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Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables Anatole France Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables Table of Contents Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.

Publié le 04/11/2013

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Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables Anatole France Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables Table of Contents Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables...............................................................1 Anatole France.........................................................................................................................................1 CRAINQUEBILLE .................................................................................................................................1 I. DE LA MAJESTÉ DES LOIS .............................................................................................................1 II. L'AVENTURE DE CRAINQUEBILLE ............................................................................................2 III. CRAINQUEBILLE DEVANT LA JUSTICE ..................................................................................6 IV. APOLOGIE POUR M. LE PRÉSIDENT BOURRICHE ................................................................8 V. DE LA SOUMISSION DE CRAINQUEBILLE AUX LOIS DE LA RÉPUBLIQUE ..................10 VI. CRAINQUEBILLE DEVANT L'OPINION ..................................................................................12 VII. LES CONSÉQUENCES ...............................................................................................................13 VIII. LES DERNIERES CONSÉQUENCES .......................................................................................14 PUTOIS ................................................................................................................................................16 RIQUET ................................................................................................................................................24 PENSÉES DE RIQUET ........................................................................................................................26 LA CRAVATE .....................................................................................................................................28 LES GRANDES MANOEUVRES A MONTIL ..................................................................................31 ÉMILE ..................................................................................................................................................36 ADRIENNE BUQUET .........................................................................................................................38 LA PIERRE GRAVÉE .........................................................................................................................42 LA SIGNORA CHIARA ......................................................................................................................48 LES JUGES INTEGRES ......................................................................................................................49 LE CHRIST DE L'OCÉAN ..................................................................................................................52 JEAN MARTEAU ................................................................................................................................54 MONSIEUR THOMAS ........................................................................................................................59 VOL DOMESTIQUE ...........................................................................................................................62 EDMÉE OU LA CHARITÉ BIEN PLACÉE .......................................................................................65 i Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables Anatole France This page copyright © 2001 Blackmask Online. http://www.blackmask.com o CRAINQUEBILLE o I. DE LA MAJESTÉ DES LOIS o II. L'AVENTURE DE CRAINQUEBILLE o III. CRAINQUEBILLE DEVANT LA JUSTICE o IV. APOLOGIE POUR M. LE PRÉSIDENT BOURRICHE o V. DE LA SOUMISSION DE CRAINQUEBILLE AUX LOIS DE LA RÉPUBLIQUE o VI. CRAINQUEBILLE DEVANT L'OPINION o VII. LES CONSÉQUENCES o VIII. LES DERNIERES CONSÉQUENCES o PUTOIS o RIQUET o PENSÉES DE RIQUET o LA CRAVATE o LES GRANDES MANOEUVRES A MONTIL o ÉMILE o ADRIENNE BUQUET o LA PIERRE GRAVÉE o LA SIGNORA CHIARA o LES JUGES INTEGRES o LE CHRIST DE L'OCÉAN o JEAN MARTEAU o MONSIEUR THOMAS o VOL DOMESTIQUE o EDMÉE OU LA CHARITÉ BIEN PLACÉE CRAINQUEBILLE A Alexandre Steinlein et à Lucien Guitry qui ont su donner, l'un en une suite d'admirables dessins, l'autre par une belle création de son génie dramatique, un caractère de grandeur tragique à l'humble figure de mon pauvre marchand des quatre-saisons. A.F. I. DE LA MAJESTÉ DES LOIS La majesté de la justice réside tout entière dans chaque sentence rendue par le juge au nom du peuple souverain. Jérôme Crainquebille, marchand ambulant, connut combien la loi est auguste, quand il fut traduit en police correctionnelle pour outrage à un agent de la force publique. Ayant pris place, dans la salle Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables 1 Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables magnifique et sombre, sur le banc des accusés, il vit les juges, les greffiers, les avocats en robe, l'huissier portant la chaîne, les gendarmes et, derrière une cloison, les têtes nues des spectateurs silencieux. Et il se vit lui-même assis sur un siège élevé, comme si de paraître devant des magistrats l'accusé lui-même en recevait un funeste honneur. Au fond de la salle, entre les deux assesseurs, M. le président ourriche siégeait. Les palmes d'officier d'académie étaient attachées sur sa poitrine. Un buste de la République et un Christ en croix surmontaient le prétoire, en sorte que toutes les lois divines et humaines étaient suspendues sur la tête de Crainquebille. Il en conçut une juste terreur. N'ayant point l'esprit philosophique, il ne se demanda pas ce que voulaient dire ce buste et ce crucifix et il ne rechercha pas si Jésus et Marianne, au Palais, s'accordaient ensemble. C'était pourtant matière à réflexion, car enfin la doctrine pontificale et le droit canon sont opposés, sur bien des points, à la Constitution de la République et au Code civil. Les Décrétales n'ont point été abolies, qu'on sache. L'Église du Christ enseigne comme autrefois que seuls sont légitimes les pouvoirs auxquels elle a donné l'investiture. Or, la République française prétend encore ne pas relever de la puissance pontificale. Crainquebille pouvait dire avec quelque raison: "Messieurs les juges, le président Loubet n'étant pas oint, ce Christ, pendu sur vos têtes, vous récuse par l'organe des conciles et des papes. Ou il est ici pour vous rappeler les droits de l'Église, qui infirment les vôtres, ou sa présence n'a aucune signification raisonnable." A quoi le président Bourriche aurait peut-être répondu: "Inculpé Crainquebille, les rois de France ont toujours été brouillés avec le pape. Guillaume de Nogaret fut excommunié et ne se démit pas de ses charges pour si peu. Le Christ du prétoire n'est pas le Christ de Grégoire VII et de Boniface VIII. C'est, si vous voulez, le Christ de l'Évangile, qui ne savait pas un mot de droit canon et n'avait jamais entendu parler des sacrées Décrétales." Alors il était loisible à Crainquebille de répondre: "Le Christ de l'Évangile était un bousingot. De plus, il subit une condamnation que, depuis dix-neuf cents ans, tous les peuples chrétiens considèrent comme une grave erreur judiciaire. Je vous défie bien, monsieur le président, de me condamner, en son nom, seulement à quarante-huit heures de prison." Mais Crainquebille ne se livrait à aucune considération historique, politique ou sociale. Il demeurait dans l'étonnement. L'appareil dont il était environné lui faisait concevoir une haute idée de la justice. Pénétré de respect, submergé d'épouvante, il était prêt à s'en rapporter aux juges sur sa propre culpabilité. Dans sa conscience, il ne se croyait pas criminel ; mais il sentait combien c'est peu que la conscience d'un marchand de légumes devant les symboles de la loi et les ministres de la vindicte sociale. Déjà son avocat l'avait à demi persuadé qu'il n'était pas innocent. Une instruction sommaire et rapide avait relevé les charges qui pesaient sur lui. II. L'AVENTURE DE CRAINQUEBILLE Jérôme Crainquebille, marchand des quatre-saisons, allait par la ville, poussant sa petite voiture et criant: Des choux, des avets, des carottes! Et, quand il avait des poireaux, il criait: Bottes d'asperges! parce que les poireaux sont les asperges u pauvre. Or, le 20 octobre, à l'heure de midi, comme il descendait la rue Montmartre, Mme Bayard, la cordonnière A 'Ange gardien, sortit de sa boutique et s'approcha de la voiture légumière. Soulevant dédaigneusement une botte de oireaux: Ils ne sont guère beaux, vos poireaux. Combien la botte? uinze sous, la bourgeoise. Y a pas meilleur. I. L'AVENTURE DE CRAINQUEBILLE rainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables Quinze sous, trois mauvais poireaux?" Et elle rejeta la botte dans la charrette, avec un geste de dégoût. C'est alors que l'agent 64 survint et dit à Crainquebille: "Circulez!"

« • MONSIEUR THOMAS • VOL DOMESTIQUE • EDMÉE OULACHARITÉ BIENPLACÉE CRAINQUEBILLE A Alexandre SteinleinetàLucien Guitryquiont sudonner, l'unenune suite d'admirables dessins,l'autreparune belle création deson génie dramatique, uncaractère degrandeur tragiqueàl'humble figuredemon pauvre marchand des quatre−saisons.

A.F. I. DE LAMAJESTÉ DESLOIS La majesté delajustice résidetoutentière danschaque sentence rendueparlejuge aunom dupeuple souverain.

Jérôme Crainquebille, marchandambulant, connutcombien laloi est auguste, quandilfut traduit enpolice correctionnelle pour outrage àun agent delaforce publique.

Ayantprisplace, danslasalle Crainquebille, Putois,Riquetetplusieurs autres récits profitables 1 Crainquebille, Putois,Riquetetplusieurs autresrécitsprofitables magnifique etsombre, surlebanc desaccusés, ilvit les juges, lesgreffiers, lesavocats enrobe, l'huissier portantlachaîne, lesgendarmes et,derrière unecloison, lestêtes nues des spectateurs silencieux.Etilse vit lui−même assissurunsiège élevé, comme side paraître devantdesmagistrats l'accusé lui−même enrecevait unfuneste honneur.

Aufond delasalle, entre lesdeux assesseurs, M.leprésident Bourriche siégeait.Lespalmes d'officier d'académie étaientattachées sursapoitrine.

Unbuste delaRépublique etun Christ encroix surmontaient leprétoire, ensorte quetoutes leslois divines ethumaines étaientsuspendues surlatête de Crainquebille.

Ilen conçut unejuste terreur.

N'ayantpointl'esprit philosophique, ilne sedemanda pasceque voulaient dire cebuste etce crucifix etilne rechercha passiJésus etMarianne, auPalais, s'accordaient ensemble.C'étaitpourtant matière àréflexion, carenfin ladoctrine pontificale etledroit canon sontopposés, surbien despoints, àla Constitution de laRépublique etau Code civil.LesDécrétales n'ontpoint étéabolies, qu'onsache.

L'Église duChrist enseigne comme autrefois queseuls sontlégitimes lespouvoirs auxquels elleadonné l'investiture.

Or,laRépublique françaiseprétend encore nepas relever delapuissance pontificale. Crainquebille pouvaitdireavec quelque raison: "Messieurs lesjuges, leprésident Loubetn'étant pasoint, ceChrist, pendusurvos têtes, vousrécuse parl'organe des conciles etdes papes.

Ouilest icipour vousrappeler lesdroits del'Église, quiinfirment lesvôtres, ousaprésence n'a aucune signification raisonnable." A quoi leprésident Bourriche auraitpeut−être répondu: "Inculpé Crainquebille, lesrois deFrance onttoujours étébrouillés aveclepape.

Guillaume deNogaret futexcommunié et ne sedémit pasdeses charges poursipeu.

LeChrist duprétoire n'estpasleChrist deGrégoire VIIetde Boniface VIII. C'est, sivous voulez, leChrist del'Évangile, quinesavait pasunmot dedroit canon etn'avait jamaisentendu parlerdes sacrées Décrétales." Alors ilétait loisible àCrainquebille derépondre: "Le Christ del'Évangile étaitunbousingot.

Deplus, ilsubit unecondamnation que,depuis dix−neuf centsans,tous les peuples chrétiens considèrent commeunegrave erreur judiciaire.

Jevous défie bien,monsieur leprésident, deme condamner, enson nom, seulement àquarante−huit heuresdeprison." Mais Crainquebille neselivrait àaucune considération historique,politiqueousociale.

Ildemeurait dansl'étonnement. L'appareil dontilétait environné luifaisait concevoir unehaute idéedelajustice.

Pénétré derespect, submergé d'épouvante, ilétait prêtàs'en rapporter auxjuges sursapropre culpabilité.

Danssaconscience, ilne secroyait pas criminel ;mais ilsentait combien c'estpeuquelaconscience d'unmarchand delégumes devantlessymboles delaloi et les ministres delavindicte sociale.Déjàsonavocat l'avaitàdemi persuadé qu'iln'était pasinnocent. Une instruction sommaireetrapide avaitrelevé lescharges quipesaient surlui. II. L'AVENTURE DECRAINQUEBILLE Jérôme Crainquebille, marchanddesquatre−saisons, allaitparlaville, poussant sapetite voiture etcriant: Deschoux, des navets, descarottes! Et,quand ilavait despoireaux, ilcriait: Bottes d'asperges! parcequelespoireaux sontlesasperges du pauvre.

Or,le20 octobre, àl'heure demidi, comme ildescendait larue Montmartre, MmeBayard, lacordonnière A l'Ange gardien, sortitdesaboutique ets'approcha delavoiture légumière.

Soulevantdédaigneusement unebotte de poireaux: "Ils nesont guère beaux, vospoireaux.

Combienlabotte? Quinze sous,labourgeoise.

Yapas meilleur. II.

L'AVENTURE DECRAINQUEBILLE 2 Crainquebille, Putois,Riquetetplusieurs autresrécitsprofitables Quinzesous,troismauvais poireaux?" Et elle rejeta labotte danslacharrette, avecungeste dedégoût. C'est alorsquel'agent 64survint etdit àCrainquebille: "Circulez!". »

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