Des lois bien faites doivent, à la vérité, déterminer elles-mêmes
Publié le 03/11/2013
Extrait du document
Des lois bien faites doivent, à la vérité, déterminer elles-mêmes autant de cas qu'il se peut, en laisser le moins possible à la décision des juges, d'abord parce qu'un ou quelques hommes de saine intelligence et aptes à légiférer ou juger sont plus faciles à trouver qu'un grand nombre ; ensuite parce que les lois ne se font qu'après un long examen, tandis que les jugements se prononcent séance tenante ; aussi est-il difficile que ceux qui sont appelés à juger décident comme il faudrait du juste et de l'utile. Mais de toutes les raisons la plus importante est que le jugement du législateur ne porte pas sur le particulier, mais sur le futur et le général, tandis que le membre de l'assemblée et le juge ont à prononcer immédiatement sur des cas actuels et déterminés. Dans leur appréciation interviennent souvent amitié, haine, intérêt personnel ; aussi ne sont-ils plus en état de se faire une idée adéquate de la vérité et leur jugement est-il obnubilé par un sentiment égoïste de plaisir ou de peine. Il faut, nous le répétons, abandonner le moins de questions possible à la décision souveraine du juge ; mais la nécessité veut qu'on lui laisse à décider si la chose s'est produite ou ne s'est pas produite, si elle sera possible ou impossible ; si elle a ou n'a pas le caractère prétendu ; car il ne se peut que le législateur prévoie ces choses. ARISTOTE
Liens utiles
- Est-ce que l'unanimité peut suffire à déterminer la vérité ? ?
- Déterminer la part de vérité et la part d'erreur qui se trouvent dans cette proposition socratique : « Nul n'est méchant volontairement. »
- A l'aide d'exemple concrets, déterminer les diverses déclinaisons possibles de lois dites « d'application territoriales », en précisant à chaque fois leur conformité ou non au DIP général
- « La vérité psychologique est le propre de l'observateur et du penseur: la vérité conventionnelle celui de l'homme de théâtre. Le théâtre est un art essentiellement de convention: il obéit à des lois particulières, toutes différentes de celles des autres genres littéraires. » A l'aide d'exemples précis choisis dans les pièces que vous connaissez, vous commenterez et discuterez au besoin ce jugement rapporté par Henry de Montherlant dans Notes sur mon théâtre.
- «Le vrai classique... c'est un auteur qui a enrichi l'esprit humain, qui en a réellement augmenté le trésor ; qui lui a fait faire un pas de plus, qui a découvert quelque vérité morale sans équivoque ou ressaisi quelque passion éternelle dans ce cœur où tout semblait exploré... qui a parlé à tous dans un style à lui et qui se trouve aussi celui de tout le monde, dans un style nouveau et antique aisément contemporain de tous les âges.» Ainsi parle Sainte-Beuve. Sa définition vous semble