Discours de Napoléon sur les expositions universelles
Publié le 14/04/2013
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(1855)
Lors de la séance de clôture de la commission impériale de l’Exposition universelle parisienne de 1855, l’empereur Napoléon III, qui la préside, prononce un discours négligeant le relatif échec de la manifestation. Malgré une déclaration disant tout l’intérêt de cette confrontation pacifique entre les peuples, il souligne surtout, et de façon explicite, l’enjeu de pouvoir symbolique, économique, politique et diplomatique que constitue désormais l’organisation des expositions pour les grandes puissances concurrentes que sont la Grande-Bretagne et la France.
Discours de clôture de Napoléon lors de l’Exposition universelle de Paris en 1855
Sans porter atteinte aux nationalités, éléments essentiels de l’organisation humaine, elles fortifient les généreuses influences qui convient tous les peuples à l’harmonie des sentiments et des intérêts. L’observation qui m’a frappé tout d’abord, c’est que de ces grands concours jaillit une fois de plus la preuve que les sociétés modernes doivent marcher vers la liberté. En examinant la provenance et l’origine des richesses étalées sous nos yeux, j’ai pu constater que la supériorité industrielle d’une nation dépend par-dessus tout de sa moralité et de son esprit d’initiative individuel. Je tiens à revendiquer pour la France la première idée d’une Exposition universelle. Dès 1849, la proposition en avait été faite dans nos assemblées législatives. Si l’Angleterre nous a précédés dans l’application, il faut l’attribuer aux événements politiques, à certains intérêts trop faciles à effrayer et aussi à la différence du génie des deux nations, l’une plus prompte à concevoir, l’autre à réaliser. Mais le succès de l’Exposition universelle de Londres excita notre émulation. À peine les portes du Palais de Cristal étaient-elles closes que de toutes parts on se mit à réclamer pour Paris l’honneur d’un semblable concours. Votre Majesté voulut satisfaire à ce vœu de l’opinion publique. Si la France se laisse trop souvent devancer dans la réalisation des idées que son génie fait éclore, elle leur donne, quand elle les applique, un caractère particulier qui les élève et les grandit.
Source : in Rapport sur l'exposition universelle de 1855, Paris, Imprimerie impériale, 1857.
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