D u citoyen suprême qui ne reçoit p oint d e limites étrangères.
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
Hobbes
XX.
Que la puissance souveraine ne peut pas être révoquée
légitimement, quoique ce soit du consentement de ceux qui
l'ont
établie.
Peut-être que quelqu'un voudra inférer du raisonnement que
je vais mettre ensuite, que la
souveraineté peut être ôtée à celui
qui l'exerce,
du consentement unanime de tous les sujets.
La
souveraineté a été établie par la force des pactes que
les sujets
ont faits entre eux : or, comme toutes les conventions emprun
tent leur force de la volonté de ceux qui contractent, elles la
perdent aussi
du consentement de ces mêmes personnes : mais,
encore que
ce raisonnement fût véritable, je ne vois pas bien
quel juste sujet
il y aurait de craindre pour les souverains.
Car,
puisqu'on suppose que tous
les particuliers se sont obligés
mutuellement
les uns aux autres, s'il arrive qu'un seul d'entre
eux soit d'avis contraire, tous
les autres ensemble ne devront
point passer outre.
Ce serait faire tort à une personne, que de
conclure contre son
avis ce qu'on s'est obligé par un pacte
exprès de ne conclure
point sans elle.
Or, il est presque impos
sible que tous
les sujets, jusqu'au dernier, conspirent contre leur
souverain, et s'accordent tous, sans aucune exception, à
le
dégrader.
Il n'a donc pas à craindre qu'il puisse être légitime
ment dépouillé de son autorité.
Toutefois, si l'on accordait ceci,
que
le droit des souverains dépend de la seule convention que
les sujets ont faite entre eux, il leur pourrait aisément arriver
d'être démis de leur charge sous quelque prétexte de justice.
Car,
il y en a plusieurs qui estiment qu'en une assemblée légi
time de
tout le peuple, ou en une délibération séditieuse, la plus
grande voix
le doit emporter, c'est-à-dire, que le consentement
du plus grand nombre doit être pris pour celui de tous en géné
ral.
Mais cela est faux : car,
ce n'est pas une chose naturelle,
que de faire passer la plus grande opinion
pour la volonté de
toute une assemblée, et encore moins dans
un tumulte.
Ce pro
cédé vient de l'institution politique, et
n'a lieu que lorsque la
cour
ou le prince souverain convoquant une assemblée de tous
ses sujets, ordonne, à cause de leur trop grand nombre, que
516.
»
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