CHAPITRE HUIT ADIEU À LA LORIEN Cette nuit-là, la Compagnie fut de nouveau convoquée à la chambre de Celeborn, et le Seigneur et la Dame les y accueillirent avec des mots courtois.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
auraient
volontiers suiviunguide surleFleuve etjusqu’à l’ombre deMordor, maisFrodon nedit rien, et
Aragorn avaitencore l’esprit indécis.
Son propre plan,alorsqueGandalf demeurait aveceux,avait étéd’accompagner Boromiret,avec sonépée,
de contribuer àla délivrance duGondor.
Carilpensait quelemessage desrêves étaitunmandat, etque l’heure
était enfin venue oùl’héritier d’Elendil paraîtrait pourdisputer ladomination àSauron.
Mais,danslaMoria, le
fardeau deGandalf avaitététransféré surlui ; etilsavait qu’ilnepouvait àprésent abandonner l’Anneau,si
Frodon refusait enfin decompte d’alleravecBoromir.
Etpourtant quelleaidepouvait-il, luiouquiconque dans
la Compagnie, apporteràFrodon, hormiscelledel’accompagner aveuglémentdanslesténèbres ?
— J’irai àMinas Tirith, seuls’illefaut, carc’est mon devoir, ditBoromir.
Après quoi,ilgarda unmoment lesilence, assislesyeux fixéssurFrodon ; oneût ditqu’il s’efforçait delire
les pensées duSemi-Homme.
Enfin,ilreprit laparole, comme enun débat aveclui-même :
— Si votre seulbutestdedétruire l’Anneau, dit-il,laguerre etles armes sontassez inutiles, etles Hommes
de Minas Tirithnesont d’aucun secours.
Maissivous désirez détruire lepouvoir arméduSeigneur Ténébreux,
c’est alors foliequed’aller sansforce danssondomaine ; etfolie derejeter…
Il s’arrêta, commes’apercevant soudainqu’ilexprimait sapensée àhaute voix.
— Ce serait foliedesacrifier desvies, veux-je dire,acheva-t-il.
Ils’agit dechoisir entredéfendre uneplace
forte etmarcher ouvertement danslesbras delamort.
Dumoins est-ceainsiquejevois laquestion.
Frodon aperçut quelque chosedenouveau etd’étrange danslesyeux deBoromir, etille dévisagea fixement.
La pensée deBoromir différaitmanifestement decelle qu’ilavait exprimée danssesderniers mots.Ceserait folie
de rejeter… quoi ?L’Anneau duPouvoir ? Ilavait déjàditquelque chosedecegenre auConseil, maisilavait
alors accepté lacorrection d’Elrond.Frodonregarda Aragorn, maiscelui-ci semblait plongédanssespropres
pensées, etilne montra aucunement qu’ilavait écouté lesparoles deBoromir.
Etainsi s’acheva leurdébat.
Merry etPippin dormaient déjà,etSam dodelinait delatête.
Lanuit s’avançait.
Au matin, tandisqu’ilscommençaient àemballer leursminces effets,desElfes quiparlaient leurlangue
vinrent leurapporter denombreux présentsdenourriture etde vêtements pourlevoyage.
Lanourriture était
principalement sousforme degalettes, faitesd’une farine légèrement doréed’uncôtéetcouleur decrème à
l’intérieur.
Gimlipritundes gâteaux etleregarda avecincertitude :
— Du cram ,
dit-il àmi-voix, aprèsavoircassé uncoin croustillant etl’avoir grignoté.
Son expression setransforma vite,etilmangea toutlereste delagalette avecdélectation.
— Assez, assez !s’écrièrent lesElfes enriant.
Vousavezdéjàmangé dequoi affronter unelongue journée de
marche.
— Je croyais quecen’était qu’une sortede cram ,
tel que lefont leshommes duVal pour leurs voyages dans
le désert, ditleNain.
— C’est biencela, répondirent-ils.
Maisnousappelons celadu lembas ou
pain deroute, etc’est plus
fortifiant quetoute nourriture faiteparlesHommes, etc’est plusagréable quele cram ,
de tous points devue.
— Certes oui,ditGimli.
C’estmême meilleur quelesgâteaux demiel desBeornides, etça c’est ungrand
éloge, carlesBeornides sontlesmeilleurs boulangers quejeconnaisse ; maisilsne distribuent pastrès
volontiers leursgâteaux auxvoyageurs, denos jours.
Vousêtesdeshôtes trèsprévenants !
— Nous nevous invitons pasmoins àépargner lanourriture, dirent-ils.Mangez-en peuàla fois, et
seulement selonlesbesoins.
Carceschoses voussontdonnées pourservir quand toutlereste feradéfaut.
Les
gâteaux garderont leurfraîcheur biendesjours, s’ilsnesont pasbrisés etqu’on leslaisse dansleurenveloppe de
feuilles, commenouslesavons apportés.
Unseul peut garder unvoyageur surpied pour unejournée entièrede
dur labeur, fût-ill’undesgrands Hommes deMinas Tirith.
Les Elfes défirent alorslespaquets devêtements qu’ilsavaient apportés eten distribuèrent àchaque
membre delaCompagnie.
Pourchacun, ilsavaient prévuuncapuchon etun manteau, faitàsa taille d’une étoffe
soyeuse, légèremaischaude, quetissaient lesGaladhrim.
Lacouleur enétait difficile àdéfinir : ilssemblaient
gris, avec unreflet ducrépuscule souslesarbres ; maisbougés ouplacés dansuneautre lumière, ilsdevenaient
du vert desfeuilles dansl’ombre, dubrun deschamps enfriche lanuit oudel’argent sombredel’eau sousles
étoiles.
Chaque manteau s’agrafait autourducou parune broche semblable àune feuille verteveinée d’argent.
— Sont-ce làdes manteaux magiques ? demandaPippin,lesregardant avecétonnement.
— Je nesais ceque vous entendez par-là,répondit lechef desElfes.
Cesont debeaux vêtements, etletissu
en est bon, carilaété fabriqué danscepays.
Cesont certainement deshabits elfiques, sic’est ceque vous voulez
dire.
Feuille etbranche, eauetpierre : ilsont lacouleur etlabeauté detoutes ceschoses danslecrépuscule dela
Lorien quenous aimons ; carnous mettons lapensée deceque nous aimons danstoutceque nous fabriquons.
Ce sont toutefois desvêtements, nondesarmures, etils ne détourneront niflèche nilame.
Maisilsdevraient
vous êtredegrand service : ilssont légers àporter etassez chauds oufrais selon lesbesoins.
Etvous les
trouverez trèsutiles pourvouscacher àla vue d’yeux hostiles, quevous marchiez parmilespierres ouparmi les
arbres.
Vousêtes,assurément, enparticulière faveurauprès delaDame ! Carc’est elle-même etses suivantes
qui ont tissé cette étoffe ; etjamais auparavant nousn’avons vêtudesétrangers ducostume desnôtres.
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