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Deux articles sur le « Génie du Christianisme ».

Publié le 17/03/2011

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   Matière. — Quand Chateaubriand publia, le 14 avril 1802, le Génie du Christianisme, son ami Fontanes en fit, dans le Mercure, un éloge enthousiaste, signalant l'originalité du fond et la beauté de la forme de l'ouvrage. Au contraire, Ginguéné, représentant de l'école philosophique, critiqua le plan et souligna la faiblesse de l'argumentation de cette œuvre nouvelle. Dans la revue la Décade, il décochait à l'auteur ce trait à double sens : « M. de Chateaubriand résonne comme une lyre. « Vous ferez à votre choix ou l'article de Fontanes, ou celui de Ginguéné.      Conseils. — En réalité, Fontanes écrivit deux articles. L'un pour annoncer l'œuvre dans le Mercure du 15 avril 1802, l'autre, le 18 avril, dans le Moniteur, pour en faire un éloge pompeux. Il écrivait : « On accueillera avec un intérêt universel le jeune écrivain qui ose rétablir l'autorité des ancêtres et les traditions des âges. Son entreprise doit plaire à tous et n'alarmer personne ; car il s'occupe encore plus d'attacher l'âme que de forcer la conviction. Il cherche les tableaux sublimes plus que les raisonnements victorieux ; il sent et ne dispute pas, il veut unir tous les cœurs par les charmes des mêmes émotions, et non séparer les esprits par des controverses interminables ; en un mot, on dirait que le premier livre offert en hommage à la religion renaissante fut inspiré par cet esprit de paix qui vient de rapprocher toutes les consciences.    Guinguéné, un ancien ami de Chateaubriand, écrivait par contre : « Qu'est-ce que cet ouvrage ? Est-ce un livre dogmatique, ou une poétique, ou un traité de philosophie morale ? Si c'est le premier, la partie poétique est de trop, ou n'est pas ce qu'elle devrait être. Elle est remplie d'images profanes que la religion du Christ et encore plus la religion des papes proscrit. La poésie des prophètes, des psalmistes et des hymnographes est la seule qu'elle approuve ; à ses yeux austères, tout le reste est vanité. « (Art. de la Décade philosophique et littéraire).

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