Décès du poète chilien Pablo Neruda
Publié le 30/11/2011
Extrait du document
En même temps qu'éclatait à Santiago-du-Chili le soulèvement qui devait emporter le régime du président Allende, des rumeurs circulaient au sujet de Pablo Neruda, qu'on savait malade depuis longtemps, et qu'on disait mort. Il n'en était rien. Mais le décès de l'écrivain chilien, prix Nobel de littérature, en 1971, n'était qu'affaire de jours. Pablo Neruda est mort le 23 septembre, à l'âge de soixante-neuf ans, dans un hôpital de Santiago où il avait dû être transporté. Né le 12 juillet 1904 d'un père cheminot et d'une mère institutrice, à Temuco, en pays araucan, il devait conserver toute sa vie le souvenir de la petite ville de pionniers de son enfance, de la forêt qui l'enserre, de la cordillère proche, des eaux qui descendent de la montagne, de la pluie, du froid et de la brume qui donnent au paysage son mystère et sa sérénité, de la mer enfin, vite atteinte, ouverture sur le monde.
«
sissent l'outil - et dans toutes leurs main s tiennent la dignité ».
Parmi les œuvr.es principales de Pabl o Neruda publiées en français , il faut citer : L'Espagne au cœur, préface d'Aragon, Denoël, 1938; Le
c hant général, Editeurs français ré'unis, 1954; La centaine d 'amour, Club Diderot, 1965; Vingt poèmes d'amour et une chanson désespéré e, Editeurs français réunis, 1970; Résid ence sur la
terre, Gallimard, 1969; Les pierres du cie l, Les pierres du Chili, Gallimard, 1972.
LITTERATURE AMERICAINE
Jack London, écrivain révolutionnaire
Il existe un Jack London, écrivain d'aventu res, conteur d'aventures vécues, qui a vite eu raison, dans l'esprit public, du véritable écri vain, qui n'était rien moins qu'un simple cou reur de continents .
La vie de ce romancier qu'on pourrait dire « maudit » a commencé en 1876, dans un quartier misérable de San Francisco.
C'est la pauvreté, la faim, un travail exténuant infligé à un enfant qui, pour être physique ment fort, n'en était pas moins inapte aux ca dences industrielles.
A quinze ans, il s'enfuit de l'usine, va piller les parcs à huîtres de la baie avant de se faire chasseur de phoques dans le Pacifique septentr ional.
Il en revient aussi pauvre que devant.
En 1894, il trouve un emploi de chauffeur dans une centrale thermique; on lui a donné le travail de deux hommes qui vien nent d'être chassés et dont l'un, réduit au dé sespoir, a fini par se tuer.
London prend alors conscience de la vie dans le monde industriel.
L'aventure commence pour lui avec la liberté; mais cette aventure n'est pas seulement celle d'un homme parti à la découverte du monde et qui , vagabond, se fait chercheur d'or ou trap peur, voyageant dans les soutes des cargos ou sur les marchepieds des trains, mais celle d'un esprit décidé à se trouver lui-même, à se sauver et cela, en combattant l'injustice, la domination des puissances, en faisant œuvre révolution naire.
C'est un Jack London politique que révèle en effet Francis Lacassin dans la préface qu'il a écrite pour les quatre romans de l'écrivain américain publiés dans la collection.
« 10 /18 » (Union générale d'éditions) : Martin Eden, Les temps maudits , Le talon de fer, Les vagabonds du rail.
Sous le couvert d'un récit aux événe ments multiples, passionnants, romanesques , derrière la descriplion d'un monde en pleine évolution, comme l'étaient les Etats-Unis des premières années de ce siècle, London évoque l'univers dramatique des classes les plus deshé ritées et la tragédie d'un rapport de forces déri soire entre un capitalisme en pleine expansion et un prolétariat qui ne sait pas même ce qu'il est .
A travers des livr es pressés, pleins de vie, qui sont tous des autobiographies, London dé couvre pour son propre compte la pensée mar xiste et proclame le droit des hommes à se ré volter.
Il sait, pour l'avoir éprouvé, que cette révolte sociale doit nécessairement déboucher sur l'affrontement.
Trotsky avait compris, et il l'a écrit, que London était un artiste révolu-
tionnaire, mais le préfacier des quatre grands romans qui viennent de paraître en traduction montre bien qu'en acquerrant la célébrité, et par suite l'argent, l'écrivain s'est trouvé en porte-à-faux par rapport à la cause qu'il pré tendait défendre.
La société qu'il veut combat tre l'a pris à son compte.
Socialiste de cœur, London apparaît finalement comme un indivi dualiste.
Un de ses hér os, Martin Eden, per sonnage qui doit être son double, écrivain de renom comme lui, finit par se tuer, faute d'avoir su mener à bien son œuvre et sa vie sur la même voie .
Il n'est pas sans intérêt de noter que Lond on, de la même façon , se donnera la mort en 1916.
Voilà un des grands écrivains de l'Amérique qu'il valait de rédécouvrir.
Il faut recommencer à le lire, quitte à ne se passion ner que pour l'image aventureuse d'un monde merveilleux et tragique dont il s'est fait le chantre, en racontant sa propre vie.
LITTERATURES ORIENTALES
Les études orientales
prennent un n~uveau départ
Le vingt-neuvième congrès international des Orientalistes s'est tenu à Paris du 16 au 21 juillet.
Il semble qu'il s'agira d'une date im portante dans l'histoire des études orientales.
Nées en effet avec le XIX" siècle, celles-ci ne pouvaient, à leur origine, être conçues qu'en fonction des peuples occidentaux qui en fai saient l'objet de leurs recherches.
Etait oriental tout ce qui se situai t à l'est de la zone tradi tionnellement concédée aux civilisations dites classiques.
C'est un vaste domaine.
La définition de l'orientalisme , da ns cette optique, se ressen tait trop de l'europocentrisme et de son colo nialisme culturel, comme de nombreux délégués l'ont fait remarquer aux assises de Paris.
Mais la présence , au cours du vingt-neuvième con grès, de délégués venus en grand nombre de pays africains et asia tique s, a suffi à démontrer que l'étud e de l'Orient n'était plus maintenant un privilège occiden tal.
Nos savants ont volon tiers admis d'ailleurs qu'ils se seraient trou vés dans l'impossibilité, avec la meilleure vo lonté du monde , de mener à bien toutes les investigations que suppose la mise au jour des trésors littéraires , scientifiques ou artistiques des grands continents extra-européens, d'autant plus, comme l'a fait remarquer le professeur Filliozat, que les spécialistes des études cla ssiques et so ciologiques ne sont pas, dans leur ensemble, préparés à intégrer dans leurs domaines respec tifs l'én orme masse des documents d'Asie.
Dé finissant d'autre part ce que doit être, à son sens, le nouvel orientalisme, M .
Filliozat a déclaré .: « Les contacts doivent être noués ou r es serrés entre les études asiatiques et celle s de la nature; l'histoire, grâce aux données de l'archéologie, de l'épigraphie et des littératures que nous étudions , peut révéler aux spécialistes de botanique, de climato logie, d'anthropologie, des états antérieurs du milieu naturel et de la condition humaine »..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Neruda (Ricardo Neftalí Reyes Basualdo, dit Pablo), 1904-1973, né à Parral, poète chilien.
- Pablo Neruda par Ramon Xirau Mexico Pablo Neruda est le pseudonyme du poète chilien Neftali Ricardo Reyes.
- L'écrivain chilien Pablo Neruda (1904-1973) écrit dans l'un de ses poèmes...
- Vous commenterez et discuterez ces mots de Pablo Neruda (écrivain chilien, 1904-1973). Rappelant les propos tenus sur lui par un critique, il dit : Le bonheur, à l'en croire, entachait ma poésie. Il me prescrivait la douleur. Je déduis d'une telle théorie que l'appendicite produirait une prose excellente et une péritonite presque à coup sûr des chants sublimes. J'avoue que j'ai vécu, Mémoires
- CHANT GÉNÉRAL Pablo Neruda