-- Faut pas avoir peur.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
là.
Même sila maison cessaitdes’enfoncer, mêmesila pluie s’arrêtait, ilsétaient
perdus.
Seulungel brutal pouvait solidifier laboue, maisenmême temps, illes
pétrifierait dansleurs vêtements trempés.Cequi était leplus près d’eux, c’était les
derniers troncsqu’ilavait ébranchés.
Ildevait bienyavoir aumoins trente pas,peut-
être quarante pourlesatteindre.
Maisleurbase reposait surlaterre ferme.
Cyrille s’accroupit devantlesenfants blottiscontre leurmère.
D’une voixforte, mais
sans crier, ildit :
— Clémence, tuvas rester làavec tesfrères.
Paslongtemps.
Faudrapaslongtemps.
Situ
le fais pas, onest tous foutus.
Comme Élodiegeignait enimplorant leSeigneur, ill’empoigna parlesbras etlasecoua
fort.
— Toi, situ veux sauver lespetits, fautfaire ceque jete dis, t’entends ? Fautlefaire.
Si
tu lefais, jete jure qu’on s’ensortira.
Un énorme sanglotretenusecoua Élodie.Ravalant d’uncoup sonchagrin etsa peur, elle
se leva pour lesuivre tandis quelapetite, àdemi couchée surses deux frères, les
obligeait àrester aufaîte dutoit.
Cyrille redescendit surlatable quitenait toujours àla surface delaboue.
— Passe-moi lagrande hache.
En quatre coupsbienassenés, ilfit éclater lechambranle àhauteur desgonds et,posant
son outil, ilempoigna laporte qu’ilréussit àtirer dubourbier.
Illa jeta àplat àune
enjambée delatable.
Tendant lesbras, ilaida Élodie àdescendre.
Lesgarçons
appelaient : — Maman, maman…nouslaisse pas !
— Restez tranquilles, crialamère.
C’était lapremière foisque Cyrille l’entendait éleverlavoix ainsi.
Médusés, lesenfants
se turent.
— On vasortir toutcequ’on peut.M’envaistout tepasser.
Il descendit àl’intérieur et,avec uneforce quiledépassait, ilse mit àempoigner les
caisses, lesmeubles, lesmatelas, unsommier.
Safemme lestirait comme ellepouvait.
Quand elleétait tropencombrée, Cyrillebondissait dehors,levaitlescharges au-dessus
de satête et,delatable àla porte, d’unecaisse àun petit placard, ilavançait dansle
marécage endirection destroncs d’arbres.
Chaquevoyagepermettait quelquespasde
plus.
Lesdents serrées sursapeur, safemme l’aidaitdetoutes sesforces.
À mesure qu’onapprochait desarbres, lamatière glaiseuse ettourbeuse étaitmoins
molle.
Àla fin, n’ayant plusniplanches nicaisses, Cyrilleattaqua àla hache lerebord de
la toiture etarracha deuxgrands pansdelaclaie debranchages recouvertedepapier
goudronné.
— Bon Dieu,c’était solide ! rageait-il.
C’était toutsontravail, toutesapeine qu’ildétruisait là.
Tandis qu’ilemportait cesdeux derniers lambeaux deradeau, cesdeux jalons dece
chemin mouvant, safemme allaitdéjàchercher lesgarçons.
Cyrilleayantprispied à
l’extrémité desarbres abattus seretourna.
Silencieuse, minusculesousleciel fou, la
petite attendait.
— Bouge pas,machérie, cria-t-il, j’arrive !
Comme lestroncs risquaient detourner, ilaida Élodie àgagner laterre ferme, puis,.
»
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