Et m'ame Cointreau, sans lui faire de réponse, rentrait fièrement dans la grande boulangerie dont elle était la patronne.
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
«
que
lui.Une fois, ildonna unegifle àAlphonse, lepetit dumarchand devin, quiluiavait demandé sil'on était bienà
l'ombre.
Ille gifla etlui dit:
"Sale gosse! c'esttonpère quidevrait êtreàl'ombre aulieu des'enrichir àvendre dupoison."
Acte etparole quineluifaisaient pashonneur, car,ainsi quelemarchand demarrons lelui remontra justement, onne
doit pasbattre unenfant, nilui reprocher sonpère, qu'iln'apas choisi.
Il s'était misàboire.
Moins ilgagnait d'argent, plusilbuvait d'eau−de−vie.
Autrefoiséconome etsobre, ils'émerveillait
lui−même decechangement.
"J'ai jamais étéfricoteur, disait−il.Fautcroire qu'ondevient moinsraisonnable envieillissant."
Parfois iljugeait sévèrement soninconduite etsa paresse:
"Mon vieuxCrainquebille, t'esplus bonquepour lever lecoude."
Parfois ilse trompait lui−même etse persuadait qu'ilbuvait parbesoin:
"Faut comme ça,detemps entemps, quejeboive unverre pourmedonner desforces etpour merafraîchir.
Sûr que j'aiquelque chosedebrûlé dansl'intérieur.
Etilya encore quelaboisson commerafraîchissement."
Souvent illui arrivait demanquer lacriée matinale etilne sefournissait plusquedemarchandise avariéequ'onluilivrait
à crédit.
Unjour, sesentant lesjambes mollesetlecoeur las,illaissa savoiture danslaremise etpassa toutelasainte
journée àtourner autourdel'étal demadame Rose,latripière, etdevant touslestroquets desHalles.
Lesoir, assis surun
panier, ilsongea, etileut conscience desadéchéance.
Ilse rappela saforce première etses antiques travaux,seslongues
fatigues etses gains heureux, sesjours innombrables, égauxetpleins ;les cent pas,lanuit, surlecarreau desHalles, en
attendant lacriée ;les légumes enlevésparbrassées etrangés avecartdans lavoiture, lepetit noirdelamère Théodore
avalé toutchaud d'uncoup, aupied levé, lesbrancards empoignés solidement ;son cri,vigoureux commelechant ducoq,
déchirant l'airmatinal, sacourse parlesrues populeuses, toutesavie innocente etrude decheval humain, qui,durant un
demi−siècle, porta,surson étal roulant, auxcitadins brûlésdeveilles etde soucis, lafraîche moisson desjardins potagers.
Et secouant latête ilsoupira:
"Non! j'aiplus lecourage quej'avais.
Jesuis fini.
Tant valacruche àl'eau qu'àlafin elle secasse.
Etpuis, depuis mon
affaire enjustice, jen'ai plus lemême caractère.
Jesuis plus lemême homme, quoi!"
Enfin ilétait démoralisé.
Unhomme danscetétat−là, autantdirequec'est unhomme parterre etincapable deserelever.
Tous lesgens quipassent luipilent dessus.
VIII.
LESDERNIERES CONSÉQUENCES
La
misère vint,lamisère noire.Levieux marchand ambulant, quirapportait autrefoisdufaubourg Montmartre lespièces
de cent sous àplein sac,maintenant n'avaitplusunrond.
C'était l'hiver.
Expulsé desasoupente, ilcoucha sousdes
charrettes, dansuneremise.
Lespluies étanttombées pendantvingt−quatre jours,leségouts débordèrent etlaremise
fut inondée.
Accroupi danssavoiture, au−dessus deseaux empoisonnées, encompagnie desaraignées, desrats etdes VIII.
LES
DERNIERES CONSÉQUENCES
14
Crainquebille, Putois,Riquetetplusieurs autresrécitsprofitables chatsfaméliques, ilsongeait dansl'ombre.
N'ayantrien
mangé delajournée etn'ayant pluspour secouvrir lessacs dumarchand demarrons, ilse rappela lesdeux semaines
durant lesquelles legouvernement luiavait donné levivre etlecouvert.
Ilenvia lesort desprisonniers, quinesouffrent ni
du froid nide lafaim, etillui vint une idée:
"Puisque jeconnais letruc, pourquoi quejem'en servirais pas?"
Il se leva etsortit danslarue.
Iln'était guèreplusdeonze heures.
Ilfaisait untemps aigreetnoir.
Unebruine tombait,
plus froide etplus pénétrante quelapluie.
Derares passants secoulaient auras des murs.
Crainquebille longeal'église Saint−Eustache ettourna danslarue Montmartre.
Elleétait déserte.
Ungardien delapaix se
tenait planté surletrottoir, auchevet del'église, sousunbec degaz, etl'on voyait, autour delaflamme, tomberune
petite pluierousse.
L'agent larecevait surson capuchon, ilavait l'airtransi, maissoitqu'il préférât lalumière àl'ombre,
soit qu'il fûtlasdemarcher, ilrestait soussoncandélabre, etpeut−être s'enfaisait−il uncompagnon, unami.
Cette
flamme tremblante étaitsonseul entretien danslanuit solitaire.
Sonimmobilité neparaissait pastout àfait humaine ;le
reflet deses bottes surletrottoir mouillé, quisemblait unlac, leprolongeait intérieurement etlui donnait deloin l'aspect
d'un monstre amphibie, àdemi sortideseaux.
De plus près, encapuchonné etarmé, ilavait l'airmonacal etmilitaire.
Lesgros traits deson visage, encore grossispar
l'ombre ducapuchon, étaientpaisibles ettristes.
Ilavait unemoustache épaisse,courteetgrise.
C'était unvieux sergot, unhomme d'unequarantaine d'années.
Crainquebille s'approchadoucement deluiet, d'une voixhésitante etfaible, luidit:
"Mort auxvaches!"
Puis ilattendit l'effetdecette parole consacrée.
Maisellenefut suivie d'aucun effet.Lesergot restaimmobile etmuet,
les bras croisés soussonmanteau court.Sesyeux, grands ouverts etqui luisaient dansl'ombre, regardaient Crainquebille
avec tristesse, vigilanceetmépris..
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