Contes de la bécasse "Je demande pardon à Dieu d'abord, et ensuite à mon cher fils René, de l'acte que je vais commettre.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
"Deux jours plus tard M.
de Bourneval tuait en duel M.
de Courcils.
Mes frères, par crainte d'un affreux
scandale, se sont tus.
Je leur ai cédé et ils ont accepté la moitié de la fortune laissée par ma mère.
"J'ai pris le nom de mon père véritable, renonçant à celui que la loi me donnait et qui n'était pas le mien.
"M.
de Bourneval est mort depuis cinq ans.
Je ne suis point encore consolé."
*
Il se leva, fit quelques pas, et, se plaçant en face de moi : "Eh bien ! je dis que le testament de ma mère est
une des choses les plus belles, les plus loyales, les plus grandes qu'une femme puisse accomplir.
N'est-ce pas
votre avis ?"
Je lui tendis les deux mains : "Oui, certainement, mon ami."
********************************
AUX CHAMPS
A Octave Mirbeau.
Les deux chaumières étaient côte à côte, au pied d'une colline, proches d'une petite ville de bains.
Les deux
paysans besognaient dur sur la terre inféconde pour élever tous leurs petits.
Chaque ménage en avait quatre.
Devant les deux portes voisines, toute la marmaille grouillait du matin au soir.
Les deux aînés avaient six ans
et les deux cadets quinze mois environ ; les mariages, et, ensuite, les naissances s'étaient produites à peu près
simultanément dans l'une et l'autre maison.
Les deux mères distinguaient à peine leurs produits dans le tas ; et les deux pères confondaient tout à fait.
Les
huit noms dansaient dans leur tête, se mêlaient sans cesse ; et, quand il fallait en appeler un, les hommes
souvent en criaient trois avant d'arriver au véritable.
La première des deux demeures, en venant de la station d'eaux de Rolleport, était occupée par les Tuvache,
qui avaient trois filles et un garçon ; l'autre masure abritait les Vallin, qui avaient une fille et trois garçons.
Tout cela vivait péniblement de soupe, de pommes de terre et de grand air.
A sept heures, le matin, puis à
midi, puis à six heures, le soir, les ménagères réunissaient leurs mioches pour donner la pâtée, comme des
gardeurs d'oies assemblent leurs bêtes.
Les enfants étaient assis, par rang d'âge, devant la table en bois, vernie
par cinquante ans d'usage.
Le dernier moutard avait à peine la bouche au niveau de la planche.
On posait
devant eux l'assiette creuse pleine de pain molli dans l'eau où avaient cuit les pommes de terre, un demi-chou
et trois oignons ; et toute la lignée mangeait jusqu'à plus faim.
La mère empâtait elle-même le petit.
Un peu
de viande au pot-au-feu, le dimanche, était une fête pour tous ; et le père, ce jour-là, s'attardait au repas en
répétant : "Je m'y ferais bien tous les jours."
Par un après-midi du mois d'août, une légère voiture s'arrêta brusquement devant les deux chaumières, et une
jeune femme, qui conduisait elle-même, dit au monsieur assis à côté d'elle : "Oh ! regarde, Henri, ce tas
d'enfants ! Sont-ils jolis, comme ca, à grouiller dans la poussière."
L'homme ne répondit rien, accoutumé à ces admirations qui étaient une douleur et presque un reproche pour
lui.
La jeune femme reprit : Contes de la bécasse
Contes de la bécasse 46.
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