Dariole, étendue dans un grand fauteuil, dormait près du lit de sa maîtresse.
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
«
XXVIII
–La lettre deRome
Quelques jourss’étaient écoulésdepuislesévénements quenous venons deraconter, lorsqu’un matinune
litière escortée deplusieurs gentilshommes auxcouleurs deM. de Guise entraauLouvre, etque l’on vint
annoncer àla reine deNavarre quemadame laDuchesse deNevers sollicitait l’honneur delui faire sacour.
Marguerite recevaitlavisite demadame deSauve.
C’étaitlapremière foisque labelle baronne sortaitdepuis
sa prétendue maladie.Elleavait suque lareine avaitmanifesté àson mari unegrande inquiétude decette
indisposition, quiavait étépendant prèsd’une semaine lebruit delacour, etelle venait laremercier.
Marguerite lafélicitait sursaconvalescence etsur lebonheur qu’elleavaiteud’échapper àl’accès subitdece
mal étrange dont,ensaqualité defille deFrance, ellenepouvait manquer d’apprécier toutelagravité.
– Vous viendrez, j’espère,àcette grande chassedéjàremise unefois, demanda Marguerite, etqui doit avoir
lieu définitivement demain.Letemps estdoux pouruntemps d’hiver.
Lesoleil arendu laterre plusmolle, et
tous noschasseurs prétendent quecesera unjour desplus favorables.
– Mais, madame, ditlabaronne, jene sais sije serai assez bienremise.
– Bah ! reprit Marguerite, vousferez uneffort ; puis,comme jesuis uneguerrière, moi,j’aiautorisé leroi à
disposer d’unpetit cheval deBéarn quejedevais monter etqui vous portera àmerveille.
N’enavez-vous point
encore entendu parler ?
– Si fait, madame, maisj’ignorais quecepetit cheval eûtétédestiné àl’honneur d’êtreoffertàVotre Majesté :
sans celajene l’eusse pointaccepté.
– Par orgueil, baronne ?
– Non, madame, toutaucontraire, parhumilité.
– Donc, vousviendrez ?
– Votre Majesté mecomble d’honneur.
Jeviendrai puisqu’elle l’ordonne.
Ce fut encemoment qu’onannonça madame laduchesse deNevers.
Àce nom Marguerite laissaéchapper un
tel mouvement dejoie, quelabaronne compritquelesdeux femmes avaientàcauser ensemble, etelle seleva
pour seretirer.
– À demain donc,ditMarguerite.
– À demain, madame.
– À propos ! voussavez, baronne, continuaMarguerite enlacongédiant delamain, qu’enpublic jevous
déteste, attendu quejesuis horriblement jalouse.
– Mais enparticulier ? demandamadamedeSauve.
– Oh ! enparticulier, nonseulement jevous pardonne, maisencore jevous remercie.
– Alors, VotreMajesté permettra…
Marguerite luitendit lamain, labaronne labaisa avecrespect, fitune révérence profondeetsortit.
Tandis quemadame deSauve remontait sonescalier, bondissant commeunchevreau dontonarompu
l’attache, madamedeNevers échangeait aveclareine quelques salutscérémonieux quidonnèrent letemps aux
gentilshommes quil’avaient accompagnée jusque-làdeseretirer.
– Gillonne, criaMarguerite lorsquelaporte sefut refermée surledernier, Gillonne, faisque personne ne
nous interrompe.
– Oui, ditladuchesse, carnous avons àparler d’affaires toutàfait graves.
Et, prenant unsiège, elles’assit sansfaçon, certaine quepersonne neviendrait dérangercetteintimité
convenue entreelleetlareine deNavarre, prenantsameilleure placedufeu etdu soleil.
– Eh bien, ditMarguerite avecunsourire, notrefameux massacreur, qu’enfaisons-nous ?
– Ma chère reine, ditladuchesse, c’estsurmon âmeunêtre mythologique.
Ilest incomparable enesprit etne
tarit jamais.
Ilades saillies quiferaient pâmerderire unsaint danssachâsse.
Audemeurant, c’estleplus
furieux païenquiaitjamais étécousu danslapeau d’uncatholique ! j’enraffole.
Ettoi, que fais-tu deton
Apollo ?
–Hélas ! fitMarguerite avecunsoupir.
– Oh ! oh !quecethélas m’effraie, chèrereine ! est-ildonctroprespectueux outrop sentimental, cegentil La
Mole ? Ceserait, jesuis forcée del’avouer, toutlecontraire deson ami Coconnas.
– Mais non,ilases moments, ditMarguerite, etcet hélas neserapporte qu’àmoi.
– Que veut-il direalors ?
– Il veut dire, chère duchesse, quej’aiune peur affreuse del’aimer toutdebon.
– Vraiment ?.
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