Histoire de la Revolution française, IX Lafond-Ladebat, à cause, non de leur culpabilité, car ils étaient sincèrement attachés à la république, mais de leur influence dans le conseil des anciens; enfin Brottier et Laville-Heurnois, à cause de leur conspiration.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
HOCHE.REMBOURSEMENT DES DEUX TIERS DE LA DETTE.LOI CONTRE LES CI-DEVANT
NOBLES.RUPTURE DES CONFÉRENCES DE LILLE AVEC L'ANGLETERRE.CONFÉRENCES
D'UDINE.TRAVAUX DE BONAPARTE EN ITALIE; FONDATION DE LA RÉPUBLIQUE
CISALPINE; ARBITRAGE ENTRE LA VALTELINE ET LES GRISONS; CONSTITUTION
LIGURIENNE; ÉTABLISSEMENT DANS LA MÉDITERRANÉE.TRAITÉ DE
CAMPO-FORMIO.RETOUR DE BONAPARTE A PARIS; FÊTE TRIOMPHALE.
Le 18 fructidor jeta la terreur dans les rangs des royalistes.
Les prêtres et les émigrés, déjà rentrés en grand
nombre, quittèrent Paris et les grandes villes pour regagner les frontières.
Ceux qui étaient prêts à rentrer,
s'enfoncèrent de nouveau en Allemagne et en Suisse.
Le directoire venait d'être réarmé de toute la puissance
révolutionnaire par la loi du 19, et personne ne voulait plus le braver.
Il commença par réformer les
administrations, ainsi qu'il arrive toujours à chaque changement de système, et appela des patriotes prononcés
à la plupart des places.
Il avait à nommer à toutes les fonctions électives dans quarante-huit départemens, et il
pouvait ainsi étendre beaucoup son influence et multiplier ses partisans.
Son premier soin devait être de
remplacer les deux directeurs Carnot et Barthélemy.
Rewbell et Larévellière, dont le dernier événement avait
singulièrement augmenté l'influence, ne voulaient pas qu'on pût les accuser d'avoir exclu deux de leurs
collègues, pour rester maîtres du gouvernement.
Ils exigèrent donc que l'on demandât sur-le-champ au corps
législatif la nomination de deux nouveaux directeurs.
Ce n'était point l'avis de Barras, et encore moins
d'Augereau, Ce général était enchanté de la journée du 18 fructidor, et tout fier de l'avoir si bien conduite.
En
se mêlant aux événemens, il avait pris goût à la politique et au pouvoir, et avait conçu l'ambition de siéger au
directoire.
Il voulait que les trois directeurs, sans demander des collègues au corps législatif, l'appelassent à
siéger auprès d'eux.
On ne satisfit point à cette prétention, et il ne lui resta d'autre moyen pour devenir
directeur que d'obtenir la majorité dans les conseils.
Mais il fut encore déçu dans cet espoir.
Merlin (de
Douai), ministre de la justice, et François (de Neufchâteau), ministre de l'intérieur, l'emportèrent d'un assez
grand nombre de voix sur leurs concurrens.
Masséna et Augereau furent, après eux, les deux candidats qui
réunirent le plus de suffrages.
Masséna en eut quelques-uns de plus qu'Augereau.
Les deux nouveaux
directeurs furent installés avec l'appareil accoutumé.
Ils étaient républicains, plutôt à la manière de Rewbell et
de Larévellière, qu'à la manière de Barras; ils avaient d'ailleurs d'autres habitudes et d'autres moeurs.
Merlin
était un jurisconsulte; François (de Neufchâteau) un homme de lettres.
Tous deux avaient une manière de
vivre analogue à leur profession, et étaient faits pour s'entendre avec Rewbell et Larévellière.
Peut-être eût-il
été à désirer, pour l'influence et la considération du directoire auprès de nos armées, que l'un de nos généraux
célèbres y fût appelé.
Le directoire remplaça les deux ministres appelés au directoire, par deux administrateurs excellens pris dans la
province.
Il espérait ainsi composer le gouvernement d'hommes plus étrangers aux intrigues de Paris, et moins
accessibles à la faveur.
Il appela à la justice Lambrechts, qui était commissaire près l'administration centrale
du département de la Dyle, c'est-à-dire préfet; c'était un magistrat intègre.
Il plaça à l'intérieur Letourneur,
commissaire près l'administration centrale de la Loire-Inférieure, administrateur capable, actif et probe, mais
trop étranger à la capitale et à ses usages, pour n'être pas quelquefois ridicule à la tête d'une grande
administration.
Le directoire avait lieu de s'applaudir de la manière dont les événemens s'étaient passés.
Il était seulement
inquiet du silence du général Bonaparte, qui n'avait plus écrit depuis long-temps, et qui n'avait point envoyé
les fonds promis.
L'aide-de-camp Lavalette n'avait point paru au Luxembourg pendant l'événement, et on
soupçonna qu'il avait indisposé son général contre le directoire, et lui avait donné de faux renseignemens sur
l'état des choses.
M.
de Lavalette, en effet n'avait cessé de conseiller à Bonaparte de se tenir à part, de rester
étranger au coup d'état, et de se borner au secours qu'il avait donné au directoire par ses proclamations.
Barras
et Augereau mandèrent M.
de Lavalette, lui firent des menaces, en lui disant qu'il avait sans doute trompé
Bonaparte, et lui déclarèrent qu'ils l'auraient fait arrêter, sans les égards dus à son général.
M.
de Lavalette
partit sur-le-champ pour l'Italie.
Augereau se hâta d'écrire au général Bonaparte et à ses amis de l'armée, pour
peindre l'événement sous les couleurs les plus favorables.
Histoire de la Revolution française, IX
CHAPITRE XI.
80.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Histoire (Partie 1) La Révolution Française Partie I 1774/1789 1774 : avènement de Louis 16 I) L'influence des révolutions d'atlantiques.
- Histoire de la Revolution française, IX gravité qu'on lui supposait.
- Histoire de la Revolution française, IX directoire feignant la franchise, lui montrait ces rapports, et affectait de les traiter avec mépris, comme s'il avait cru le général incapable d'ambition.
- Histoire de la Revolution française, IX Le directoire, mécontent de Moreau, avait résolu de le rappeler, mais il reçut de lui une lettre qui fit la plus grande sensation.
- Raymond Poincaré par Pierre Miquel Agrégé d'histoire, docteur ès Lettres Ancien président de la République, plusieurs fois président du Conseil, Raymond Poincaré prend une ampleur nationale de 1911 à 1929.