Devoir de Philosophie

  DIEGO   Bon.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

  DIEGO   Bon.   LE BATELIER   Embarquez. La mer est belle.   Diego va sauter. Mais la secrétaire apparaît derrière lui.   LA SECRÉTAIRE   Non ! Vous n'embarquerez pas.   DIEGO   Quoi ?   LA SECRÉTAIRE   Ce n'est pas prévu. Et puis, je vous connais, vous ne déserterez pas.   DIEGO   Rien ne m'empêchera de partir.   LA SECRÉTAIRE   Il suffit que je le veuille. Et je le veux, puisque j'ai affaire avec vous. Vous savez qui je suis !   Elle recule un peu comme pour l'attirer en arrière. Il la suit.   DIEGO   Mourir n'est rien. Mais mourir souillé...   LA SECRÉTAIRE   Je comprends. Voyez-vous, je suis une simple exécutante. Mais, du même coup, on m'a donné des droits ur vous. Le droit de veto, si vous préférez.   Elle feuillette son carnet.   DIEGO   Les hommes de mon sang n'appartiennent qu'à la terre !   LA SECRÉTAIRE   C'est ce que je voulais dire. Vous êtes à moi, d'une certaine manière ! D'une certaine manière eulement. Peut-être pas de celle que je préférerais... quand je vous regarde. (Simple.) Vous me plaisez ien, vous savez. Mais j'ai des ordres.   Elle joue avec son carnet.   DIEGO   Je préfère votre haine à vos sourires. je vous méprise.   LA SECRÉTAIRE   Comme vous voudrez. D'ailleurs, ce n'est pas très réglementaire cette conversation que j'ai avec vous. a fatigue me rend sentimentale. Avec toute cette comptabilité, des soirs comme ce soir, je me laisse ller.   Elle fait tourner le carnet dans ses doigts. Diego tente de le lui arracher.   LA SECRÉTAIRE   Non, vraiment, n'insistez pas, mon chéri. Qu'y verriez-vous d'ailleurs ? C'est un carnet, cela doit suffire, un classeur, moitié agenda, moitié fichier. Avec les éphémérides. (Elle rit.) C'est mon penseête, quoi !   Elle tend vers lui une main, comme pour une caresse. Diego se rejette vers le batelier.   DIEGO   Ah ! Il est parti !   LA SECRÉTAIRE   Tiens, c'est vrai ! Encore un qui se croit libre et qui est inscrit, pourtant, comme tout le monde.   DIEGO   Votre langue est double. Vous savez bien que c'est cela qu'un homme ne peut supporter. Finissons-en, voulez-vous.   LA SECRÉTAIRE   Mais tout cela est très simple et je dis la vérité. Chaque ville a son classeur. Voici celui de Cadix. je ous assure que l'organisation est très bonne et que personne n'est oublié.   DIEGO   Personne n'est oublié, mais tous vous échappent.   LA SECRÉTAIRE, indignée.   Mais non, voyons ! (Elle réfléchit.) Pourtant, il y a des exceptions. De loin en loin, on en oublie un. Mais ils finissent toujours par se trahir. Des qu'ils ont dépassé cent ans d'âge, ils s'en vantent, les imbéciles. Alors, les journaux l'annoncent. Il suffit d'attendre. Le matin quand je dépouille la presse, je note leurs oms, je les collationne, comme nous disons. On ne les rate pas, bien entendu.   DIEGO   Mais pendant cent ans ils vous auront nié, comme cette ville entière vous nie !

«   DIEGO   Rien nem'empêchera departir.   LA SECRÉTAIRE  Il suffit quejeleveuille.

Etjeleveux, puisque j'aiaffaire avecvous.

Voussavez quijesuis !   Ellerecule unpeu comme pourl'attirer enarrière.

Illasuit.   DIEGO  Mourir n'estrien.Mais mourir souillé...   LA SECRÉTAIRE  Je comprends.

Voyez-vous, jesuis unesimple exécutante.

Mais,dumême coup,onm'a donné desdroits sur vous.

Ledroit deveto, sivous préférez.   Ellefeuillette soncarnet.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles