était brodée toute une chasse au cerf, avec des attributs, des poires à poudre, des cors de chasse, des couteaux à larges lames.
Publié le 29/10/2013
Extrait du document
«
étalant
sonluxe auxpremières tiédeursduprintemps.
Lorsque lamode lesforça absolument dequitter Paris,ilsallèrent auxbains demer, mais àregret, pensant surlesplages de
l’Océan auxtrottoirs desboulevards.
Leuramour lui-même s’yennuya.
C’étaitunefleur delaserre quiavait besoin dugrand
lit gris etrose, delachair nueducabinet, del’aube doréedupetit salon.
Depuis qu’ilsétaient seulslesoir, enface delamer,
ils ne trouvaient plusrienàse dire.
Elleessaya dechanter sonrépertoire duthéâtre desVariétés, surunvieux piano qui
agonisait dansuncoin desachambre, àl’hôtel ; maisl’instrument, touthumide desvents dularge, avaitlesvoix
mélancoliques desgrandes eaux.
La
Belle Hélène y
fut lugubre etfantastique.
Pourseconsoler, lajeune femme étonnala
plage pardes costumes prodigieux.
Toutelabande deces dames étaitlà,àbâiller, àattendre l’hiver,encherchant avec
désespoir uncostume debain quineles rendît pastrop laides.
Jamais Renéeneput décider Maxime àse baigner.
Ilavait une
peur abominable del’eau, devenait toutpâle quand leflot arrivait jusqu’à sesbottines, neseserait pourrienaumonde
approché dubord d’une falaise ; ilmarchait loindestrous, faisant delongs détours pouréviter lamoindre côteunpeu roide.
Saccard vintàdeux outrois reprises voir« les enfants ».
Ilétait écrasé desoucis, disait-il.
Cenefut que vers octobre,
lorsqu’ils seretrouvèrent touslestrois àParis, qu’ilsongea sérieusement àse rapprocher desafemme.
L’affaire deCharonne
mûrissait.
Sonplan futnet etbrutal.
Ilcomptait prendreRenéeaujeu qu’il aurait jouéavec unefille.
Ellevivait dansdes
besoins d’argent grandissants, et,par fierté, nes’adressait àson mari qu’àladernière extrémité.
Cedernier sepromit de
profiter desapremière demande pourêtregalant, etrenouer desrapports depuislongtemps rompus,danslajoie de
quelque grossedettepayée.
Des embarras terriblesattendaient RenéeetMaxime àParis.
Plusieurs desbillets souscrits àLarsonneau étaientéchus ;mais,
comme Saccard leslaissait naturellement dormirchezl’huissier, cesbillets inquiétaient peulajeune femme.
Ellesetrouvait
bien autrement effrayéeparsadette chezWorms quimontait maintenant àprès dedeux centmille francs.
Letailleur
exigeait unacompte, enmenaçant desuspendre toutcrédit.
Elleavait debrusques frissons,quandellesongeait auscandale
d’un procès, etsurtout àune fâcherie avecl’illustre couturier.
Puisillui fallait del’argent depoche.
Ilsallaient s’ennuyer à
mourir, elleetMaxime, s’ilsn’avaient pasquelques louisàdépenser parjour.
Lecher enfant étaitàsec, depuis qu’ilfouillait
vainement lestiroirs deson père.
Safidélité, sasagesse exemplaire, pendantseptàhuit mois, tenaient beaucoup auvide
absolu desabourse.
Iln’avait pastoujours vingtfrancs pourinviter quelque coureuse àsouper.
Aussirevenait-il
philosophiquement àl’hôtel.
Lajeune femme, àchacune deleurs escapades, luiremettait sonporte-monnaie pourqu’il
payât danslesrestaurants, danslesbals, dans lespetits théâtres.
Ellecontinuait àle traiter maternellement ; etmême c’était
elle quipayait, dubout deses doigts gantés, chezlepâtissier oùilss’arrêtaient presquechaqueaprès-midi, pourmanger des
petits pâtésauxhuîtres.
Souvent, iltrouvait, lematin, danssongilet, deslouis qu’ilnesavait paslà,etqu’elle yavait mis,
comme unemère quigarnit lapoche d’uncollégien.
Etcette belleexistence degoûters, decaprices satisfaits, deplaisirs
faciles, allaitcesser ! Maisunecrainte plusgrave encore vintlesconsterner.
Lebijoutier deSylvia, auquel ildevait dixmille
francs, sefâchait, parlaitdeClichy.
Lesbillets qu’ilavait enmain, protestés depuislongtemps, étaientcouverts detels frais,
que ladette setrouvait grossiedetrois ouquatre milliers defrancs.
Saccard déclaranettement qu’ilnepouvait rien.Sonfils
à Clichy leposerait, etquand ill’en retirerait, ilferait grand bruitdecette largesse paternelle.
Renéeétaitaudésespoir ; elle
voyait soncher enfant enprison, maisdans unvéritable cachot,couchésurdelapaille humide.
Unsoir, elleluiproposa
sérieusement deneplus sortir dechez elle,d’yvivre ignoré detous, àl’abri desrecors.
Puisellejura qu’elle trouverait
l’argent.
Jamaiselleneparlait del’origine deladette, decette Sylvia quiconfiait sesamours auxglaces descabinets
particuliers.
C’étaitunecinquantaine demille francs qu’illuifallait : quinzemillepourMaxime, trentemillepourWorms, et
cinq mille francs d’argent depoche.
Ilsauraient devanteuxquinze grands joursdebonheur.
Ellesemit encampagne.
Sa première idéefutdedemander lescinquante millefrancs àson mari.
Ellenes’y décida qu’avec desrépugnances.
Les
dernières foisqu’il était entré danssachambre pourluiapporter del’argent, illui avait misdenouveaux baiserssurlecou,
en luiprenant lesmains, enparlant desatendresse.
Lesfemmes ontunsens trèsdélicat pourdeviner leshommes.
Aussi
s’attendait-elle àune exigence, àun marché taciteetconclu ensouriant.
Eneffet, quand elleluidemanda lescinquante mille
francs, ilse récria, ditque Larsonneau neprêterait jamaiscettesomme, quelui-même étaitencore tropgêné.
Puis,
changeant devoix, comme vaincuetpris d’une émotion subite :
– On nepeut rienvous refuser, murmura-t-il.
Jevais courir Paris,fairel’impossible… Jeveux, chère amie,quevous soyez
contente.
Et mettant leslèvres àson oreille, luibaisant lescheveux, lavoix unpeu tremblante :
– Je teles porterai demainsoir,dans tachambre… sansbillet…
Mais elleditvivement qu’ellen’étaitpaspressée, qu’ellenevoulait pasledéranger àce point.
Luiqui venait demettre tout
son cœur danscedangereux « sansbillet », qu’ilavait laissé échapper etqu’il regrettait, neparut pasavoir essuyé unrefus
désagréable.
Ilse releva, endisant :
– Eh bien, àvotre disposition… Jevous trouverai lasomme quandlemoment seravenu.
Larsonneau n’ysera pour rien,
entendez-vous.
C’estuncadeau quej’entends vousfaire.
NON-ACTIVATED VERSION
www.avs4you.com.
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