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deux accusés et les firent sortir, La Mole par une porte, Coconnas par l'autre.

Publié le 04/11/2013

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deux accusés et les firent sortir, La Mole par une porte, Coconnas par l'autre. Puis le procureur fit signe à cet homme que Coconnas avait aperçu dans l'ombre et lui dit : - Ne vous éloignez pas, maître, vous aurez de la besogne cette nuit. - Par lequel commencerai-je, monsieur ? demanda l'homme en mettant respectueusement le bonnet à la main. - Par celui-ci, dit le président en montrant La Mole qu'on apercevait encore comme une ombre entre les eux gardes. Puis s'approchant de René, qui était resté debout et tremblant en attendant à son tour qu'on le reconduisît au Châtelet où il était enfermé : - Bien, monsieur, lui dit-il, soyez tranquille, la reine et le roi sauront que c'est à vous qu'ils auront dû de connaître la vérité. Mais au lieu de lui rendre de la force, cette promesse parut atterrer René, et il ne répondit qu'en poussant un profond soupir. XXVII - La torture du brodequin   Ce fut seulement lorsqu'on l'eut reconduit dans son nouveau cachot et qu'on eut refermé la porte derrière lui, ue Coconnas, abandonné à lui-même et cessant d'être soutenu par la lutte avec les juges et par sa colère contre ené, commença la série de ses tristes réflexions. - Il me semble, se dit-il à lui-même, que cela tourne au plus mal, et qu'il serait temps d'aller un peu à la hapelle. Je me défie des condamnations à mort ; car incontestablement on s'occupe de nous condamner à mort cette heure. Je me défie surtout des condamnations à mort qui se prononcent dans le huis clos d'un château ort devant des figures aussi laides que toutes ces figures qui m'entouraient. On veut sérieusement nous couper a tête, hum ! hum ! ... Je reviens donc à ce que je disais, il serait temps d'aller à la chapelle. Ces mots prononcés à demi-voix furent suivis d'un silence, et ce silence fut interrompu par un bruit sourd, touffé, lugubre, et qui n'avait rien d'humain ; ce cri sembla percer la muraille épaisse et vint vibrer sur le fer de es barreaux. Coconnas frissonna malgré lui : et cependant c'était un homme si brave que chez lui la valeur ressemblait à 'instinct des bêtes féroces ; Coconnas demeura immobile à l'endroit où il avait entendu la plainte, doutant u'une pareille plainte pût être prononcée par un être humain, et la prenant pour le gémissement du vent dans es arbres, ou pour un de ces mille bruits de la nuit qui semblent descendre ou monter des deux mondes nconnus entre lesquels tourne notre monde ; alors une seconde plainte, plus douloureuse, plus profonde, plus poignante encore que la première, parvint à Coconnas, et cette fois, non seulement il distingua bien ositivement l'expression de la douleur dans la voix humaine, mais encore il crut reconnaître dans cette voix elle de La Mole. À cette voix, le Piémontais oublia qu'il était retenu par deux portes, par trois grilles et par une muraille paisse de douze pieds ; il s'élança de tout son poids contre cette muraille comme pour la renverser et voler au ecours de la victime en s'écriant : - On égorge donc quelqu'un ici ? Mais il rencontra sur son chemin le mur auquel il n'avait pas pensé, et il omba froissé du choc contre un banc de pierre sur lequel il s'affaissa. Ce fut tout. - Oh ! ils l'ont tué ! murmura-t-il ; c'est abominable ! Mais c'est qu'on ne peut se défendre ici... rien, pas 'armes. Il étendit les mains autour de lui. - Ah ! cet anneau de fer, s'écria-t-il, je l'arracherai, et malheur à qui m'approchera ! Coconnas se releva, saisit l'anneau de fer, et d'une première secousse l'ébranla si violemment, qu'il était vident qu'avec deux secousses pareilles il le descellerait. Mais soudain la porte s'ouvrit et une lumière produite par deux torches envahit le cachot. - Venez, monsieur, lui dit la même voix grasseyante qui lui avait été déjà si particulièrement désagréable, et ui, pour se faire entendre cette fois trois étages au-dessous, ne lui parut pas avoir acquis le charme qui lui anquait ; venez, monsieur, la cour vous attend. - Bon, dit Coconnas lâchant son anneau, c'est mon arrêt que je vais entendre, n'est-ce pas ? - Oui, monsieur. - Oh ! je respire ; marchons, dit-il. Et il suivit l'huissier, qui marchait devant lui de son pas compassé et enant sa baguette noire. Malgré la satisfaction qu'il avait témoignée dans un premier mouvement, Coconnas etait, tout en marchant, un regard inquiet à droite et à gauche, devant et derrière. - Oh ! oh ! murmura-t-il, je n'aperçois pas mon digne geôlier ; j'avoue que sa présence me manque. On entra dans la salle que venaient de quitter les juges, et où demeurait seul debout un homme que Coconnas econnut pour le procureur général, qui avait plusieurs fois, dans le cours de l'interrogatoire, porté la parole, et oujours avec une animosité facile à reconnaître. En effet, c'était celui à qui Catherine, tantôt par lettre, tantôt de vive voix, avait particulièrement ecommandé le procès. Un rideau levé laissait voir le fond de cette chambre, et cette chambre, dont les profondeurs se perdaient ans l'obscurité, avait dans ses parties éclairées un aspect si terrible que Coconnas sentit que les jambes lui anquaient et s'écria : - Oh ! mon Dieu ! Ce n'était pas sans cause que Coconnas avait poussé ce cri de terreur. Le spectacle était en ffet des plus lugubres. La salle, cachée pendant l'interrogatoire par ce rideau, qui était levé maintenant, pparaissait comme le vestibule de l'enfer. Au premier plan on voyait un chevalet de bois garni de cordes, de oulies et d'autres accessoires tortionnaires. Plus loin flambait un brasier qui reflétait ses lueurs rougeâtres sur ous les objets environnants, et qui assombrissait encore la silhouette de ceux qui se trouvaient entre Coconnas

« XXVII –La torture dubrodequin  Ce fut seulement lorsqu’onl’eutreconduit danssonnouveau cachotetqu’on eutrefermé laporte derrière lui, que Coconnas, abandonné àlui-même etcessant d’êtresoutenu parlalutte aveclesjuges etpar sacolère contre René, commença lasérie deses tristes réflexions. – Il me semble, sedit-il àlui-même, quecela tourne auplus mal, etqu’il serait temps d’aller unpeu àla chapelle.

Jeme défie descondamnations àmort ; carincontestablement ons’occupe denous condamner àmort à cette heure.

Jeme défie surtout descondamnations àmort quiseprononcent danslehuis closd’un château fort devant desfigures aussilaides quetoutes cesfigures quim’entouraient.

Onveut sérieusement nouscouper la tête, hum !hum !… Je reviens doncàce que jedisais, ilserait temps d’aller àla chapelle. Ces mots prononcés àdemi-voix furentsuivisd’unsilence, etce silence futinterrompu parunbruit sourd, étouffé, lugubre, etqui n’avait riend’humain ; cecri sembla percerlamuraille épaisseetvint vibrer surlefer de ses barreaux. Coconnas frissonnamalgrélui :etcependant c’étaitunhomme sibrave quechez luilavaleur ressemblait à l’instinct desbêtes féroces ; Coconnas demeuraimmobile àl’endroit oùilavait entendu laplainte, doutant qu’une pareille plaintepûtêtre prononcée parunêtre humain, etlaprenant pourlegémissement duvent dans les arbres, oupour undeces mille bruits delanuit quisemblent descendre oumonter desdeux mondes inconnus entrelesquels tournenotremonde ; alorsuneseconde plainte,plusdouloureuse, plusprofonde, plus poignante encorequelapremière, parvintàCoconnas, etcette fois,nonseulement ildistingua bien positivement l’expressiondeladouleur danslavoix humaine, maisencore ilcrut reconnaître danscette voix celle deLa Mole. À cette voix,lePiémontais oubliaqu’ilétait retenu pardeux portes, partrois grilles etpar une muraille épaisse dedouze pieds ; ils’élança detout sonpoids contre cettemuraille commepourlarenverser etvoler au secours delavictime ens’écriant : – On égorge doncquelqu’un ici ?Mais ilrencontra surson chemin lemur auquel iln’avait paspensé, etil tomba froissé duchoc contre unbanc depierre surlequel ils’affaissa.

Cefut tout. – Oh !ils l’ont tué!murmura-t-il ; c’estabominable !Mais c’estqu’on nepeut sedéfendre ici…rien, pas d’armes.

Ilétendit lesmains autour delui. – Ah !cet anneau defer, s’écria-t-il, jel’arracherai, etmalheur àqui m’approchera ! Coconnas sereleva, saisitl’anneau defer, etd’une première secoussel’ébranla siviolemment, qu’ilétait évident qu’avec deuxsecousses pareillesille descellerait. Mais soudain laporte s’ouvrit etune lumière produite pardeux torches envahit lecachot. – Venez, monsieur, luidit lamême voixgrasseyante quiluiavait étédéjà siparticulièrement désagréable,et qui, pour sefaire entendre cettefoistrois étages au-dessous, nelui parut pasavoir acquis lecharme quilui manquait ; venez,monsieur, lacour vous attend. – Bon, ditCoconnas lâchantsonanneau, c’estmon arrêt quejevais entendre, n’est-cepas ? – Oui, monsieur. – Oh !je respire ; marchons, dit-il.Etilsuivit l’huissier, quimarchait devantluideson pascompassé et tenant sabaguette noire.Malgré lasatisfaction qu’ilavait témoignée dansunpremier mouvement, Coconnas jetait, toutenmarchant, unregard inquiet àdroite etàgauche, devantetderrière. – Oh !oh !murmura-t-il, jen’aperçois pasmon digne geôlier ; j’avouequesaprésence memanque. On entra danslasalle quevenaient dequitter lesjuges, etoù demeurait seuldebout unhomme queCoconnas reconnut pourleprocureur général,quiavait plusieurs fois,dans lecours del’interrogatoire, portélaparole, et toujours avecuneanimosité facileàreconnaître. En effet, c’était celuiàqui Catherine, tantôtparlettre, tantôt devive voix, avait particulièrement recommandé leprocès. Un rideau levélaissait voirlefond decette chambre, etcette chambre, dontlesprofondeurs seperdaient dans l’obscurité, avaitdanssesparties éclairées unaspect siterrible queCoconnas sentitquelesjambes lui manquaient ets’écria : – Oh !mon Dieu !Ce n’était passans cause queCoconnas avaitpoussé cecri deterreur.

Lespectacle étaiten effet desplus lugubres.

Lasalle, cachée pendant l’interrogatoire parcerideau, quiétait levémaintenant, apparaissait commelevestibule del’enfer.

Aupremier planonvoyait unchevalet debois garni decordes, de poulies etd’autres accessoires tortionnaires.

Plusloinflambait unbrasier quireflétait seslueurs rougeâtres sur tous lesobjets environnants, etqui assombrissait encorelasilhouette deceux quisetrouvaient entreCoconnas. »

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