Helika atteintes de ce tigre à face humaine.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
Enfin la messe était terminée et le père revenait tout joyeux avec les autres personnes de la famille, lorsqu'ils
rencontrèrent dans l'avenue les deux enfants qui couraient éplorés en criant: papa, papa, viens donc vite,
maman est morte, il y a des hommes méchants qui l'ont tuée. Le père en ouvrant la porte ne connut que trop
la triste verité.
Cette nouvelle que je rapportai à Baptiste fut confirmée le lendemain par des document officiels et certains.
Par la désignation que firent les enfants, je reconnus mon ancien complice.
Ce récit expliqua à Baptiste pourquoi à pareille date, il avait perdu les brigands de vue, pendant plusieurs
jours.
C'était pour dépister leurs poursuivants qu'ils étaient revenus sur leurs pas jusqu'au lieu où ils avaient
commis ce meurtre.
Il n'y avait donc plus de temps à perdre.
J'envoyai de suite Baptiste louer une barque et le même soir à neuf
heures, Adala, Aglaousse et moi, nous voguions sur le fleuve poussés par un bon vent.
Douze heures après,
nous entrions dans la rivière St.
Charles et débarquions près de l'Hôpital Général de Québec.
Baptiste et ses amis devaient rester dans ma maison pendant mon absence et se tenir prêts à tout évènement.
Revenons à notre voyage.
Nous allâmes frapper à la porte du parloir du couvent.
Une jeune soeur vint au
guichet.
J'avais tant hâte de savoir si mon enfant y trouverait asile et confort que sans autre préambule je
demandai la permission de visiter les salles, prétextant qu'il devait y avoir une de mes connaissances qui était
là depuis plusieurs années.
Sans m'en douter, je disais bien vrai.
Une religieuse vint me conduire.
Je tenais Adala par la main, la vieille
indienne nous suivait.
Tout en causant j'admirais l'ordre parfait et le bien-être qui y régnait.
En approchant
d'un lit où était étendue une vieille malade, je m'arrêtai malgré moi.
Ses traits quoique portant les traces de
l'idiotisme me frappèrent.
Ils me rappelaient quelque vague souvenir de ma jeunesse.
Ou l'avais-je vu?
Je ne pouvais m'en rendre compte.
J'essayai à l'interroger mais elle ne me répondit que par quelques paroles
incohérentes..
Depuis deux ans, me dit la religieuse, la pauvre vieille a perdu toute intelligence.
Je lui demandai de vouloir
bien s'éloigner un instant, la bonne soeur accéda volontiers a mon désir.
Je m'approchai du lit de l'octogénaire.
Rosalie lui dis-je.
Elle fit un soubresaut, me regarda d'un oeil étonné et
quelque peu lumineux, puis son regard redevint terne.
Je prononçai mon nom à son oreille; elle parut se
réveiller et me regarda fixement, puis elle retomba dans son état d'hébètement.
La religieuse vint nous rejoindre.
Elle nous avait observés attentivement.
Vraiment chef, dit-elle en souriant;
je vous crois un peu sorcier; car depuis deux ans, la pauvre vieille n'a pas donné de pareils signes de
connaissance.
Mes pressentiments ne m'avaient pas trompés, cette vieille fille était l'ancienne servante qui demeurait chez
mon père lorsque je désertai la maison paternelle.
Nous continuâmes la visite des salles où j'admirai, comme je l'ai dis plus haut, l'ordre parfait qui y régnait.
Je
fus ensuite conduit au parloir où m'attendaient la supérieure et la dépositaire qu'on avait fait prévenir.
Je leur
exposai le plan que j'avais formé de mettre Adala entre leurs mains pour qu'elle complétât son éducation.
Je Helika
L'HÔPITAL GÉNÉRAL 70.
»
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