Dormoy, Marx

Dormoy, Marx (1888-1941), homme politique français, ministre de l'Intérieur durant le Front populaire, qui s'est illustré dans la lutte contre la Cagoule.

Né à Montluçon (Allier), il rejoint très tôt les rangs socialistes et devient maire de sa ville natale à partir de 1926. Député (1921) puis sénateur (1938) de l'Allier, membre de l'aile modérée de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), il est nommé sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil dans le premier gouvernement du Front populaire, puis succède au ministère de l'Intérieur à Roger Salengro, au lendemain du suicide de ce dernier. Il conserve ce portefeuille dans le troisième cabinet Chautemps (juin 1937-mars 1938), puis dans le second cabinet Blum (mars-avril 1938). À ce poste, il se voit reprocher l'attitude des forces de police qui, lors de la fusillade de Clichy (mars 1937), ont ouvert le feu sur des ouvriers, ce qui lui vaut l'hostilité virulente des communistes. Surtout, il engage une lutte sans merci contre l'organisation clandestine d'extrême droite, la Cagoule. Cette dernière, regroupant les plus extrémistes des Croix-de-feu, tente au moyen d'attentats — pour lesquels elle cherche à faire accuser les communistes — à soulever l'armée afin de renverser la République. La dénonciation de ce complot par Marx Dormoy et surtout son action énergique permettent la découverte de nombreuses caches d'armes, l'arrestation des principaux responsables et l'anéantissement de la Cagoule.

Ayant fait partie de la quarantaine de députés socialistes qui refusent de voter, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs constitutionnels au maréchal Pétain, il est démis de son poste de conseiller général de l'Allier et assigné en résidence surveillée à Montélimar par le gouvernement de Vichy en juillet 1941. Il meurt quelques jours plus tard, le 26 juillet, assassiné par d'anciens militants de la Cagoule qui voulaient se venger de l'homme qui avait démantelé leur organisation.