-- Exactement On disait que les fossiles étaient la trace des animaux qui n'avaient pas trouvé de place dans l'Arche de Noé.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
étaient
apparentés.
— Ah
?
— Cela
concernait l’évolution dufœtus chezlesmammifères.
Sil’on compare lefœtus d’unchien, d’unechauve-
souris, d’unlapin etd’un êtrehumain àun stade précoce, ilest presque impossible deles distinguer clairement les
uns desautres.
Ilfaut attendre unstade beaucoup plusavancé pourquelefœtus d’unêtrehumain neressemble plus
à celui d’unlapin.
Celaneserait-il paslesigne quenous serions touslointainement apparentéslesuns aux autres ?
— Mais
iln’avait toujours aucuneexplication pourcette évolution ?
351
— Non,
ilne cessait deréfléchir àla théorie deLyell surces infimes changements quipouvaient àla longue provoquer
d’énormes bouleversements.
Maisilne trouvait aucuneexplication quipût tenir lieudeprincipe universel.
Il
connaissait lathéorie duzoologue françaisLamarck quiavait démontré quelesespèces animales avaient
progressivement développécedont ellesavaient besoin.Lesgirafes parexemple avaientfinipar avoir unlong coucar
pendant desgénérations ellesavaient tendulecou pour atteindre lesfeuilles desarbres.
Lamarck pensaitaussiqueles
qualités obtenues avecpeine parunindividu étaienttransmises àla génération suivante.MaisDarwin dutrejeter,
faute depreuves, cettethéorie audacieuse surles«caractères acquis»et qui seraient héréditaires.
Mais autre chose luitrottait danslatête :il avait pourainsidirelemécanisme mêmedel’évolution desespèces sous
les yeux.
— J’attends
devoir oùtuveux envenir.
— Je
préférerais quetudécouvres cemécanisme partoi-même.
C’est pourquoi jete pose laquestion :si tu as trois vaches, maisassez defourrage pourennourrir deuxseulement,
que vas-tu faire?
— En
tuer une.
— Eh
bien, laquelle vas-tusacrifier ?
— Je
tuerai certainement cellequidonne lemoins delait.
— Tu
dis ça?
— Oui,
c’est logique.
— Et
c’est ceque leshommes ontfaitpendant desmillénaires.
Mais revenons ànos deux vaches.
Sil’une d’elles devaitvêler,laquelle choisirais-tu ?
— Celle
quiaurait leplus delait.
Comme ça,jeserais sûrequelagénisse deviendrait unebonne vachelaitière plus
tard.
— Tu
préfères donclesbonnes vacheslaitières auxmauvaises ?
Alors venons-en maintenant ànotre dernier exercice :si tu t’occupais dechasse etpossédais deuxbraques etque tu
devais teséparer del’un d’eux, lequel garderais-tu ?
— Je
garderais naturellement celuiquisaurait lemieux trouver latrace dugibier.
— Tu
favoriserais donclemeilleur braque.Ehbien, c’est exactement ainsiqueleshommes ontpratiqué l’élevage
pendant plusdedix mille ans.Lespoules n’ontpastoujours ponducinqœufs parsemaine, lesmoutons n’ontpas
toujours donnéautant delaine etles chevaux n’ontpastoujours étéaussi fortsetrapides.
Maisleshommes ontfait
une sélection artificielle.
Celavaut aussi pourlemonde végétal.
Quimettrait demauvaises pommesdeterre dansson
jardin, s’ilpeut seprocurer demeilleurs plants?Faucher desépis quineportent pasdeblé n’a aucun intérêt.
Pour
Darwin, aucunevache,aucunépideblé, aucun chienetaucun pinson n’esttoutàfait 352
identique.
Lanature offredesvariations àl’infini.
Mêmeàl’intérieur d’uneseuleespèce, iln’y apas deux individus en
tout point semblables.
Tuterappelles peut-être ceque tuavais ressenti aprèsavoirgoûté àla petite bouteille bleue.
— Oui,
c’est vrai.
— Darwin
seposa parconséquent laquestion suivante:un mécanisme decegenre pouvait-il existerdanslanature
aussi ?La nature était-elle enmesure defaire une«sélection naturelle »des spécimens quiauraient ledroit de
survivre ?Et surtout :un tel mécanisme pouvait-ilaubout d’unterme assezlongcréer detoutes nouvelles espèces
végétales etanimales ?
— Je
parie quelaréponse estoui.
— Darwin
neparvenait cependant pasàse représenter exactementcommentunetelle «sélection naturelle »pouvait
se produire.
Maisenoctobre 1838,toutjuste deuxansaprès sonretour surle Beagle, il
tomba parhasard surun
petit livredel’expert endémographie Thomas
Malthus.
Le
livre s’intitulait : An
Essay onThe Principles ofPopulation.
C’est Benjamin
Franklin, l’inventeur
américainduparatonnerre entreautres choses, quiavait étéàl’origine dece
livre.
Franklin soutenait l’idéeques’iln’existait pasdefacteurs delimitation danslanature, chacune desespèces
végétales ouanimales seserait répandue surtoute laTerre.
Maisdufait deleur grande diversité, ellesse
maintiennent enéquilibre lesunes parrapport auxautres.
— Jecomprends.
— Malthus
développe cettepensée enl’appliquant àla situation démographique delaTerre.
Selonlui,lesêtres.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Géométrie Distance Place sur ces segments un point O équidistant à A et B A B A B A A Géométrie B B Distance Trace au compas une droite perpendiculaire au milieu des segments.
- ANONYME: L'Arche de Noé.
- FRÉMINET Martin : Noé conduisant sa famille à l'arche (analyse du tableau).
- « La place si incomparablement élevée que l'homme occupe sur l'échelle animale l'élimine à vrai dire du monde des animaux ». Vous expliquerez et discuterez cette conclusion du savant naturaliste russe Pavlov, en la rapprochant de la pensée de Pascal sur « l'homme qui n'est produit que pour l'infinité ».
- Alfred de Vigny a écrit (Journal d'un Poète) : « Les animaux lâches vont en troupes. — Le Lion marche seul dans le désert. Qu'ainsi marche toujours le Poète. » Qu'y a-t-il de romantique dans cette conception ? Quelle place tient-elle dans l'oeuvre de Vigny ? Qu'est-ce qui,dans cette oeuvre, corrige et atténue l'orgueilleuse dureté de cette idée ?