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était bien plus grand et il avait une manière de se redresser qui m'en imposait beaucoup.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

était bien plus grand et il avait une manière de se redresser qui m'en imposait beaucoup. Du reste, c'était un jeune homme ; il était habillé tout en gris, quand il n'était pas déshabillé pour se battre, bien entendu, et il avait des coudes, et des genoux, et des poings, et des pieds considérablement développés, comparativement au reste de sa personne. Je sentis mon coeur faiblir en le voyant me toiser avec une certaine affectation de plaisir, et examiner ma charpente anatomique comme pour choisir un os à sa convenance. Jamais je n'ai été aussi surpris de ma vie, que lorsqu'après lui avoir assené mon premier coup, je le vis couché sur le dos, me regardant avec son nez tout sanglant et me présentant son visage en raccourci. Il se releva immédiatement, et après s'être épongé avec une dextérité vraiment remarquable, il recommença à me toiser. La seconde surprise manifeste que j'éprouvai dans ma vie, ce fut de le voir sur le dos une deuxième fois, me regardant avec un oeil tout noir. Son courage m'inspirait un grand respect : il n'avait pas de force, ne tapait pas bien dur, et de plus, je le renversais à chaque coup ; mais il se relevait en un moment, s'épongeait ou buvait à même la bouteille, en se soignant lui-même avec une satisfaction apparente et un air triomphant qui me faisaient croire qu'il allait enfin me donner quelque bon coup. Il fut bientôt tout meurtri ; car, j'ai regret à le dire, plus je frappais, et plus je frappais fort ; mais il se releva, et revint sans cesse à la charge, jusqu'au moment où il reçut un mauvais coup qui l'envoya rouler la tête contre le mur : encore après cela, se releva-t-il en tournant rapidement sur lui-même, sans savoir où j'étais ; puis enfin, il alla chercher à genoux son éponge et la jeta en l'air en poussant un grand soupir et en disant : « Cela signifie que tu as gagné ! » Il paraissait si brave et si loyal que, bien que je n'eusse pas cherché la querelle, ma victoire ne me donnait qu'une médiocre satisfaction. Je crois même me rappeler que je me regardais moi-même comme une espèce d'ours ou quelque autre bête sauvage. Cependant, je m'habillai en essuyant par intervalle mon visage sanglant, et je lui dis : « Puis-je vous aider ? » Et il me répondit : « Non, merci ! » Ensuite, je lui dis : « Je vous souhaite une bonne après-midi. » Et il me répondit : « Moi de même. » En arrivant dans la cour, je trouvai Estelle, attendant avec ses clefs ; mais elle ne me demanda ni où j'avais été, ni pourquoi je l'avais fait attendre. Son visage rayonnait comme s'il lui était arrivé quelque chose d'heureux. Au lieu d'aller droit à la porte, elle s'arrêta dans le passage pour m'attendre. « Viens ici !... tu peux m'embrasser si tu veux. » Je l'embrassai sur la joue qu'elle me tendait. Je crois que je serais passé dans le feu pour l'embrasser ; mais je sentais que ce baiser n'était accordé à un pauvre diable tel que moi que comme une menue pièce de monnaie, et qu'il ne valait pas grand-chose. Les visiteurs, les cartes et le combat m'avaient retenu si longtemps que, lorsque j'approchai de la maison, les dernières lueurs du soleil disparaissaient derrière les marais, et le fourneau de Joe faisait flamboyer une longue trace de feu au travers de la route. XII Je n'étais pas fort rassuré sur le compte du jeune homme pâle. Plus je pensais au combat, plus je me rappelais les traits ensanglantés de ce jeune homme, plus je sentais qu'il devait m'être fait quelque chose pour l'avoir mis dans cet état. Le sang de ce jeune homme retomberait sur ma tête, et la loi le vengerait. Sans avoir une idée bien positive de la peine que j'encourais, il était évident pour moi que les jeunes gars du village ne devaient pas aller dans les environs ravager les maisons des gens bien posés et rosser les jeunes gens studieux de l'Angleterre sans attirer sur eux quelque punition sévère. Pendant plusieurs jours, je restai enfermé à la maison, et je ne sortis de la cuisine qu'après m'être assuré que les policemen du comté n'étaient pas à mes trousses, tout prêts à s'élancer sur moi. Le nez du jeune homme pâle avait taché mon pantalon, et je profitai du silence de la nuit pour laver cette preuve de mon crime. Je m'étais écorché les doigts contre les dents du jeune homme, et je torturais mon imagination de mille manières pour trouver un moyen d'expliquer cette circonstance accablante quand je serais appelé devant les juges. Quand vint le jour de retourner au lieu témoin de mes actes de violence, mes terreurs ne connurent plus de bornes. Les envoyés de la justice venus de Londres tout exprès ne seraient-ils pas en embuscade derrière la porte ? Miss Havisham ne voudrait-elle pas elle-même tirer vengeance d'un crime commis dans sa maison, et n'allait-elle pas se lever sur moi, armée d'un pistolet et m'étendre mort à ses pieds ? N'aurait-on pas soudoyé une bande de mercenaires pour tomber sur moi dans la brasserie et me frapper jusqu'à la mort ? J'avais, je dois le dire, une assez haute opinion du jeune homme pâle pour le croire étranger à toutes ces machinations ; elles se présentaient à mon esprit, ourdies par ses parents, indignés de l'état de son visage et excités par leur grand amour pour ses traits de famille. Quoi qu'il en soit, je devais aller chez miss Havisham, et j'y allai. Chose étrange ! rien de notre lutte n'avait transpiré, on n'y fit pas la moindre allusion, et je n'aperçus pas le plus petit homme, jeune ou pâle ! Je retrouvai la même porte ouverte, j'explorai le même jardin, je regardai par la même fenêtre, mais mon regard se trouva arrêté par des volets fermés intérieurement. Tout était calme et inanimé. Ce fut seulement dans le coin où avait eu lieu le combat que je pus découvrir quelques preuves de l'existence du jeune homme ; il y avait là des traces de sang figé, et je les couvris de terre pour les dérober aux yeux des hommes. Sur le vaste palier qui séparait la chambre de miss Havisham de l'autre chambre où était dressée la longue table, je vis une chaise de jardin, une de ces chaises légères montées sur des roues et qu'on pousse par derrière. On l'avait apportée là depuis ma dernière visite, et dès ce moment je fus chargé de pousser régulièrement miss Havisham, dans cette chaise, autour de sa chambre et autour de l'autre, quand elle se trouvait fatiguée de me pousser par l'épaule. Nous faisions ces voyages d'une chambre à l'autre sans interruption, quelquefois pendant trois heures de suite. Ces voyages ont dû être extrêmement nombreux, car il fut décidé que je viendrais tous les deux jours à midi pour remplir ces fonctions, et je me rappelle très bien que cela dura au moins huit ou dix mois. À mesure que nous nous familiarisions l'une avec l'autre, miss Havisham me parlait davantage et me faisait quelquefois des questions sur ce que je savais et sur ce que je comptais faire. Je lui dis que j'allais être l'apprenti de Joe ; que je ne savais rien, et que j'avais besoin d'apprendre toute chose, avec l'espoir qu'elle m'aiderait à atteindre ce but tant désiré. Mais elle n'en fit rien ; au contraire, elle semblait préférer me voir rester ignorant. Elle ne me donnait jamais d'argent, mais seulement mon dîner, et elle ne parla même jamais de me payer mes services. Estelle était toujours avec nous ; c'était toujours elle qui me faisait entrer et sortir, mais elle ne m'invita plus jamais à l'embrasser. Quelquefois elle me tolérait, d'autres fois elle me montrait une certaine condescendance ; tantôt elle était très familière avec moi, tantôt elle me disait énergiquement qu'elle me haïssait. Miss Havisham me demandait quelquefois tout bas et quand nous étions seuls : « Pip, n'est-elle pas de plus en plus jolie ? » Et quand je lui répondais : « Oui », ce qui était vrai, elle semblait s'en réjouir secrètement. Aussi, tandis que nous jouions aux cartes, miss Havisham nous regardait avec un bonheur d'avare, quels que pussent être les caprices d'Estelle. Et quand ces caprices devenaient si nombreux et si contradictoires que je ne savais plus que dire ni que faire, miss Havisham l'embrassait avec amour et lui murmurait dans l'oreille quelque chose qui sonnait comme ceci : « Désespérez-les tous, mon orgueil et mon espoir !... désespérez-les tous sans remords ! » Il y avait une chanson dont Joe se plaisait à fredonner des fragments pendant son travail, elle avait pour refrain : le vieux Clem. C'était, à vrai dire, une singulière manière de rendre hommage à un saint patron ; mais, je crois bien que le vieux Clem lui-même ne se gênait pas beaucoup avec ses forgerons. C'était une chanson qui imitait le bruit du marteau sur l'enclume ; ce qui excusait jusqu'à un certain point l'introduction du nom vénéré du vieux Clem. À la fin, on devait frapper son voisin d'un coup de poing en criant : « Battez, battez vieux Clem !... Soufflez, soufflez le feu, vieux Clem !... Grondez plus fort, élancez-vous plus haut ! » Un jour, miss Havisham me dit, peu après avoir pris place dans sa chaise roulante, et en agitant ses doigts avec impatience : « Là !... là !... là !... chante... » Je me mis à chanter tout en poussant la machine. Il arriva qu'elle y prît un certain goût, et qu'elle répétât tout en roulant autour de la grande table et de l'autre chambre. Souvent même Estelle se joignait à nous ; mais nos accords étaient si réservés, qu'à nous trois nous faisions moins de bruit dans la vieille maison que le plus léger souffle du vent. Qu'allais-je devenir avec un pareil entourage ? Comment empêcher son influence sur mon caractère ? Faut-il s'étonner si, de même que mes yeux, mes pensées étaient éblouies quand je sortais de ces chambres obscures pour me retrouver dehors à la clarté du jour ? Peut-être me serais-je décidé à parler à Joe du jeune homme pâle, si je ne m'étais pas lancé d'abord dans ce dédale d'exagérations monstrueuses que j'ai déjà avouées. Je sentais parfaitement que Joe ne manquerait pas de voir dans ce jeune homme pâle un voyageur digne de monter dans le carrosse en velours noir. En conséquence je gardai sur lui le silence le plus profond. D'ailleurs, la frayeur qui m'avait saisi tout d'abord en voyant miss Havisham et Estelle se concerter, ne faisait qu'augmenter avec le temps. Je ne mis donc toute ma confiance qu'en Biddy, et c'est à elle seule que j'ouvris mon coeur. Pourquoi me parut-il naturel d'agir ainsi, et pourquoi Biddy prenait-elle un intérêt si grand à tout ce que je lui disais ? Je l'ignorais alors, bien que je pense le savoir aujourd'hui. Pendant ce temps, les conciliabules allaient leur train dans la cuisine du logis, et mon pauvre esprit était agité et aigri des ennuis et des désagréments qui en résultaient toujours. Cet âne de Pumblechook avait coutume de venir le soir pour causer de moi et de mon avenir avec ma soeur, et je crois réellement (avec moins de repentir que je n'en devrais éprouver) que si alors j'avais pu ôter la clavette de l'essieu de sa voiture, je l'eusse fait avec plaisir. Ce misérable homme était si borné et d'une faiblesse d'esprit telle qu'il ne pouvait parler de moi et de ce que je deviendrais sans m'avoir devant lui, comme si cela eût pu y faire quelque chose, et il m'arrachait ordinairement de mon escabeau (en me tirant par le collet de ma veste) et me faisait quitter le coin où j'étais si tranquille, pour me placer devant le feu comme pour me faire rôtir. Il commençait ainsi en s'adressant à ma soeur : « Voici un garçon, ma nièce, un garçon que vous avez élevé à la main. Tiens-toi droit, mon garçon, relève la tête et ne sois pas ingrat pour eux, comme tu l'es toujours. Voyons, ma nièce, qu'y a-t-il à faire pour ce garçon ? » Et alors il me rebroussait les cheveux, ce dont, je l'ai déjà dit, je n'ai jamais témoigné la moindre reconnaissance à personne, et me tenait devant lui en me tirant par la manche : spectacle bête et stupide qui ne pouvait être égalé en bêtise et en stupidité que par M. Pumblechook lui-même. Ma soeur et lui se livraient alors aux supputations les plus absurdes sur miss Havisham, et sur ce qu'elle ferait de moi et pour moi. Je finissais toujours par pleurer de dépit, et j'avais toutes les peines du monde à ne pas me jeter sur lui pour le battre. Pendant ces conversations, chaque fois que ma soeur m'interpellait, cela me causait une douleur aussi forte que si l'on m'eût arraché une dent, et Pumblechook, qui se voyait déjà mon patron, promenait sur moi le regard dépréciateur d'un entrepreneur qui se voit engagé dans une affaire peu lucrative. Joe ne prenait aucune part à ces discussions ; mais Mrs Joe lui adressait assez souvent la parole, car elle voyait clairement qu'elle n'était pas d'accord avec lui relativement à ce qu'on ferait de moi. J'étais en âge d'être l'apprenti de Joe, et toutes les fois que ce dernier, assis pensif auprès du feu, tenait le poker entre ses genoux, et dégageait la cendre qui obstruait les barres inférieures du foyer, ma soeur devinait facilement dans cette innocente action une protestation contre ses idées. Elle ne manquait jamais alors de se jeter sur lui, de le secouer vigoureusement, et de lui arracher le poker des mains, de sorte que ces débats avaient toujours une fin orageuse. Tout à coup et sans le moindre prétexte, ma soeur se retournait sur moi, me secouait rudement et me jetait ces mots à la figure : « Allons ! En voilà assez !... Va te coucher, tu nous as donné assez de peine pour une soirée, j'espère ! » Comme si c'eût été moi qui les eusse priés en grâce de tourmenter ma pauvre existence. Cet état de chose dura longtemps, et il eût pu durer plus longtemps encore, mais un jour que miss Havisham se promenait, comme à l'ordinaire, en s'appuyant sur mon épaule, elle s'arrêta subitement et, se penchant sur moi, elle me dit, avec un peu d'humeur : « Tu deviens grand garçon, Pip ! » Je pensai que je devais lui faire entendre, par un regard méditatif, que c'était sans doute le résultat de circonstances sur lesquelles je n'avais aucun pouvoir.

« XII Je n’étais pasfort rassuré surlecompte dujeune homme pâle.Plusjepensais aucombat, plusjeme rappelais les traits ensanglantés decejeune homme, plusjesentais qu’ildevait m’être faitquelque chosepourl’avoir misdans cet état.

Lesang decejeune homme retomberait surma tête, etlaloi levengerait.

Sansavoir uneidée bien positive dela peine quej’encourais, ilétait évident pourmoiquelesjeunes garsduvillage nedevaient pasaller dans lesenvirons ravager lesmaisons desgens bienposés etrosser lesjeunes gensstudieux del’Angleterre sansattirer sureux quelque punition sévère.Pendant plusieurs jours,jerestai enfermé àla maison, etjene sortis delacuisine qu’après m’être assuré quelespolicemen ducomté n’étaient pasàmes trousses, toutprêts às’élancer surmoi.

Lenez dujeune homme pâle avait taché monpantalon, etjeprofitai dusilence delanuit pour laver cette preuve demon crime.

Jem’étais écorché lesdoigts contre lesdents dujeune homme, etjetorturais monimagination demille manières pourtrouver un moyen d’expliquer cettecirconstance accablantequandjeserais appelé devant lesjuges. Quand vintlejour deretourner aulieu témoin demes actes deviolence, mesterreurs neconnurent plusde bornes.

Lesenvoyés delajustice venusdeLondres toutexprès neseraient-ils pasenembuscade derrièrelaporte ? Miss Havisham nevoudrait-elle paselle-même tirervengeance d’uncrime commis danssamaison, etn’allait-elle passe lever surmoi, armée d’unpistolet etm’étendre mortàses pieds ? N’aurait-on passoudoyé unebande demercenaires pour tomber surmoi dans labrasserie etme frapper jusqu’àlamort ? J’avais, jedois ledire, uneassez haute opinion du jeune homme pâlepour lecroire étranger àtoutes cesmachinations ; ellesseprésentaient àmon esprit, ourdies par ses parents, indignés del’état deson visage etexcités parleur grand amour poursestraits defamille. Quoi qu’ilensoit, jedevais allerchez missHavisham, etj’y allai.

Chose étrange ! riendenotre lutten’avait transpiré, onn’y fitpas lamoindre allusion,etjen’aperçus pasleplus petit homme, jeuneoupâle ! Jeretrouvai la même porteouverte, j’explorai lemême jardin, jeregardai parlamême fenêtre, maismonregard setrouva arrêtépar des volets fermés intérieurement.

Toutétait calme etinanimé.

Cefut seulement danslecoin oùavait eulieu lecombat que jepus découvrir quelquespreuvesdel’existence dujeune homme ; ilyavait làdes traces desang figé,etjeles couvris deterre pourlesdérober auxyeux deshommes. Sur levaste palier quiséparait lachambre demiss Havisham del’autre chambre oùétait dressée lalongue table,je vis une chaise dejardin, unedeces chaises légèresmontées surdes roues etqu’on pousse parderrière.

Onl’avait apportée làdepuis madernière visite,etdès cemoment jefus chargé depousser régulièrement missHavisham, dans cette chaise, autourdesachambre etautour del’autre, quandellesetrouvait fatiguée deme pousser parl’épaule. Nous faisions cesvoyages d’unechambre àl’autre sansinterruption, quelquefoispendanttroisheures desuite.

Ces voyages ontdûêtre extrêmement nombreux,carilfut décidé quejeviendrais touslesdeux jours àmidi pour remplir ces fonctions, etjeme rappelle trèsbien quecela dura aumoins huitoudix mois. À mesure quenous nousfamiliarisions l’uneavecl’autre, missHavisham meparlait davantage etme faisait quelquefois desquestions surceque jesavais etsur ceque jecomptais faire.Jelui dis que j’allais êtrel’apprenti de Joe ; quejene savais rien,etque j’avais besoin d’apprendre toutechose, avecl’espoir qu’ellem’aiderait àatteindre ce but tant désiré.

Maisellen’en fitrien ; aucontraire, ellesemblait préférermevoir rester ignorant.

Elleneme donnait jamais d’argent, maisseulement mondîner, etelle neparla même jamais deme payer messervices. Estelle étaittoujours avecnous ; c’était toujours ellequime faisait entrer etsortir, maisellenem’invita plusjamais à l’embrasser.

Quelquefoisellemetolérait, d’autres foiselle memontrait unecertaine condescendance ; tantôtelle était trèsfamilière avecmoi,tantôt ellemedisait énergiquement qu’ellemehaïssait.

MissHavisham medemandait quelquefois toutbasetquand nousétions seuls : « Pip,n’est-elle pasdeplus enplus jolie ? » Etquand jelui répondais : « Oui », cequi était vrai,ellesemblait s’enréjouir secrètement.

Aussi,tandis quenous jouions auxcartes, miss Havisham nousregardait avecunbonheur d’avare,quelsquepussent êtrelescaprices d’Estelle.

Etquand cescaprices devenaient sinombreux etsicontradictoires quejene savais plusquedire nique faire, missHavisham l’embrassait avec amour etlui murmurait dansl’oreille quelque chosequisonnait comme ceci :« Désespérez-les tous,monorgueil et mon espoir !...

désespérez-les toussans remords ! » Il yavait unechanson dontJoeseplaisait àfredonner desfragments pendantsontravail, elleavait pourrefrain : le vieux Clem . C’était, àvrai dire, unesingulière manièrederendre hommage àun saint patron ; mais,jecrois bienquele vieux Clemlui-même nesegênait pasbeaucoup avecsesforgerons.

C’étaitunechanson quiimitait lebruit dumarteau. »

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