espèce.
Ilest impossible, àn’importe quelmoucheron commetoi,delefuir oudesecacher delui.
Tu
auras beaufermer laporte auverrou, tecroire ensûreté danstonlitbien chaud, tecacher latête sous lescouvertures,
et espérer quetues àl’abri detout danger, cejeune homme sauras’approcher detoi ett’ouvrir leventre.
Cen’est.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Former une famille de mots 2 Découvrir Un dimanche d'élections o Question a.
- Prénom : Date : Cycle 3 Secourir : les gestes simples Complète le texte avec les mots suivants : la bouche - la langue - genou - la hanche - le poignet - en arrière - les poumons.
- 100 mots du vocabulaire d'orthographe de base 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 © Michel Neroucheff Nom : .
- Fiche de lecture : PÈRE DE FAMILLE (Le) de Denis Diderot
- PÈRE DE FAMILLE (Le) Denis Diderot (résumé complet)