Devoir de Philosophie

Delacroix et la peinture libérée

Publié le 01/12/2011

Extrait du document

delacroix

 

" Ah, que je voudrais revenir dans cent ans pour savoir ce que l'on pensera de moi ! ", a noté un jour Delacroix sur son journal (1798-1863). En hommage au peintre et à l'occasion du centdixième anniversaire de sa mort, le Musée qui porte son nom a organisé dans l'Atelier de la place Furstenberg, à Paris, une exposition qui réunit un ensemble de toiles, d'esquisses et de dessins, principalement choisis dans les collections françaises, publiques ou privées. Plus d'une centaine d'oeuvres montrent ainsi quelques étapes importantes de la carrière de l'artiste.

delacroix

« La disparition de Pablo Picasso • Mort d'un toréador ,.

Taureau et toréador, bête d'arène et com ­ b attant de l'arène, Pablo Picasso était tout cela à la fois.

Né le 25 octobre 1881 à Malaga, il est mort le 8 avril 1973 dans sa villa de Mougins qu'il ne quittait plus .

Fils d'un peintre sans talent qui l'encourage, il manifeste très vite un incroyable don de dessinateur, une facilité et une élégance qui ne le quitteront plus mais contre lesquelles il luttera, dirait -on, toute sa vie.

Après l'école des Beaux-Arts de Madrid, il conquiert Barce lone où il ne tarde pas à se faire remarquer .

Il subit toutes les influences du moment, qui sont celles de ses admirations : Lautrec, Manet, Cézanne, Steinlen, Van Gogh.

En 1900, il est à Paris; il a d i x-neuf an s et fré­ quente Mo ntmartre en même temps que le Louvre.

Il regarde la peinture et cherche Picasso.

Il fait des paysages, des scènes de la rue, peint des Ar lequi ns, découvre la poésie du misérabi­ lisme et, en fin de compte, le thème qu'il pré­ fére ra toujours : la figure humaine .

En 1904, il adopte définitivemen t Paris et s'installe dans la maison à laquelle Max J acob a donné le nom de Bateau-Lavoir .

Il y rencontre Apollinaire et Mac Orlan, Juan Gr is et Braque, Derain et Marie Laurencin, Dullin et Jarry.

Les toiles qu'il peint dans les cou lisses des cirques (La famille de saltimbanques, 1906), où, derrière Greco se fai t sentir l'exigeant classicisme hellé­ nique, semblent s'enfoncer dans une sorte d'ab­ sence de la vie qui n'est pas mort, mais éter­ nité.

Le succès est rap ide et il vend ses pre ­ m i ères toiles .

Mais la peinture de Picasso varie sans cesse en fonction de son humeur immé­ diate, de ses amis, de ses amours et de ses découvertes.

On s'épuise à le suivre dans cette course après lui -même qui s'achève en 1907 dans l'éclat ct l'écla tement des Demoiselles d'Avignon, œuv re q ui réunit toutes les expé ­ rie nces précédentes du peintre, sa « période bleue » et sa « période rose », en même temps qu'elle détru it, par la géométrie retrouvée dan s la variation de la forme, la géométrie équili­ brée de l'art classique.

Picasso analyse les for­ mes et joue à les rassembler selon des lois qui ne sont plus celles de la vision traditionnelle .

Ge qu'il appelle le cubisme an alytique aboutit, selon la définition d'Apollinaire, à un véritable assassinat de l'anatomie, assassinat réalisé avec l a science et la technique d'un grand chirur­ gie n.

D ès lors, le temps de la recherche s'achève (« Je ne cherche pas, je trouve »); les formes s'imposent d'elles-mêmes à son imagination, à son regard, à sa main ct en même temps qu'il se plaît à dessiner ou à peindre avec une rigueur toute grecque et toute ingresque, il se plaît à dislo quer le réel, à le mettre en miettes et à se jouer de tout ce q ui lui vient à l'esp rit ou sous les doigts pour le dénaturer et lui inventer une autre exi stence, une existence picassiennc (« Je peins les choses comme je les pense, pas comme je les vois .

») Après le cubisme, le sur­ réalisme entraîne l'artiste dans d'autres décou­ vertes.

Mais la guerre éclate en Espagne et Picasso qui a pris parti contre Franco (Songes et mensonges de Franco) est nommé par le gou­ vernemen t républicain espagnol directeur du Prado.

Le 28 avril 1937, des avions alle mands bombardent, pour le compte des a rmées fran­ quistes, la ville basque de Guernica.

L'événe­ ment bouleverse le peintre qui réalise aussitôt, en noir et en blanc, une toile de grand format où s'affrontent, dans la violence et l'horreur, des enfants morts, des femmes terror isées, un taureau symbole du mal (Guernica).

Pendant la guerre et l'occupation, P icasso, qui vit à Paris, travaille dans le silence et l'oubli.

Il faut la Libération pour qu'il sorte enfin de cette demi­ clandestinité et, avec le Salon d'Automne de 1944 (dit Salon de la Libération), se voie mis à sa juste place.

Proche du parti communiste, i l eut, à partir de cet instant, pas mal de dif­ ficultés avec les conceptions esthétiques qui y éta ien t de mode et, s'il refuse de se laisser em­ brigader dans un art réaliste, il a, avec son portrait de Staline, l'occasion d'affronter toutes les perfidies des rivaux moi ns heureux .

Les dernières années de la vie de l'art iste, durant lesquelles il ne cessa jamais de trava iller, réin­ ventant toujours sont art, passant de la sculp­ ture à la céramique, de la lithograp h ie à la fresque, de la peinture à la gravu r e, sont peut­ être les p lus étonnantes de sa longue carrière, par la variété des concept ions qui s'y entre­ choquent et la vigueur des moyens .

Le gouvernement frança i s a voulu rendre hom­ mage à l'artiste en organisan t différentes rétros ­ pectives de sa production; c'était un peu une manière de l'officialiser, et l'art iste a to ujours refusé de prend r e par t à ces manifestations .

Le t emps ma intenant permettra de décanter une œuvre considérable, exécrée par les uns, admirée par les autres et qui, malgré l'ha bi­ tude qu'on en a prise, s'est toujours voulue pro­ vocatr ice.

P icasso a-t-il mis défin it i vement fin à une forme d'art et engendré un nouveau monde ou ne fut-il qu'un phénomène extraor dinaire qui n'aura point de conséquence ? Théâtre et révolution Toute action dramatique se confond aujour­ d'hui avec l'action révolutionnaire et, tandis qu'à Nancy, au Festival international qui s'est déroulé au mois de mai, tous les spectacles se voulaient engagés dans la lutte contre l'im­ pér ialisme ct le racisme et souh aitaient être des témoignages sur la lutte de classes ou la guerilla urbaine, on voit la trad ition classi q ue chav irer elle-aussi dans ce qui risque d'être une mode : à la Comédie- F rança ise, Arnolphe, dans J'Ecole des Fe mmes, est traité comme l'hydre bourgeoise.

Pis : « Pour moi, Ar n olphe, c'est Hitle r :o>, déclarait Jean- Paul Roussillon, le met­ teur en scène, au cours d'une interview.

Marcel Achard, à la réception de J ean-Jacques Gautier à l'Académie Française, notai t : « Ega ré » par les « recherches » de Planchon, « engagé » dans une voie sans issue par M.

Arma n d Gatti, « hé­ bété » par l'audace de M.

Maréc h al, il (le spec­ tateur) aurait droit à un infirmier ou, en tout cas, à une hôtesse pour le reconduire chez lui après avoir assisté chez Molière au Dom Juan de M.

Boursciller ».

La rupture est totale ent re les anciens et les nouveaux.

Va- t-on assis ter à une autre bataille d'Hernani ? L'important, c'est que le théâtre vive et bouge .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles