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Dans ce désert

Publié le 20/06/2012

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En 1928, les surréalistes - Breton, Soupault, Aragon - saluaient

Reverdy comme le plus grand poète actuellement vivant. Mais

que Pierre Reverdy ait connu et eu pour amis bon nombre des

écrivains et artistes qui fréquentaient le Bateau-Lavoir n'a pas

empêché que sa vie soit restée celle d'un solitaire - les années de

retraite passées prés de l'abbaye de Solesmes indiquent assez vers

quels choix le portait son tempérament. Et sa poésie, dépouillée,

d'accès souvent difficile, nait des profondeurs tragiques de la

solitude, du secret, du silence, de ce champ circonscrit [...] à la

pulsation de la vie intérieure (Le Livre de mon bord).

« ----------------~-~----- 98 On ignore le jeu et la partie se gagne Sur le trapèze d'os où le singe s'endort Encore un cran dans la montée sévère Et décidément rien ne sort De ton cœur démonté où la rumeur s'apaise Rien ne tient à la loi des mots A la liste des morts au sommeil sans encombre Arbres couverts de sel de fruits cueillis dans les ruelles Têtes charnues plissées de rires pleins d'abeilles Rien ne tient au fond Ni à la forme L'esprit monte à la corde sans effort Comme le soleil dans les ombres Puis je tâche de vivre à mon moindre ressort Je tâte la nuit qui ·approche Comme la mer repue qui regagne ses bords Ma nuit sans horizon où la lune s'accroche Rien ne répond à mon appel muet Rien ne s'oppose à ce geste durci qui fauche ma moisson Allons il fait plus chaud plus noir dans la maison Mon cœur a dévidé sa laine Plus de feu dans le coin Plus d'amour plus de haine Bateau perdu sans mât Sans orientation Tête tranchée Poitrine sans passion Houle du monde nu Fermé Cercle de ma prison Amour sec Et la mort à secret Sur la fenêtre bleue Qui m'attend au balcon Veilleuse au cadre noir A l'angle des saisons 15 20 25 30 35 40 45 50. »

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