Ennui : racine latine odium = haine.

   L'ennui qui est seulement à l'origine, un chagrin, une peine vive, prend à partir de Pascal et du XVIIe siècle, le sens de : malaise d'un esprit inoccupé. Mais  Pascal va très loin : « Rien n'est si insupportable à l'homme «, écrit Pascal, « que d'être dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide... (Pensée 131).

   C'est cette incapacité de l'homme à rester seul avec soi-même qui est cause de l'ennui, parce qu'il a le temps de se rendre compte douloureusement alors de sa misère, conséquence à jamais du péché originel. L'ENNUI est donc existentiel, il est lié à la condition humaine dont une des grandeurs et un des malheurs, c'est de pouvoir prendre conscience de son néant, ce qui le lui rend encore plus insupportable. Pascal voit donc dans le « divertissement « la solution commune contre l'ennui. L'homme s'éparpille, s'étourdit, fait tout — travail compris — pour ne avoir le temps de réfléchir à sa condition.