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Décès de Noël Coward

Publié le 30/11/2011

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Noël Coward, qui fut longtemps une des figures les plus marquantes de ce qu'on pourrait appeler le Boulevard londonien, est mort le 26 mars d'une crise cardiaque, à la Jamaïque, âgé de soixante-treize ans. Il était né le 16 décembre 1899 dans la banlieue londonienne où son père vendait des pianos. Mais Coward avait la vocation du théâtre; acteur, auteur, il avait une assez forte personnalité et savait imposer aussi bien ce qu'il écrivait que ce qu'il jouait en dosant savamment le style le plus traditionnel et un goût du scandale, et mieux parfois, de la révolution bien faits pour séduire et choquer à la fois son public britannique. Il avait douze ans lorsqu'il interprêta son premier rôle, et il ne cessa jamais par la suite de paraître en public.

« LITTERATURE NOIRE D'EXPRESSION FRANÇAISE Jacques Nantet publie, aux éditions Fayard, .

un Panorama de la littérature noire d'expres­ sion française, qui était devenu nécessaire tant, dans ce domaine, la méconnaissance du public est totale.

Il s'agit pourtant d'un chapitre im­ portant du domaine linguistique français, avec lequel on ne saurait se sentir étranger, même si, dans bien des cas, au nom d'un passé récent et d'erreurs ou d'incompréhensions qu'il faut bien reconnaître, l'invective contre le colo­ nisateur constitue un des thèmes essentiels d'une inspiration qui se veut mobilisante et libératrice.

Tout a commencé voilà une quarantaine d'an­ nées quand, après Etienne Léro, qui refusait de reconnaître l'âme antillaise dans les plates imi­ tations de poètes français qui étaient alors à la mode, des hommes comme Aimé Césaire, Léopold Senghor mirent au point l'idée de « négritude :., qui allait faire son chemin.

Il ne s'agit plus, pour ces jeunes poètes, de donner la main à la tradition enseignée dans les écoles françaises qu'ils ont fréquentées, mais au contraire de faire renaître du passé les ombres mystérieuses de la forêt africaine, d'exalter l'originalité spiri­ tuelle de peuples qui ne sont plus eux-mêmes.

L'époque n'est pas ouverte à ce qui reste encore un phénomène limité.

Qui songerait, dans les années qui précèdent la guerre, à la trans­ formation du monde, telle qu'on va la vivre, dans les années qui la suivirent ? L'Empire français est une puissance qu'on reconnaît et une réalité que personne ne nie.

Cet Empire, c'est encore la France.

Les rares audacieux qui renient la culture qu'on veut leur imposer ne peuvent guère encore faire entendre leurs voix.

Les plus audacieux iront en prison.

C'est ainsi que se forme lentement, dans le silence et l'in­ compréhension, généralement, dans la clandes­ tinité, la renaissance d'une culture dont on est bien forcé aujourd 'hui d'admettre la force et la vitalité.

En 1948, Léopold Senghor publie son .4.nthologie de la poésie nègre el malgache pour laquelle Jean-Paul Sartre écrit une préface qui fera du bruit : Orphée noir.

Il faut y voir l'acte de naissance, la reconnaissance de la littérature noire en langue française.

Avec ceci que cette littérature, ignorante des traditions françaises, tournant le dos à nos siècles d'humanisme gréco­ latin, à notre raison cartésienne, à notre rationa­ lisme hérité du Siècle des Lumières, se replonge dans un monde sacré, instinctif, lyrique, magi­ que dont nous avions oublié, depuis bien long­ temps, l'étrange puissance d'évocation et les fortes senteurs.

Les poètes et les écrivains de la négritude pourraient n'être que des auteurs revenus à des traditions locales et, pourrait-on dire, folkloriques : ce n'est pas le cas.

A travers eux, c'est la vie, c'est l'univers tout entier qui s'animent et, par delà, la culture, par delà tout un enseignement et une tradition qui consti­ tuent les cadres de notre existence, c'est aux sources mêmes de notre être que nous nous sen­ tons revenir .

C'est en quoi cette prodigieuse ex- plosion nous touche et nous appartient.

Elle nous révèle à nous-mêmes une part de notre propre réalité que nous avions oubliée .

LITTERATURE CHINOISE L'antre aux fantômes des collines de l'ouest Sept contes chinois anciens (xu•-x1v" siècle.~) Traduction, introduction, notes et commentaires par André Lévy.

Editions Gallimard, Collection « Connaissance de l'Orient », 172 pages, 29 F.

Les lettrés chinois des siècles passés don­ naient volontiers dans la littérature savante, celle qui leur valait la considération de la société, et feignaient d'ignorer ou de mépriser la littérature populaire, dont la langue n'était pas celle des grands textes.

C'était une façon de se jouer à eux-mêmes la comédie en la jouant aux autres, car cette littérature populaire, vi­ vante, pleine d'invention, a toujours été un ferment sur lt:quel l'autre littérature a pu se développer.

Le roman chinois traditionnel n'en est-il pas né ? Les histoires qu'on racontait dans le petit peuple étaient orales; il existait de véritables salles de spectacles où les conteurs venaient faire le récit d'étranges et merveil­ leuses aventures; les ingrédients étaient tou­ jours les mêmes : les méchants se heurtaient aux héros, les âmes des morts venaient tour­ menter les vivants, de belles princesses ac­ caparaient le cœur de preux chevaliers.

Les conteurs étaient des gens de métier, de véritables comédiens qui, accompagnés de musiciens, de­ vaient être capables de suggérer l'horreur d'un paysage, le mystère d'une grotte, l'effroi d'une bataille.

Un texte du xiu• siècle rapporte ce qu'on attend de ces conteurs : « Quand vous par lez de la bassesse et de la félonie des traître~ au pays, emplissez les bonnes gens de colère; parlez des injustices et avanies subies par les loyaux serviteurs, à faire pleurer un cœur de pierre ! J~acontez des histoires de fantômes à glacer et à faire frémir un prêtre taoïste 1 parlez d'intrigues féminines à faire pâlir et rougir d'inquiétude les dames ...

».

Ce qu'il y a d'extra­ ordinaire dans ces réeits, qui sont sans doute le produit de longues compilations et qui nous sont parvenus, après de longs cheminements souterrains, sous une forme qui n'est pas la forme originale, c'est l'art avec lequel chaque élément, chaque épisode est amené et chaque scène conduite.

La minutie, le réalisme sont de rigueur et le lecteur aujourd'hui, comme autrefois l'auditeur, entre, sans y prendre garde, dans un monde où les apparitions de morts semblent faire partie de la vie quotidienne et où l'amour est un jeu cruel et nonchalant qui inquiète et séduit à la fois.

La puissance d'évo­ cation de ces récits pleins d'événements, aux intrigues compliquées, aux personnages sur­ prenants, n'est affaiblie ni par la distance ni par le temps.

C'est un des attraits de ces sept contes qui ne sont finalement chinois que par accident.. »

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