DAVID : LE SACRE

« De même, par le livret.

l'ouvrier pouvait être attaché à son patron comme le paysan serf l' était jadis à son seigneur.

Commentant la loi sur le livret, le ministre de l'Intérieur dé­ clarait dans une circulaire aux préfets : 11 En Jendant le livret obligatoire on n'a pas seulement voulu fournir à l'ouvrier les moyens de justifier sa bonne conduite et son honnêteté; on s'est encore proposé de donner à ceux qui l'emploient une sorte de garantie de sa fidélité .» Dans un rapport adressé au ministre de la Justice, le Préfet du Haut-Rhin écrira le 8 octobre 1821 : «L 'article 5 de l'arrêté du 1"' décembre 1803 (9 Frimaire an Xli) porte que l'ouvrier pourra être tenu de déposer son livret entre les mains du maître qui l'emploie.

Il paraîtrait bon de faire de cette faculté une obligation impérative.

parce que tout ouvrier qui quitterait un établissement sans emporter ce livret ne pourrait plus être employé ailleurs .

» Cette législation s'inspirait directement des ordonnances de l'Ancien Régime.

Le livret avait été institué en 1746 , puis supprimé par la Constituante.

Tout ouvrier pour se déplacer devait être muni de deux docu­ ments: 1) Un passeport qui était alors exigé pour tout voyageur indé­ pendamment de son appartenance sociale .

2) De son livret.

Si l'ouvrier perd son livret. »