faire rire les dames.
Publié le 04/11/2013
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XXX
–Maurevel
Pendant quetoute cettejeunesse joyeuseetinsouciante, enapparence dumoins, serépandait commeun
tourbillon dorésurlaroute deBondy, Catherine, roulantleparchemin précieuxsurlequel leroi Charles venait
d’apposer sasignature, faisaitintroduire danssoncabinet l’homme àqui son capitaine desgardes avaitapporté,
quelques joursauparavant, unelettre ruedelaCerisaie, quartierdel’Arsenal.
Une large bande detaffetas, pareilàun sceau mortuaire, cachaitundes yeux decet homme, découvrant
seulement l’autreœil,etlaissant voirentre deuxpommettes saillanteslacourbure d’unnezdevautour, tandis
qu’une barbegrisonnante luicouvrait lebas duvisage.
Ilétait vêtud’un manteau longetépais souslequel on
devinait toutunarsenal.
Enoutre ilportait aucôté, quoique cene fût pas l’habitude desgens appelés àla cour,
une épée decampagne longue,largeetàdouble coquille.
Unedeses mains étaitcachée etne quittait pointsous
son manteau lemanche d’unlongpoignard.
– Ah ! vous voici, monsieur, ditlareine ens’asseyant ; voussavez quejevous aipromis aprèslaSaint-
Barthélemy, oùvous nous avezrendu desisignalés services, dene pas vous laisser dansl’inaction.
L’occasion se
présente, ouplutôt non,jel’ai fait naître.
Remerciez-moi donc.
– Madame, jeremercie humblement VotreMajesté, répondit l’homme aubandeau noiravec uneréserve
basse etinsolente àla fois.
– Une belle occasion, monsieur, commevousn’entrouverez pasdeux dansvotre vie,profitez-en donc.
– J’attends, madame ; seulement, jecrains, d’après lepréambule…
– Que lacommission nesoit violente ? N’est-cepasdeces commissions-là quesont friands ceuxquiveulent
s’avancer ? Celledontjevous parle serait enviée parlesTavannes etpar lesGuise même.
– Ah ! madame, repritl’homme, croyezbien,quelle qu’elle soit,jesuis auxordres deVotre Majesté.
– En cecas, lisez, ditCatherine.
Etelle luiprésenta leparchemin.
L’hommeleparcourut etpâlit.
– Quoi ! s’écria-t-il, l’ordred’arrêter leroi deNavarre !
– Eh bien, qu’ya-t-il d’extraordinaire àcela ?
– Mais unroi, madame ! Envérité, jedoute, jecrains den’être pasassez bongentilhomme.
– Ma confiance vousfaitlepremier gentilhomme dema cour, monsieur deMaurevel, ditCatherine.
– Grâces soientrendues àVotre Majesté, ditl’assassin siému qu’il paraissait hésiter.
– Vous obéirez donc ?
– Si Votre Majesté lecommande, n’est-cepasmon devoir ?
– Oui, jelecommande.
– Alors, j’obéirai.
– Comment vousyprendrez-vous ?
– Mais jene sais pastrop, madame, etjedésirerais fortêtre guidé parVotre Majesté.
– Vous redoutez lebruit ?
– Je l’avoue.
– Prenez douzehommes sûrs,pluss’illefaut.
– Sans doute, jelecomprends, VotreMajesté mepermet deprendre mesavantages, etjelui ensuis
reconnaissant ; maisoùsaisirai-je leroi deNavarre ?
– Où vous plairait-il mieuxdelesaisir ?
– Dans unlieu qui, parsamajesté même,megarantît, s’ilétait possible.
– Oui, jecomprends, dansquelque palaisroyal ; quediriez-vous duLouvre, parexemple ?
– Oh ! SiVotre Majesté melepermettait, ceserait unegrande faveur.
– Vous l’arrêterez doncdansleLouvre.
– Et dans quelle partieduLouvre ?
– Dans sachambre même.Maurevel s’inclina.
– Et quand cela,madame ?
– Ce soir, ouplutôt cettenuit.
– Bien, madame.
Maintenant, queVotre Majesté daignemerenseigner surune chose.
– Sur laquelle ?
– Sur leségards dusàsa qualité.
– Égards ! …qualité ! …,dit Catherine.
Maisvousignorez donc,monsieur, queleroi deFrance nedoit les
égards àqui que cesoit dans sonroyaume, nereconnaissant personnedontlaqualité soitégale àla sienne ?
Maurevel fitune seconde révérence..
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