Chapitre XLV Fagin confie à Noé Claypole une mission secrète.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
– Combien
medonnerez-vous pourlapeine ? demanda Noéenposant sonverre eten regardant lejuif dans leblanc des
yeux.
– Si vous vousenacquittez bien,vousaurez unelivre sterling, moncher, unegrosse livresterling, ditFagin quivoulait
allécher Noéleplus possible.
Etjen’ai jamais donnéautant pourn’importe quellebesogne oùiln’y avait pasgros à
gagner.
– Quelle estcette femme ? demanda Noé.
– Une denous.
– Oh ! oh !ditNoé ensefrottant lebout dunez, vous vousdéfiez d’elle, àce qu’il paraît ?
– Elle afait quelques nouvelles connaissances, moncher, etilfaut quejesois aucourant, répondit lejuif.
– Compris, ditNoé ; c’esttoutbonnement pouravoir leplaisir defaire aussi leurconnaissance, sice sont desgens
respectables, hein ?Ha !ha !ha ! Jesuis votre homme.
– J’en étaissûr,ditFagin enhardi parlesuccès desaproposition.
– Sans doute, sansdoute, repritNoé.Oùest-elle ? oùfaut-il l’attendre ? quandfaut-ilmemettre encampagne ?
– Quant àcela, moncher, jevous tiendrai aucourant ; jevous laferai voirquand ilen sera temps, ditFagin.
Tenez-vous
prêt etlaissez-moi faire. »
Ce soir-là etlelendemain etlesurlendemain, l’espionrestabotté etaccoutré deson costume decharretier, prêtàsortir
au premier motdeFagin.
Sixsoirées sepassèrent ainsi,sixlongues etmortelles soirées,etchaque soirFagin rentra avec
un air désappointé, etdéclara sèchement quelemoment n’étaitpasvenu.
Leseptième jour,ilrentra plustôtqu’à
l’ordinaire, etsicontent qu’ilneput dissimuler sasatisfaction ; c’étaitledimanche.
« Elle sortcesoir, ditFagin, etpour l’affaire enquestion j’ensuis sûr,carelle estrestée seuletoute lajournée, et
l’homme dontelleapeur nerentrera guèreavantlejour.
Venez avecmoi ; vite. »
Noé futdebout enun clin d’œil sansdireunmot, carl’activité dujuif l’avait gagné.
Ilssortirent sansbruit delamaison,
franchirent rapidement undédale derues etarrivèrent enfinàla porte d’une taverne queNoé reconnut pourêtrecelle
où ilavait couché lesoir deson arrivée àLondres.
Il était onze heures passées etlaporte étaitfermée ; lejuif siffla légèrement etelle roula doucement surses gonds ; ils
entrèrent sansbruit etlaporte sereferma derrière eux.
Fagin etlejeune juifquileur avait ouvert, osantàpeine murmurer uneparole, montrèrent dudoigt àNoé unepetite
lucarne etlui firent signedegrimper jusque-là etd’observer lapersonne quisetrouvait danslapièce voisine.
« Est-ce làla femme enquestion ? » demanda-t-il d’unevoixsibasse qu’on pouvait àpeine l’entendre.
Le juif fitsigne queoui.
« Je nevois pasbien safigure, dittout basNoé ; elleales yeux fixésàterre etlachandelle estderrière elle.
– Ne bougez pas »,murmura Fagin ;ilfit un signe àBarney quidisparut etse montra bientôtdanslapièce voisine.
Sous
prétexte demoucher lachandelle, illa posa devant lajeune filleàlaquelle iladressa quelques motspourluifaire lever la
tête.
« Je lavois maintenant, ditl’espion.
– La voyez-vous bien ?demanda lejuif.
– Je lareconnaîtrais entremille. »
Noé quitta lalucarne, laporte s’ouvrit etlajeune fillesortit.
Faginfitretirer Noéderrière unvitrage garniderideaux, etils
retinrent leurrespiration aumoment oùNancy passaàquelques piedsdeleur cachette, etsortit parlaporte parlaquelle
ils étaient entrés.
« Psit ! fitBarney quitenait laporte ; voicilemoment. ».
»
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