Histoire de la Revolution francaise, IV La troupe victorieuse de Cathelineau entra donc dans Cholet, s'empara de toutes les armes qu'elle y trouva, et fit des cartouches avec les gargousses des canons.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
paysans qu'ils commandaient que par leurs qualites naturelles, fut continuee bientot par des hommes d'un rang
superieur.
Les paysans allerent dans les chateaux, et forcerent les nobles a se mettre a leur tete.
Tout le Marais
voulut etre commande par Charette.
Il etait d'une famille d'armateurs de Nantes; il avait servi dans la marine,
ou il etait devenu lieutenant de vaisseau, et a la paix il s'etait retire dans un chateau appartenant a un oncle, ou
il passait sa vie a chasser.
D'une complexion faible et delicate, il semblait peu propre aux fatigues de la guerre;
mais, vivant dans les bois, ou il passait des mois entiers, couchant a terre avec les chasseurs, il s'etait renforce,
avait acquis une parfaite habitude du pays, et s'etait fait connaitre de tous les paysans par son adresse et son
courage.
Il hesita d'abord a accepter le commandement, en faisant sentir aux insurges les dangers de
l'entreprise.
Cependant il se rendit a leurs instances, et en leur laissant commettre tous les exces, il les
compromit et les engagea irrevocablement a son service.
Habile, ruse, d'un caractere dur et d'une opiniatrete
indomptable, il devint le plus terrible des chefs vendeens.
Tout le Marais lui obeissait, et avec quinze et
quelquefois vingt mille hommes, il menacait les Sables et Nantes.
A peine tout son monde fut-il reuni, qu'il
s'empara de l'ile de Noirmoutiers, ile importante dont il pouvait faire sa place de guerre, et son point de
communication avec les Anglais.
Dans le Bocage, les paysans s'adresserent a MM.
de Bonchamps, d'Elbee, de La Rochejaquelein, et les
arracherent de leurs chateaux pour les mettre a leur tete.
M.
de Bonchamps avait autrefois servi sous M.
de
Suffren, etait devenu un officier habile, et reunissait a une grande intrepidite un caractere noble et eleve.
Il
commandait tous les revoltes de l'Anjou et des bords de la Loire.
M.
d'Elbee avait servi aussi, et joignait a une
devotion excessive un caractere obstine, et une grande intelligence de ce genre de guerre.
C'etait dans le
moment le chef le plus accredite de cette partie du Bocage.
Il commandait les paroisses autour de Cholet et de
Beaupreau.
Cathelineau et Stofflet garderent leur commandement du a la confiance qu'ils avaient inspiree, et
se reunirent a MM.
De Bonchamps et d'Elbee, pour marcher sur Bressuire, ou se trouvait le general
Quetineau.
Celui-ci avait fait enlever du chateau de Clisson la famille de Lescure, qu'il soupconnait de
conspiration, et la detenait a Bressuire.
Henri de La Rochejaquelein, jeune gentilhomme autrefois enrole dans
la garde du roi, et maintenant retire dans le Bocage, se trouvait a Clisson chez son cousin de Lescure.
Il
s'evada, souleva les Aubiers, ou il etait ne, et toutes les paroisses autour de Chatillon.
Il se joignit ensuite aux
autres chefs, avec eux forca le general Quetineau a s'eloigner de Bressuire.
M.
de Lescure fut alors delivre
avec sa famille.
C'etait un jeune homme de l'age de Henri de La Rochejaquelein.
Il etait calme, prudent, d'une
bravoure froide mais inebranlable, et joignait a ces qualites un rare esprit de justice.
Henri, son cousin, avait
une bravoure heroique et souvent emportee; il etait bouillant et genereux.
M.
de Lescure se mit alors a la tete
de ses paysans, qui vinrent se reunir a lui, et tous ensemble se rendirent a Bressuire pour marcher de la sur
Thouars.
Les femmes de tous les chefs distribuaient des cocardes et des drapeaux; on s'exaltait par des chants,
on marchait comme a une croisade.
L'armee ne trainait point avec elle de bagages; les paysans, qui ne
voulaient jamais rester long-temps absens, portaient avec eux le pain necessaire a la duree de chaque
expedition, et, dans les cas extraordinaires, les paroisses averties preparaient des vivres pour ceux qui en
manquaient.
Cette armee se composait d'environ trente mille hommes, et fut appelee la grande armee royale et
catholique.
Elle faisait face a Angers, Saumur, Doue, Thouars et Parthenay.
Entre cette armee et celle du
Marais, commandee par Charette, se trouvaient divers rassemblemens intermediaires, dont le principal, sous
les ordres de M.
de Royrand, pouvait s'elever a dix ou douze mille hommes.
Le grand rassemblement commande par MM.
De Bonchamps, d'Elbee, de Lescure, de la Rochejaquelein,
Cathelineau, Stofflet, arriva devant Thouars le 3 mai, et se prepara a l'attaquer des le 4 au matin.
Il fallait
traverser le Thoue, qui entoure la ville de Thouars presque de toutes parts.
Le general Quetineau fit defendre
les passages.
Les Vendeens canonnerent quelque temps avec l'artillerie qu'ils avaient prise aux republicains, et
tiraillerent sur la rive avec leur succes accoutume.
M.
de Lescure voulant alors decider le passage, s'avance au
milieu des balles dont son habit est crible, et ne peut entrainer qu'un seul paysan.
Mais La Rochejaquelein
accourt, ses gens le suivent; on passe le pont, et les republicains sont refoules dans la place.
Il fallait pratiquer
une breche, mais on manquait des moyens necessaires.
Henri de La Rochejaquelein se fait elever sur les
epaules de ses soldats, et commence a atteindre les remparts.
M.
d'Elbee attaque vigoureusement de son cote,
et Quetineau, ne pouvant resister, consent a se rendre pour eviter des malheurs a la ville.
Les Vendeens, grace Histoire de la Revolution francaise, IV
CHAPITRE VIII.
26.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Histoire, LA REVOLUTION FRANCAISE
- Histoire de la Revolution française, IX Le directoire, mécontent de Moreau, avait résolu de le rappeler, mais il reçut de lui une lettre qui fit la plus grande sensation.
- Histoire de la Revolution francaise, IV On s'agitait beaucoup a Caen, centre principal de l'insurrection.
- Histoire de la Revolution francaise, IV et sublime, des ennemis lents, routiniers, decousus, et etouffer des factions qui voulaient de l'ancien regime a tous les degres, de la revolution a tous les degres, et qui n'avaient ni accord ni but determine.
- Histoire de la Revolution francaise, IV venait de l'affaiblir encore en detachant sept a huit mille hommes de son corps pour les joindre a l'armee prussienne.