CHAPITRE VII Quentin s'éveilla le premier.
Publié le 05/11/2013
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«
trouve
lemoyen deprendre lacuite.
Çanerate jamais ; c’estcomme levertige, plustuveux faireattention, plus
tu tombes…
Ils seglissèrent danslacuisine déserte etFouquet eutunserrement decœur enrevoyant ledécor des
paupiettes ; unsiècle avaitcoulé… MaisMarie étaitdans lehall entre Suzanne etMlle
Dillon, assisesursavalise
comme ill’avait imaginée etles barrières quis’effondraient àcet instant emportaient toutsurleur passage.
Après leslongues stations surlaplage, c’était comme siles personnages d’untableau eussent soudain rompula
pose pour s’élancer horsducadre.
Elleluisauta aucou.
Sans doute unclairon sonnait-il devantlafaçade de
l’hôtel :
— En vertudespouvoirs quimesont conférés, murmura Quentin…
— Tu piques, ditMarie àson père, c’estbon.
— C’est comme leschâtaignes, tendresau-dedans.
La directrice s’approchait sursessouliers plats.
— Je voussignale quevous avezuntrain avant ledéjeuner.
Vousn’avez plusdetemps àperdre.
— En effet,ditFouquet etilchercha Albertduregard.
Quentin parlaitavecSuzanne, sanshumilité, sanshargne.
Celle-ci luirépondait, sanscolère, sanstristesse.
Qu’échangeaient-ils ? Peut-êtredessecrets devieillesse ? FouquetpritMarie parlamain etl’amena versle
couple pourluidonner unpeu depaix.
— Je parsaussi, ditQuentin.
Nouspartons ensemble.
Jerejoindrai bienBlangy d’unemanière oud’une
autre.
Fouquet interrogea Suzannequirépondit parunhaussement imperceptible desépaules.
Celan’était pasde
son domaine.
Ellelesconduisit pourtantjusqu’àlagrille etles vits’éloigner touslestrois dans labrume quise
déchirait.
Albertavaitsaisil’autre maindelafillette.
« Je nepeux quand mêmepasluirefuser aussicesenfants-là… », pensa-t-elleenrefermant laporte.
Les deux hommes, guidantMarieavecdesattentions exagérées, avaientl’airbien maladroit danslamontée
de lagare.
Trèsvite,ellepréféra marcher devant.
— Trois générations quiont besoin des’habituer lesunes auxautres, ditQuentin l’œilmouillé.
Parfoisons’y
prend troptard.
Cesoir, quand jeserai redevenu unfils àmon tour, jen’y comprendrai plusrien.
Fouquet nerépondit pas.Surl’autre trottoir, lesdeux fillesduChemin Grattepain descendaient versl’église
en sedonnant lebras.
Levoyant avecunevalise, ellesseretournèrent plusieursfoissans laisser paraître le
moindre sentiment.
— Tu lesconnais ? demandaQuentin.
— Non.
Cesont desfilles dudimanche.
Des filles dudimanche, decelles quivous obligent detemps entemps àrelever latête, àdonner vacance àla
tristesse etàla veulerie, ilyen avait danstouslesvillages dumonde pourrétablir l’équilibre ; etc’était peut-être
les garçons quilesinventaient.
Quentin avaitaccompagné FouquetetMarie jusqu’à leursplaces.
Ilne descendit pasduwagon quandle
convoi s’ébranla.
— Albert, çan’est pastontrain ?
— Qu’est-ce queçapeut faire ?
— Et tonbillet ?
— Je medébrouillerai bien.
— Ça neteressemble pas.
— Tu meconnais mal.
Marie nesemblait pasapprécier beaucoup cetteprésence tropforte qui,parmoments, avaitd’étranges
abandons dansleregard enlaconsidérant.
Elleserecroquevillait surlabanquette etne répondait qu’avecune
certaine gêneauxsollicitations deson père.
Celui-ci, deson côté, sereprochait d’éprouver àl’égard deson vieux
compagnon lamême impatience qu’ildevinait naguèrechezsescomplices desmatins d’ivresse, quandl’heure
avait sonné derentrer chezsoi.Ledéraciné aujourd’hui, c’étaitcechêne unpeu encombrant quimultipliait les
grâces.
Aussiseproduisit-il unesorte desoulagement quandilse leva, auxabords deLisieux.
— Je vaischanger là ;jedois trouver unecorrespondance versAmiens ; j’aitout mon temps.
Ilsme verront.
»
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