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formula cet impératif catégorique en disant : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme n moyen.

Publié le 30/10/2013

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formula cet impératif catégorique en disant : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme n moyen. « -- Ce qui revient à dire que nous ne devons pas « utiliser « les autres pour essayer d'en tirer un profit personnel. -- Oui, car tous les hommes sont une fin en soi. Cela vaut pour tous les autres, mais aussi pour toi-même. Tu n'as pas e droit de t'utiliser seulement comme moyen pour obtenir quelque chose. -- Cela rappelle un peu ce dont on nous a rebattu les oreilles, à savoir : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais as qu'on te fasse. « -- Oui, c'est un principe qui s'applique en toute situation et où on retrouve la loi morale formulée par Kant. -- Cela dit, ce ne sont que des affirmations. Hume n'avait pas tort de dire que la raison ne peut distinguer ce qui est rai de ce qui est faux. -- La loi morale est pour Kant aussi absolue et universelle que le principe de causalité, par exemple. La raison est impuissante à la démontrer, mais elle n'en reste pas moins incontournable. Personne ne peut le nier. -- J'ai comme l'impression qu'au fond nous parlons de la conscience. Tous les hommes en ont une, non ? -- Oui, quand Kant décrit la loi morale, il décrit la conscience de l'homme. Nous ne pouvons pas démontrer ce que nous dit notre 282 conscience morale, mais nous le savons malgré tout parfaitement bien. -- Je cherche parfois à me montrer sous mon meilleur jour dans un but bien précis. Comme par exemple pour me faire des amis. -- Dans ce cas tu n'agis pas, malgré les apparences, selon la loi morale. Même si c'est en accord avec la loi morale, ce ui en soi est très bien. Mais pour mériter le terme d'action morale, il faut que ce soit le résultat d'une victoire sur toiême. Il faut que tu sentes que c'est ton devoir d'agir de la sorte. C'est pourquoi on parle souvent chez Kant d'une éthique du devoir. -- Je peux ressentir que c'est mon devoir de recueillir des fonds pour la Croix-Rouge ou les Resto du coeur. -- Oui, ce qui importe c'est que tu le fasses avec le sentiment d'accomplir quelque chose de juste. Même si une partie de l'argent récolté n'arrive pas à destination et ne nourrit pas ceux qui avaient faim, tu auras suivi la loi morale. Tu uras agi par devoir, ce qui est aux yeux de Kant la seule chose qui compte et non, comme on pourrait le croire, les conséquences de ton acte. L'éthique de Kant est une éthique de la bonne volonté. -- Pourquoi tenait-il tant à savoir si on agissait selon la loi morale ? L'essentiel est quand même d'agir pour le bien des autres, non ? -- Bien sûr, Kant serait d'accord avec toi sur ce point. Mais ce n'est qu'en étant conscient d'agir selon les ommandements de la loi morale que nous agissons, dit Kant, librement. -- Quoi ? Nous ne sommes libres que lorsque nous suivons une loi ? Ça paraît pour le moins paradoxal ! -- Pas pour Kant. Tu te souviens qu'il devait « affirmer « ou poser comme « postulat « que l'homme possède une volonté libre, autonome. Mais Kant reconnaît que tout obéit au principe de causalité, alors comment la volonté peutelle être libre ? -- C'est à moi que tu poses cette question ? -- Kant divise l'homme en deux, ce qui n'est pas sans rappeler l'idée de la « dualité « de l'homme en tant que 'homme est à la fois corps et raison. Selon Kant, nous sommes des êtres sensibles soumis à l'immuable loi de ausalité, nous ne pouvons pas choisir ce que nos sens perçoivent, des expériences impriment leur marque en nous ndépendamment de notre volonté. Mais nous ne nous réduisons pas seulement à cela : nous sommes aussi des êtres oués de raison. -- Explique-toi ! -- En tant qu'êtres sensibles, nous faisons partie intégrante de l'ordre de la nature et ne pouvons à ce titre exercer ucune volonté. ais en tant qu'êtres doués de raison, nous appartenons à ce que Kant appelle das Ding an sich, c'est-à-dire au monde tel qu'il est, 283 indépendamment de nos perceptions. En suivant notre « raison pratique « qui nous permet de faire des choix moraux, ous manifestons notre liberté. Car en nous pliant à la loi morale, nous ne faisons qu'obéir à une loi que nous nous ommes imposée. -- En un sens, c'est vrai... C'est moi ou disons une voix en moi qui me dit de ne pas casser les pieds aux autres. -- Quand tu décides cela, même si ce n'est pas dans ton intérêt, tu agis librement. -- On n'est en tout cas pas très libre et indépendant si l'on se contente de suivre ses pulsions. -- On finit en effet par être l'« esclave « de ses désirs, de son propre égoïsme par exemple. Il faut une bonne dose d'indépendance et de liberté pour se détacher de ses envies et de ses désirs. -- Et les animaux dans tout ça ? Eux ne vivent qu'en satisfaisant leurs désirs et leurs besoins. Comment pourraient-ils tre libres comme nous en suivant une loi morale ? -- Non, c'est justement cette liberté qui fait de nous des êtres humains. -- Maintenant j'ai compris. -- Pour conclure, on pourrait peut-être dire que Kant a réussi à sortir la philosophie de l'impasse où elle se trouvait avec la querelle entre les rationalistes d'un côté et les empiristes de l'autre. C'est pourquoi Kant marque aussi la fin d'une époque dans l'histoire de la philosophie. Il mourut en 1804, à l'aube d'une nouvelle époque qu'on a désignée sous le terme de romantisme. Sur sa tombe à Königsberg est gravée une de ses plus célèbres maximes : « Deux choses e cessent de remplir mon coeur d'admiration et de respect plus ma pensée s'y attache et s'y applique : le ciel étoile u-dessus de ma tête et la loi morale en moi. « lberto s'enfonça dans son fauteuil. -- Nous n'irons pas plus loin aujourd'hui, dit-il. Je crois que nous avons vu l'essentiel. -- Et d'ailleurs il est quatre heures et quart Attends juste un instant, s'il te plaît. -- Il n'est pas dans mes habitudes de quitter le cours avant qu'il soit terminé. -- Tai-je dit que Kant pensait que nous n'avions aucune liberté en tant qu'êtres sensibles ? -- Oui, quelque chose dans ce genre-là. -- Mais si nous suivons la raison universelle, nous sommes libres et indépendants, n'est-ce pas ? -- Tu as vraiment besoin de tout reprendre ? Alberto se pencha vers Sophie, la regarda droit dans les yeux et chuchota : 284 -- Ne te fie pas à ce que tu vois, Sophie. -- Qu'est-ce que tu entends par là ? -- Tu n'as qu'à te retourner, mon enfant. -- Je ne comprends rien à ce que tu racontes. -- On dit souvent qu'il ne faut rien croire avant d'avoir vu de ses propres yeux. Mais cela aussi est faux. -- Tu m'as déjà dit ça ou je me trompe ? -- Non, c'était à propos de Parménide. -- Je ne comprends toujours pas bien où tu veux en venir. -- Oh ! tu sais bien, nous étions tranquillement assis dehors à discuter et un énorme serpent de mer a surgi du lac. -- Oui, c'était bizarre, hein ? -- Pas le moins du monde. Puis le Petit Chaperon rouge est venu sonner à la porte en disant : « Je cherche la maison de ma grand-mère. « Ça commence à devenir pénible, Sophie, toutes ces facéties du major. C'est comme cette lettre crite sur une banane ou l'orage insensé de l'autre jour. -- Est-ce que tu crois... -- Je t'ai dit que j'avais un plan. Aussi longtemps que nous nous laisserons guider par la raison, il ne réussira pas à ous tromper. ous sommes d'une certaine manière libres. Il peut nous faire percevoir toutes sortes de choses sans nous étonner le oins du monde. Si ça l'amuse de faire voler des éléphants dans les airs, il récoltera tout au plus un sourire de notre art . Alors que sept plus cinq feront toujours douze. C'est une connaissance qui dépasse de loin tous ces effets de bande dessinée. La philosophie est tout le contraire d'un conte. Sophie resta silencieuse à le regarder d'un air étonné. -- Bon, il est temps que tu rentres chez toi, finit-il par dire. Je te ferai signe pour notre prochaine rencontre sur le omantisme. Nous parlerons alors de Hegel et de Kierkegaard. Il ne nous reste qu'une semaine avant le retour du ajor. D'ici là il faut que nous nous soyons libérés de son imagination tentaculaire. Je ne t'en dis pas plus, Sophie, ais sache que je suis en train d'élaborer un plan fabuleux pour nous deux. -- Alors je m'en vais. -- Attends ! Nous avons peut-être oublié le plus important . -- Ah bon ? -- La chanson d'anniversaire, Sophie. N'oublie pas que Hilde a quinze ans aujourd'hui. -- Moi aussi. -- C'est vrai. Allez, on chante ! ls se levèrent tous les deux et entonnèrent : 285 -- Happy birthday to you ! Happy birthday to you ! Happy irthday chère Hilde ! Happy birthday to you ! Il était quatre heures et demie. Sophie courut vers le lac et rama de l'autre côté. Elle tira la barque parmi les roseaux t traversa le bois en courant. lle aperçut soudain sur le sentier quelque chose qui bougeait entre les troncs d'arbres. Elle pensa au Petit Chaperon rouge qui se rendait seule chez sa grand-mère, mais la silhouette était beaucoup plus petite. Elle se rapprocha. La silhouette avait la taille d'une poupée, de couleur brune, mais avec un pull-over rouge. Elle s'arrêta comme clouée sur place en comprenant que c'était un petit ours en peluche. Qu'on abandonne un ours en peluche dans la forêt n'était pas en soi une chose extraordinaire, mais celui-ci était bien ivant et semblait très occupé. -- Bonjour ! lança Sophie. a frêle silhouette se retourna sur-le-champ. -- Je m'appelle Winnie l'Ourson, répondit le petit ours. Je me suis perdu dans la forêt, sinon cela aurait été une belle ournée. Mais je ne t'ai encore jamais vue, toi ? -- Peut-être que c'est moi qui ne suis jamais venue ici avant, dit Sophie. Et toi, tu es chez toi dans la Forêt-des-centoixante-matins. -- Non, je ne sais pas compter jusque-là. N'oublie pas que je suis un ourson qui n'a pas beaucoup de cervelle. -- J'ai entendu parler de toi. -- Alors, c'est toi qui t'appelles Alice. Christopher Robin m'a parlé de toi un jour, c'est comme ça qu'on a dû se encontrer. Tu as vidé une bouteille et es devenue de plus en plus petite. Ensuite tu as bu d'une autre bouteille et tu s retrouvé ta taille. Il faut vraiment faire attention à ce qu'on met dans sa bouche. Un jour j'ai tellement mangé que e ne pouvais plus sortir d'un terrier. -- Je ne suis pas Alice. -- Ça n'a pas grande importance de savoir qui on est. L'essentiel, c'est d'exister. C'est la Chouette qui dit ça et elle est rès intelligente. ept et quatre font douze, voilà ce qu'elle a dit comme ça un dimanche en passant. I-Ah et moi étions très embarrassés, car c'est pas facile de calculer. De prévoir le temps qu'il va faire, ça c'est autrement plus facile. -- Je m'appelle Sophie. -- Enchanté d'avoir fait ta connaissance. Tu dois être nouvelle dans le coin. Mais il faut que je m'en aille car je dois retrouver mon chemin pour rejoindre mon ami le Cochon. Il y a une grande fête dans le jardin de Bugs Bunny avec ous ses amis. 286 Il leva une des pattes en signe d'adieu. Sophie remarqua à cet instant qu'il tenait un papier dans l'autre. -- Qu'est-ce que tu tiens là ? demanda-t-elle. innie l'Ourson brandit le papier en déclarant : -- C'est à cause de ça que je me suis perdu. -- Mais ce n'est qu'un bout de papier. -- Non, ce n'est pas « qu'un bout de papier «. C'est une lettre pour Hilde-de-l'autre-côté-du-miroir. -- Dans ce cas, je la prends. -- Mais ce n'est pas toi, la fille de l'autre côté du miroir ? -- Non, mais... -- Je dois remettre la lettre en personne. Christopher Robin me l'a suffisamment répété hier soir. -- Mais je connais Hilde. -- Aucune importance. Même si tu connais très bien quelqu'un, tu ne dois pas lire son courrier. -- Je voulais dire que je peux remettre la lettre à Hilde. -- Dans ce cas-là... Tiens, Sophie. Dès que je me serai débarrassé de cette lettre, je réussirai à retrouver mon chemin our aller chez mon ami le Cochon. Mais pour trouver Hilde-de-l'autre-côté-du-miroir, il faut d'abord avoir un grand iroir. Ça ne court pas les rues par ici. ur ces mots, l'ourson tendit la lettre qu'il tenait à Sophie et continua son chemin en gambadant dans la forêt. Une ois qu'il eut disparu de sa vue, Sophie déplia la lettre et lut : Chère Hilde, C'est une honte qu'Alberto n'ait pas dit à Sophie ue Kant se déclara ouvertement pour la création 'une « assemblée des peuples «. Dans son Projet de paix perpétuelle, il écrivit que tous les pays devaient s'unir our former une « assemblée des peuples « qui eillerait à la paix entre toutes les nations. Il fallut ttendre cent vingt cinq ans après la parution de ce exte, en 1795, pour que soit créée la Société des ations, après la Première Guerre mondiale. Elle fut emplacée après la Deuxième Guerre mondiale par les Nations unies. Kant est en quelque sorte le parrain de l'idée des Nations unies. Seule la « raison pratique « de
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« — Non, c’estjustement cetteliberté quifait denous desêtres humains. — Maintenant j’aicompris. — Pour conclure, onpourrait peut-être direqueKant aréussi àsortir laphilosophie del’impasse oùelle setrouvait avec laquerelle entrelesrationalistes d’uncôtéetles empiristes del’autre.

C’estpourquoi Kantmarque aussilafin d’une époque dansl’histoire delaphilosophie.

Ilmourut en1804, àl’aube d’unenouvelle époquequ’onadésignée sous leterme deromantisme.

Sursatombe àKönigsberg estgravée unedeses plus célèbres maximes :« Deux choses ne cessent deremplir moncœur d’admiration etde respect plusmapensée s’yattache ets’y applique :le ciel étoile au-dessus dema tête etlaloi morale enmoi.

» Alberto s’enfonça danssonfauteuil. — Nous n’irons pasplus loinaujourd’hui, dit-il.Jecrois quenous avons vul’essentiel. — Etd’ailleurs ilest quatre heures etquart — Attends justeuninstant, s’ilteplaît. — Il n’est pasdans meshabitudes dequitter lecours avant qu’ilsoitterminé. — Tai-je ditque Kant pensait quenous n’avions aucunelibertéentant qu’êtres sensibles ? — Oui, quelque chosedanscegenre-là. — Mais sinous suivons laraison universelle, noussommes libresetindépendants, n’est-cepas? — Tu asvraiment besoindetout reprendre ? Alberto sepencha versSophie, laregarda droitdanslesyeux etchuchota : 284 — Ne tefie pas àce que tuvois, Sophie. — Qu’est-ce quetuentends parlà? — Tu n’as qu’à teretourner, monenfant. — Je ne comprends rienàce que turacontes. — On ditsouvent qu’ilnefaut riencroire avantd’avoir vude ses propres yeux.Maiscelaaussi estfaux. — Tu m’as déjàditçaou jeme trompe ? — Non, c’était àpropos deParménide. — Je ne comprends toujourspasbien oùtuveux envenir. — Oh !tu sais bien, nousétions tranquillement assisdehors àdiscuter etun énorme serpentdemer asurgi dulac. — Oui, c’était bizarre, hein? — Pas lemoins dumonde.

PuislePetit Chaperon rougeestvenu sonner àla porte endisant :« Je cherche lamaison de ma grand-mère.

»Ça commence àdevenir pénible, Sophie,toutescesfacéties dumajor.

C’estcomme cettelettre écrite surune banane oul’orage insensé del’autre jour. — Est-ce quetucrois... — Je t’ai ditque j’avais unplan.

Aussi longtemps quenous nous laisserons guiderparlaraison, ilne réussira pasà nous tromper. Nous sommes d’unecertaine manière libres.Ilpeut nous faire percevoir toutessortesdechoses sansnous étonner le moins dumonde.

Siça l’amuse defaire voler deséléphants danslesairs, ilrécoltera toutauplus unsourire denotre part .Alors quesept plus cinqferont toujours douze. C’estuneconnaissance quidépasse deloin tous ceseffets de bande dessinée.

Laphilosophie esttout lecontraire d’unconte. Sophie restasilencieuse àle regarder d’unairétonné. — Bon, ilest temps queturentres cheztoi,finit-il pardire.

Jete ferai signe pournotre prochaine rencontresurle romantisme.

Nousparlerons alorsdeHegel etde Kierkegaard.

Ilne nous reste qu’une semaine avantleretour du major.

D’icilàilfaut quenous nous soyons libérésdeson imagination tentaculaire.

Jene t’en dispas plus, Sophie, mais sache quejesuis entrain d’élaborer unplan fabuleux pournous deux. — Alors jem’en vais. — Attends !Nous avons peut-être oubliéleplus important . — Ah bon ? — La chanson d’anniversaire, Sophie.N’oublie pasque Hilde aquinze ansaujourd’hui. — Moi aussi. — C’est vrai.Allez, onchante ! Ils selevèrent touslesdeux etentonnèrent : 285 — Happy birthday toyou !Happy birthday toyou !Happy birthday chère Hilde! Happy birthday toyou ! Il était quatre heures etdemie.

Sophiecourutverslelac etrama del’autre côté.Elletiralabarque parmilesroseaux et traversa lebois encourant. Elle aperçut soudain surlesentier quelque chosequibougeait entrelestroncs d’arbres.

Ellepensa auPetit Chaperon. »

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