En histoire des sciences, il faut nécessairement comprendre, mais juger (1).
Publié le 03/11/2013
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En histoire des sciences, il faut nécessairement comprendre, mais juger (1). Là est vraie plus qu'ailleurs cette opinion : « Ce n'est que par la plus grande force du présent que doit être interprété le passé «. L'histoire des empires et des peuples a pour idéal, à juste titre, le récit objectif des faits ; elle demande à l'historien de ne pas juger et si l'historien impose les valeurs de son temps à la détermination des valeurs des temps disparus, on l'accuse, avec raison, de suivre le « mythe du progrès «. Mais voici une différence évidente : pour la pensée scientifique, le progrès est démontré, il est démontrable, sa démonstration est même un élément pédagogique indispensable pour le développement de la culture scientifique. Autrement dit, le progrès est la dynamique même de la culture scientifique, et c'est cette dynamique que l'histoire des sciences doit écrire. Elle doit décrire en jugeant, en valorisant, en enlevant toute possibilité à un retour vers des notions erronées. L'histoire des sciences ne peut insister sur les erreurs du passé qu'à titre de repoussoir. BACHELARD (1) « il faut nécessairement comprendre, mais juger «, lire : il faut nécessairement comprendre, mais aussi juger «.
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