Degrelle, Léon

Degrelle, Léon (1906-1994), homme politique belge, fondateur d’un mouvement d’inspiration fasciste, le rexisme, qui est devenu après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale l’une des principales figures de la collaboration avec l’Allemagne nazie.

Né à Bouillon (province de Luxembourg), au sein d’une famille de la petite bourgeoisie catholique, Léon Degrelle est fortement marqué, durant ses études, par sa rencontre avec la pensée de Charles Maurras. Étudiant à l’université de Louvain, où il ne réussit pas à obtenir sa licence au terme de ses études de droit, il devient en 1930 le directeur des éditions Christus-Rex, maison dépendant de l’Action catholique.

En 1932, il fonde la revue Rex, qu’il transforme peu à peu en instrument de lutte idéologique, jusqu’à constituer, avec l’appui de capitaux italiens, un véritable mouvement politique, le rexisme, très influencé par le fascisme, auquel il emprunte son exaltation d’un pouvoir fort et d’un système social corporatif. À la tête d’un quotidien, le Pays réel, Léon Degrelle réussit à faire élire 21 députés lors des élections législatives de 1936, mais échoue lui-même devant Paul Van Zeeland lors d’une élection partielle en 1937.

Marginalisé par ses attaques de plus en plus radicales contre l’Église, qu’il considère comme trop progressiste, Léon Degrelle est arrêté en mai 1940 sur ordre du gouvernement belge qui le fait emprisonner et interner en France, au camp du Vernet. Libéré immédiatement après l’invasion de son pays par l’armée allemande, il est l’un des militants inconditionnels en faveur de la collaboration avec l’occupant.

Créateur en juin 1941 de la légion SS « Wallonie «, il combat comme officier sur le front de l’Est et est promu général de brigade en 1944. Après avoir formé le projet de constituer une « nouvelle Bourgogne « reprenant le tracé de l’ancienne Lotharingie, pour opérer la révolution nationale-socialiste en Wallonie, il doit fuir en Espagne en 1945.

Naturalisé en 1954 par le régime franquiste, il échappe ainsi à toutes les demandes d’extradition pour répondre d’une condamnation à mort, prononcée par contumace en 1944. Léon Degrelle, qui prétend, à tort, avoir inspiré le personnage de Tintin au dessinateur Hergé, qui l’avait côtoyé dans la presse catholique, a notamment publié la Cohue de 1940 (1949) et la Campagne de Russie (1959), où il s’attache à justifier son action.