était bien plus grand et il avait une manière de se redresser qui m'en imposait beaucoup.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
XII
Je
n’étais pasfort rassuré surlecompte dujeune homme pâle.Plusjepensais aucombat, plusjeme rappelais les
traits ensanglantés decejeune homme, plusjesentais qu’ildevait m’être faitquelque chosepourl’avoir misdans cet
état.
Lesang decejeune homme retomberait surma tête, etlaloi levengerait.
Sansavoir uneidée bien positive dela
peine quej’encourais, ilétait évident pourmoiquelesjeunes garsduvillage nedevaient pasaller dans lesenvirons
ravager lesmaisons desgens bienposés etrosser lesjeunes gensstudieux del’Angleterre sansattirer sureux quelque
punition sévère.Pendant plusieurs jours,jerestai enfermé àla maison, etjene sortis delacuisine qu’après m’être
assuré quelespolicemen ducomté n’étaient pasàmes trousses, toutprêts às’élancer surmoi.
Lenez dujeune homme
pâle avait taché monpantalon, etjeprofitai dusilence delanuit pour laver cette preuve demon crime.
Jem’étais
écorché lesdoigts contre lesdents dujeune homme, etjetorturais monimagination demille manières pourtrouver un
moyen d’expliquer cettecirconstance accablantequandjeserais appelé devant lesjuges.
Quand vintlejour deretourner aulieu témoin demes actes deviolence, mesterreurs neconnurent plusde
bornes.
Lesenvoyés delajustice venusdeLondres toutexprès neseraient-ils pasenembuscade derrièrelaporte ?
Miss Havisham nevoudrait-elle paselle-même tirervengeance d’uncrime commis danssamaison, etn’allait-elle passe
lever surmoi, armée d’unpistolet etm’étendre mortàses pieds ? N’aurait-on passoudoyé unebande demercenaires
pour tomber surmoi dans labrasserie etme frapper jusqu’àlamort ? J’avais, jedois ledire, uneassez haute opinion du
jeune homme pâlepour lecroire étranger àtoutes cesmachinations ; ellesseprésentaient àmon esprit, ourdies par
ses parents, indignés del’état deson visage etexcités parleur grand amour poursestraits defamille.
Quoi qu’ilensoit, jedevais allerchez missHavisham, etj’y allai.
Chose étrange ! riendenotre lutten’avait
transpiré, onn’y fitpas lamoindre allusion,etjen’aperçus pasleplus petit homme, jeuneoupâle ! Jeretrouvai la
même porteouverte, j’explorai lemême jardin, jeregardai parlamême fenêtre, maismonregard setrouva arrêtépar
des volets fermés intérieurement.
Toutétait calme etinanimé.
Cefut seulement danslecoin oùavait eulieu lecombat
que jepus découvrir quelquespreuvesdel’existence dujeune homme ; ilyavait làdes traces desang figé,etjeles
couvris deterre pourlesdérober auxyeux deshommes.
Sur levaste palier quiséparait lachambre demiss Havisham del’autre chambre oùétait dressée lalongue table,je
vis une chaise dejardin, unedeces chaises légèresmontées surdes roues etqu’on pousse parderrière.
Onl’avait
apportée làdepuis madernière visite,etdès cemoment jefus chargé depousser régulièrement missHavisham, dans
cette chaise, autourdesachambre etautour del’autre, quandellesetrouvait fatiguée deme pousser parl’épaule.
Nous faisions cesvoyages d’unechambre àl’autre sansinterruption, quelquefoispendanttroisheures desuite.
Ces
voyages ontdûêtre extrêmement nombreux,carilfut décidé quejeviendrais touslesdeux jours àmidi pour remplir
ces fonctions, etjeme rappelle trèsbien quecela dura aumoins huitoudix mois.
À mesure quenous nousfamiliarisions l’uneavecl’autre, missHavisham meparlait davantage etme faisait
quelquefois desquestions surceque jesavais etsur ceque jecomptais faire.Jelui dis que j’allais êtrel’apprenti de
Joe ; quejene savais rien,etque j’avais besoin d’apprendre toutechose, avecl’espoir qu’ellem’aiderait àatteindre ce
but tant désiré.
Maisellen’en fitrien ; aucontraire, ellesemblait préférermevoir rester ignorant.
Elleneme donnait
jamais d’argent, maisseulement mondîner, etelle neparla même jamais deme payer messervices.
Estelle étaittoujours avecnous ; c’était toujours ellequime faisait entrer etsortir, maisellenem’invita plusjamais
à l’embrasser.
Quelquefoisellemetolérait, d’autres foiselle memontrait unecertaine condescendance ; tantôtelle
était trèsfamilière avecmoi,tantôt ellemedisait énergiquement qu’ellemehaïssait.
MissHavisham medemandait
quelquefois toutbasetquand nousétions seuls : « Pip,n’est-elle pasdeplus enplus jolie ? » Etquand jelui répondais :
« Oui », cequi était vrai,ellesemblait s’enréjouir secrètement.
Aussi,tandis quenous jouions auxcartes, miss
Havisham nousregardait avecunbonheur d’avare,quelsquepussent êtrelescaprices d’Estelle.
Etquand cescaprices
devenaient sinombreux etsicontradictoires quejene savais plusquedire nique faire, missHavisham l’embrassait
avec amour etlui murmurait dansl’oreille quelque chosequisonnait comme ceci :« Désespérez-les tous,monorgueil
et mon espoir !...
désespérez-les toussans remords ! »
Il yavait unechanson dontJoeseplaisait àfredonner desfragments pendantsontravail, elleavait pourrefrain : le
vieux Clem .
C’était, àvrai dire, unesingulière manièrederendre hommage àun saint patron ; mais,jecrois bienquele
vieux Clemlui-même nesegênait pasbeaucoup avecsesforgerons.
C’étaitunechanson quiimitait lebruit dumarteau.
»
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