Histoire de la Revolution francaise, IV On s'agitait beaucoup a Caen, centre principal de l'insurrection.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
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plusieurs raisons d'en agir ainsi; car Nantes ouvrait les communications avec la mer, assurait la possession de
tout le pays, et rien n'empechait les Vendeens, apres la prise de cette ville, de tenter des projets plus hardis:
d'ailleurs ils n'arrachaient pas leurs soldats de chez eux, consideration importante avec des paysans qui ne
voulaient jamais perdre leur clocher de vue.
Charrette, maitre de la Basse-Vendee, apres avoir fait une fausse
demonstration sur les Sables, s'etait empare de Machecoul, et se trouvait aux portes de Nantes.
Il ne s'etait
jamais concerte avec les chefs de la Haute-Vendee, mais il offrait cette fois de s'entendre avec eux.
Il
promettait d'attaquer Nantes par la rive gauche, tandis que la grande armee l'attaquerait par la rive droite, et il
semblait difficile de ne pas reussir avec un tel concours de moyens.
Les Vendeens evacuerent donc Saumur, descendirent vers Angers et se disposerent a marcher d'Angers sur
Nantes, en filant le long de la rive droite de la Loire.
Leur armee etait fort diminuee, parce que beaucoup de
paysans ne voulaient pas s'engager dans une expedition aussi longue; cependant elle se composait encore de
trente mille hommes a peu pres.
Ils nommerent un generalissime, et firent choix du voiturier Cathelineau, pour
flatter les paysans et se les attacher davantage.
M.
de Lescure, blesse, dut rester dans l'interieur du pays pour
faire de nouveaux rassemblemens, pour tenir les troupes de Niort en echec, et empecher que le siege de
Nantes ne fut trouble.
Pendant ce temps, la commission des representans, seant a Tours, demandait des secours a tout le monde, et
pressait Biron, qui visitait la cote, de se porter en toute hate sur les derrieres des Vendeens.
Ne se contentant
meme pas de rappeler Biron, elle ordonnait des mouvemens en son absence, et faisait marcher vers Nantes
toutes les troupes qu'on avait pu reunir a Saumur.
Biron repondit aussitot aux instances de la commission.
Il
consentait, disait-il, au mouvement execute sans ses ordres, mais il etait oblige de garder les Sables et la
Rochelle, villes plus importantes a ses yeux que Nantes; les bataillons de la Gironde, les meilleurs de l'armee,
allaient le quitter, et il fallait qu'il les remplacat; il lui etait impossible de mouvoir son armee sans la voir se
debander et se livrer au pillage, tant elle etait indisciplinee: il pouvait donc tout au plus en detacher trois mille
hommes organises, et il y aurait de la folie, ajoutait-il, a marcher sur Saumur, et a s'enfoncer dans le pays
avec des forces si peu considerables.
Biron ecrivit en meme temps au comite de salut public qu'il donnait sa
demission, puisque les representans voulaient ainsi s'arroger le commandement.
Le comite lui repondit qu'il
avait toute raison, que les representans pouvaient conseiller ou proposer certaines operations, mais ne devaient
pas les ordonner, et que c'etait a lui seul a prendre les mesures qu'il croirait convenables pour conserver
Nantes, la Rochelle et Niort.
Biron n'en fit pas moins tous ses efforts pour se composer une petite armee plus
mobile, et avec laquelle il put aller au secours de la ville assiegee.
Les Vendeens, dans cet intervalle, quitterent Angers le 27, et se trouverent le 28 en vue de Nantes.
Ils firent
une sommation menacante qui ne fut pas meme ecoutee, et se preparerent a l'attaque.
Elle devait avoir lieu sur
les deux rives le 29, a deux heures du matin.
Canclaux n'avait, pour garder un espace immense, coupe par
plusieurs bras de la Loire, que cinq mille hommes de troupes reglees, et a peu pres autant de gardes nationales.
Il fit les meilleures dispositions, et communiqua le plus grand courage a la garnison.
Le 29, Charette attaqua, a
l'heure convenue, du cote des ponts; mais Cathelineau, qui agissait par la rive droite, et avait la partie la plus
difficile de l'entreprise, fut arretee par le poste de Nort, ou quelques cents hommes firent la resistance la plus
heroique.
L'attaque retardee de ce cote en devint plus difficile.
Cependant les Vendeens se repandirent derriere
les haies et les jardins, et serrerent la ville de tres pres.
Canclaux, general en chef, et Beysser, commandant de
la place, maintinrent partout les troupes republicaines.
De son cote, Cathelineau redoubla d'efforts; deja il
s'etait fort avance dans un faubourg, lorsqu'une balle vint le frapper mortellement.
Ses soldats se retirerent
consternes en l'emportant sur leurs epaules.
Des ce moment, l'attaque se ralentit.
Apres dix-huit heures de
combat, les Vendeens se disperserent, et la place fut sauvee.
Tout le monde dans cette journee avait fait son devoir.
La garde nationale avait rivalise avec les troupes de
ligne, et le maire lui-meme recut une blessure.
Le lendemain, les Vendeens se jeterent dans des barques, et
rentrerent dans l'interieur du pays.
Des ce moment, l'occasion des grandes entreprises fut perdue pour eux; ils
ne devaient plus aspirer a executer rien d'important, et ne pouvaient esperer tout au plus que d'occuper leur Histoire de la Revolution francaise, IV
CHAPITRE X.
70.
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