CHAPITRE HUIT LE NETTOYAGE DE LA COMTÉ La nuit était tombée quand, mouillés et las, les voyageurs finirent par atteindre le Brandevin, et ils trouvèrent le chemin barré.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
« Je
regrette, Monsieur Merry,ditHob, maiscen’est paspermis. »
« Qu’est cequi n’est paspermis ? »
« De recevoir desgens aupied levéetde consommer desvivres ensurplus, ettout ça », ditHob.
« Qu’est cequi sepasse doncici ?ditMerry.
L’année a-t-elleétémauvaise, ouquoi ? Jecroyais qu’ilavait
fait unbel étéetque larécolte avaitétébonne. »
« Enfin… non,l’année aété assez bonne, ditHob.
Onfait pousser beaucoup denourriture, maisonnesait
pas aujuste oùçapasse.
Cesont tousces« ramasseurs » et« répartiteurs », jepense, quifont destournées pour
compter, mesureretemporter àl’emmagasinage.
Ilsfont plus deramassage quederépartition, eton nerevoit
plus jamais laplus grande partdesprovisions. »
« Oh, allons ! ditPippin, bâillant.
Toutcelaesttrop fatigant pourmoicesoir.
Nous avons desvivres dans
nos sacs.
Donnez-nous simplementunechambre pournous étendre.
Cesera toujours mieuxquemaints endroits
que j’aivus. »
Les hobbits delaporte semblaient encoremalàl’aise, quelque règlement étantévidemment enfreint,maisil
n’y avait pasàcontredire quatrevoyageurs aussiautoritaires, tousarmés, dontdeux exceptionnellement grands
et de solide apparence.
Frodonordonna dereverrouiller lesportes.
Ilyavait quelque bonsens entout casà
maintenir unegarde, alorsqu’ilyavait toujours desbandits danslesenvirons.
Lesquatre compagnons
pénétrèrent alorsdanslecorps degarde deshobbits, oùilss’installèrent leplus commodément possible.C’était
un endroit nuetlaid, avec unetoute petite grillequinepermettait guèreunbon feu.Dans leschambres du
dessus, ilyavait despetites rangées delits durs, etsur tous lesmurs figuraient unécriteau etune liste deRègles.
Pippin lesarracha.
Iln’y avait pasdebière, etseulement trèspeudenourriture, maisavecceque lesvoyageurs
apportèrent etpartagèrent, tousfirent unrepas convenable, etPippin enfreignit laRègle N°4enmettant dansle
feu laplus grande partdelaration debois dulendemain.
« Et maintenant, quepenseriez-vous d’unebonne pipe,tandis quevous nous raconterez cequi s’est passé
dans laComté ? » demanda-t-il.
« Il n’yaplus d’herbe àpipe maintenant, ditHob, dumoins n’yena-t-il quepour leshommes duChef.
Toutes lesprovisions semblentavoirdisparu.
Onabien entendu direquedescamions entiersensont partis du
Quartier Sudparlavieille route, parlechemin duGué deSarn.
Cedevait êtreàla fin del’année dernière, après
votre départ.
Maiselleavait déjàcommencé àpartir endouce avantcela.CeLothon…»
« Tais-toi donc,HobGarde clôture ! s’écrièrent plusieursautres.Tusais bien quedescommentaires comme
ça ne sont paspermis.
LeChef enentendra parler,eton aura tousdesennuis. »
« Il n’en entendrait rien,sicertains devous n’étaient desmouchards », répliquaHobavec chaleur.
« Bon, bon !ditSam.
Çasuffit parfaitement.
Jene veux pasenentendre davantage.
Pasdebienvenue, pas
de bière, pasdequoi fumer, etau lieu decela, untas derègles etde propos d’orques.
J’espérais mereposer, mais
je vois bien qu’il ya du travail etdes ennuis enperspective.
Dormonsetoublions celajusqu’au matin ! »
Le nouveau « Chef »disposait évidemment demoyens d’information.
Ilyavait unebonne quarantaine de
milles duPont àCul deSac, mais quelqu’un accomplitletrajet engrande hâte.C’estceque Frodon etses amis
ne tardèrent pasàdécouvrir.
Ils n’avaient faitaucun plandéfini, maisavaient vaguement pensédescendre d’abordensemble auCreux de
Crique pours’yreposer unpeu.
Mais, àprésent, voyantl’étatdeschoses, ilsdécidèrent deserendre toutdroit à
Hobbitebourg.
Lelendemain, donc,ilspartirent aupetit trotsurlaRoute.
Levent était tombé, maisleciel était
gris.
Lepays avait unaspect asseztriste etdésolé, maisc’était aprèstoutle1er
Novembre etlaqueue de
l’automne.
Ilsemblait toutefois yavoir unequantité inhabituelle defeux, etde lafumée s’élevait enmaints
points alentour.
Ungrand nuage decette fumée montait auloin dans ladirection duBout desBois.
Comme lesoir tombait, ilsapprochèrent deLagrenouillère, unvillage surladroite delaRoute, àenviron
vingt-deux millesduPont.
Ilsavaient l’intention d’ypasser lanuit, La
Bûche flottante de
Lagrenouillère était
une bonne auberge.
Mais,enarrivant àl’extrémité estduvillage, ilsrencontrèrent unebarrière quiportait un
grand écriteau surlequel selisait : IMPASSE, etderrière, setenait unegrande bandedeShiriffes avecdesbâtons
dans lesmains etdes plumes àleurs bonnets, l’airenmême tempsimportant etassez effrayé.
« Qu’est-ce quetout cela ? » ditFrodon, portéàrire.
« Voici ceque c’est, Monsieur Sacquet,ditleChef desShiriffes, unhobbit àdeux plumes : « Vousêtes
arrêtés pouravoir Brûlé laPorte, Déchiré leRèglement, AssaillilesGardiens delaPorte, pourêtreEntré etavoir
Dormi dansdesBâtiments delaComté sansautorisation, etavoir Soudoyé lesGardiens avecdelaNourriture. »
« Et quoi encore ? » ditFrodon.
« Cela suffira pourmarcher », ditleChef desShiriffes.
« Je peux encore enajouter, sivous voulez, ditSam.
Avoir Invectivé votreChef.
Avoir souhaité Démolirsa
Face Pustuleuse etPensé quevous autres Shiriffes avezl’aird’un tasdeNigauds. »
« Allons, Monsieur, çasuffit.
Lesordres duChef sontquevous devez venirsansesclandre.
Nousallons vous
emmener àLézeau etvous remettre entrelesmains desHommes duChef, etquand iltraitera votreaffaire, vous
pourrez direceque vous avezàdire.
Mais sivous nevoulez pasdemeurer pluslongtemps qu’iln’est nécessaire
dans lesTrous prisons, àvotre place, jecouperais courtàmes commentaires. »
À la déconfiture desShiriffes, Frodonetses compagnons rirentàgorge déployée.
« Nesoyez doncpas.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CHAPITRE PREMIER Une nuit sur deux, Quentin Albert descendait le Yang-tsé-kiang
- CHAPITRE TROIS L'ANNEAU PREND LE CHEMIN DU SUD Plus tard dans la journée, les Hobbits tinrent une réunion privée dans la chambre de Bilbon.
- CHAPITRE HUIT ADIEU À LA LORIEN Cette nuit-là, la Compagnie fut de nouveau convoquée à la chambre de Celeborn, et le Seigneur et la Dame les y accueillirent avec des mots courtois.
- Les Trois Mousquetaires Chapitre XXXV La nuit tous les chats sont gris Alexandre Dumas Ce soir, attendu si impatiemment par Porthos et par d'Artagnan, arriva enfin.
- Commentaire de Voltaire, L’ingénu extrait chapitre 8 : L’ingénu va en cour. Il soupe en chemin avec des Huguenots