Histoire de la Revolution francaise, tome 1 eux-memes.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
l'Autriche, abandonna tous ceux qu'elle avait souleves, et contribua meme a les depouiller, en partageant la
Pologne.
Le projet de l'Angleterre et de la Prusse reunies avait ete de ruiner la Russie et l'Autriche, en suscitent contre
elles la Suede ou regnait le chevaleresque Gustave, la Pologne gemissant d'un premier partage, et la Porte
courroucee des invasions russes.
L'intention particuliere de l'Angleterre, dans cette ligue, etait de se venger
des secours fournis aux colonies americaines par la France, sans lui declarer la guerre.
Elle en avait trouve le
moyen en mettant aux prises les Turcs et les Russes.
La France ne pouvait demeurer neutre entre ces deux
peuples sans s'aliener les Turcs, qui comptaient sur elle, et sans perdre ainsi sa domination commerciale dans
le Levant.
D'autre part, en participant a la guerre, elle perdait l'alliance de la Russie, avec laquelle elle venait
de conclure un traite infiniment avantageux, qui lui assurait les bois de construction, et tous les objets que le
Nord fournit abondamment a la marine.
Ainsi, dans les deux cas, la France essuyait un dommage.
En
attendant, l'Angleterre disposait ses forces et se preparait a les deployer au besoin.
D'ailleurs, voyant le
desordre des finances sous les notables, le desordre populaire sous la constituante, elle croyait n'avoir pas
besoin de la guerre, et on a pense qu'elle aimait encore mieux detruire la France par les troubles interieurs que
par les armes.
Aussi l'a-t-on accusee toujours de favoriser nos discordes.
Cette ligue anglo-prussienne avait fait livrer quelques batailles, dont le succes fut balance.
Gustave s'etait tire
en heros d'une position ou il s'etait engage en aventurier.
La Hollande insurgee avait ete soumise au stathouder
par les intrigues anglaises et les armees prussiennes.
L'habile Angleterre avait ainsi prive la France d'une
puissante alliance maritime; et le monarque prussien, qui ne cherchait que des succes de vanite, avait venge un
outrage fait par les etats de Hollande a l'epouse du stathouder, qui etait sa propre soeur.
La Pologne achevait
de se constituer, et allait prendre les armes.
La Turquie avait ete battue par la Russie.
Cependant la mort de
l'empereur d'Autriche, Joseph II, survenue en janvier 1790, changea la face des evenemens.
Leopold, ce
prince eclaire et pacifique, dont la Toscane avait beni l'heureux regne, lui succeda.
Leopold, adroit autant que
sage, voulait mettre fin a la guerre, et pour y reussir il employa les ressources de la seduction, si puissantes sur
la mobile imagination de Frederic-Guillaume.
On fit valoir a ce prince les douceurs du repos, les maux de la
guerre qui depuis si long-temps pesaient sur son peuple, enfin les dangers de la revolution francaise qui
proclamait de si funestes principes.
On reveilla en lui des idees de pouvoir absolu, on lui fit meme concevoir
l'esperance de chatier les revolutionnaires francais, comme il avait chatie ceux de Hollande; et il se laissa
entrainer, a l'instant ou il allait retirer les avantages de cette ligue si hardiment concue par son ministre
Hertzberg.
Ce fut en juillet 1790 que la paix fut signee a Reichenbach.
En aout, la Russie fit la sienne avec
Gustave, et n'eut plus affaire qu'a la Pologne peu redoutable, et aux Turcs battus de toutes parts.
Nous ferons
connaitre plus tard ces divers evenemens.
L'attention des puissances finissait donc par se diriger presque tout
entiere sur la revolution de France.
Quelque temps avant la conclusion de la paix entre la Prusse et Leopold,
lorsque la ligue anglo-prussienne menacait les deux cours imperiales, et poursuivait se cretement la France,
ainsi que l'Espagne, notre constante et fidele alliee, quelques navires anglais furent saisis dans la baie de
Notka par les Espagnols.
Des reclamations tres-vives furent elevees, et suivies d'un armement general dans
les ports De l'Angleterre.
Aussitot l'Espagne, invoquant les traites, demanda le secours de la France, et Louis
XVI ordonna l'equipement de quinze vaisseaux.
On accusa l'Angleterre de vouloir, dans cette occasion,
augmenter nos embarras.
Les clubs de Londres, il est vrai, avaient plusieurs fois complimente l'assemblee
nationale; mais le cabinet laissait quelques philanthropes se livrer a ces epanchemens philosophiques, et
pendant ce temps payait, dit-on, ces etonnans agitateurs qui reparaissaient partout, et donnaient tant de peine
aux gardes nationales du royaume.
Les troubles interieurs furent plus grands encore au moment de l'armement
general, et on ne put s'empecher de voir une liaison entre les menaces de l'Angleterre et la renaissance du
desordre.
Lafayette surtout, qui ne prenait guere la parole dans l'assemblee que pour les objets qui
interessaient la tranquillite publique, Lafayette denonca a la tribune une influence secrete.
\34Je ne puis, dit-il,
m'empecher de faire remarquer a l'assemblee cette fermentation nouvelle et combinee, qui se manifeste de
Strasbourg a Nimes, et de Brest a Toulon, et qu'en vain les ennemis du peuple voudraient lui attribuer,
lorsqu'elle porte tous les caracteres d'une influence secrete.
S'agit-il d'etablir les departemens, on devaste les
campagnes; les puissances voisines arment-elles, aussitot le desordre est dans nos ports et dans nos Histoire de la Revolution francaise, tome 1
CHAPITRE V.
ETAT POLITIQUE ET DISPOSITIONS DES PUISSANCES ETRANGERES EN 1790.
\24DISCUSSION SUR LE DROIT DE LA PAIX ET DE LA GUERRE.\24PREMIERE INSTITUTION DU PAPIER-MONNAIE OU DES ASSIGNATS.\24ORGANISATION JUDICIAIRE.
\24CONSTITUTION CIVILE DU CLERGE.\24ABOLITION DES TITRES DE NOBLESSE.
\24ANNIVERSAIRE DU 14 JUILLET.\24FETE DE LA PREMIERE FEDERATION.\24REVOLTE DES TROUPES A NANCY.\24RETRAITE DE NECKER.\24PROJETS DE LA COUR ET DE MIRABEAU.\24FORMATION DU CAMP DE JALES.\24SERMENT CIVIQUE IMPOSE AUX ECCLESIASTIQUES.
69.
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