CHAPITRE DIX GRANDS-PAS Frodon, Pippin et Sam revinrent au petit salon.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
nous
sommes-nous conduitsaussisottement ? Nousaurions dûrester tranquillement ici.
— Ça aurait mieux valu,ditGrands-Pas.
Jevous aurais empêchés d’allerdanslasalle commune, sije l’avais
pu, mais l’aubergiste n’apas voulu melaisser entrerpourvousvoir,nise charger d’unecommission.
— Croyez-vous qu’il… ?commença dedemander Frodon.
— Non, jene pense aucun malduvieux Poiredebeurré.
Maisiln’aime pastrop lesmystérieux vagabondsde
mon espèce.
Frodon luilança unregard perplexe.
— Eh bien,j’aiassez l’aird’un gredin, non ?ditGrands-Pas avecunemoue dedédain etune curieuse lueur
dans lesyeux.
Maisj’espère quenous arriverons ànous mieux connaître.
Quandcesera fait,j’espère quevous
m’expliquerez cequi s’est passé àla fin devotre chanson.
Carcette petite facétie…
— C’était unpur accident ! s’écriaFrodon, l’interrompant.
— Je meledemande, ditGrands-Pas.
Enfin,accident, sivous levoulez.
Cetaccident arendu votresituation
dangereuse.
— Guère plusqu’elle nel’était déjà,ditFrodon.
Jesavais quecesCavaliers étaientàma poursuite, maisà
présent, entout cas,ilsemble qu’ilsm’aient manqué etqu’ils soient partis.
— Ne comptez paslà-dessus ! ditvivement Grands-Pas.
Ilsreviendront.
Etilen arrive d’autres.
Ilyen a
d’autres.
Jeconnais leurnombre.
Jeconnais cesCavaliers.
Il s’arrêta, etses yeux étaient froidsetdurs.
Puis ilreprit :
— Et ilya à Bree desgens àqui ilne faut pasfaire confiance.
BillFougeron, parexemple.
Ilamauvaise
réputation danslePays deBree, etde curieuses gensluirendent visite.Vousavezdûleremarquer dansla
compagnie : unnoiraud ricaneur.
Ilétait trèsproche d’undeces étrangers dusud, etils sesont glissés dehors
ensemble justeaprès votre« accident ».
Cesgens dusud n’ont pastous desintentions pures ;quantàFougeron,
il vendrait n’importe quoiàn’importe qui,ouilferait dumal parsimple plaisir.
— Qu’est-ce queFougeron vendraetqu’est-ce quemon accident aàvoir avec lui ?demanda Frodon,
toujours décidéàne pas comprendre lesallusions deGrands-Pas.
— Des nouvelles devous, naturellement, réponditGrands-Pas.
Unrécit devotre exploit seraitd’ungrand
intérêt pourcertains.
Aprèscela,ilserait àpeine nécessaire deleur révéler votrenomvéritable.
Ilne me semble
que trop probable qu’ilsenentendront parlerdèsavant lafin delanuit.
Celavous suffit-il ? Vouspouvez fairece
que vous voulez encequi concerne marécompense : meprendre pourguide ounon.
Mais jepuis vous direque
je connais toutlepays quis’étend entrelaComté etles Monts Brumeux, carjel’ai parcouru entous sens
pendant biendesannées.
Jesuis plus vieux quejen’en ail’air.
Jepourrais vousêtreutile.
Dèsdemain, ilvous
faudra quitter laroute découverte, carlescavaliers lasurveilleront nuitetjour.
Vous pourrez vouséchapper de
Bree, etilvous seraloisible depoursuivre votrechemin tantquelesoleil seralà,mais vousn’irez pasloin.
Ils
vous tomberont dessusdanslesrégions désertes, àquelque sombreendroitoùiln’y aaucun secours.
Voulez-
vous donc qu’ils voustrouvent ? Ilssont terribles !
Les Hobbits leregardèrent etvirent avecsurprise quesonvisage étaittirécomme parladouleur etque ses
mains étaient crispées surlesbras deson fauteuil.
Lapièce étaittrèscalme etsilencieuse, etlalumière semblait
avoir pâli.Ilresta unmoment assis,leregard vide,comme plongédansdessouvenirs anciensouprêtant l’oreille
à des sons auloin dans lanuit.
— Voilà ! s’écria-t-il aubout d’unmoment, sepassant lamain surlefront.
Peut-être ensais-je davantage
que vous surcespoursuivants.
Vouslesredoutez, maisvousneles craignez pasencore suffisamment.
Demain,il
vous faudra vouséchapper, sicela estpossible.
Grands-Pas peutvous mener pardes sentiers rarement
parcourus.
Levoulez-vous ?
Il yeut unlourd silence.
Frodonnerépondit pas,l’esprit troublé parledoute etlacrainte.
Samfronça les
sourcils, lesyeux fixéssurson maître, etilfinit paréclater :
— Avec votrepermission, monsieurFrodon,jedirais non !CeGrands-Pas, ilprodigue lesavertissements et
il dit « faites attention » ; etàcela, jedis oui ,
à commencer parlui.Ilvient desterres sauvages, etjen’ai jamais
entendu diredubien degens comme ça.Ilsait quelque chose,c’estclair, etplus qu’il neme plaît ; maiscen’est
pas une raison pourqu’on selaisse mener versquelque sombreendroitéloignédetout secours, commeille dit.
Pippin s’agita, l’airmalàl’aise.
Grands-Pas, sansrépondre àSam, tourna sesyeux perçants versFrodon ;
celui-ci saisitsoncoup d’œil etdétourna leregard.
— Non, dit-il.Jene suis pasd’accord.
Jecrois, jecrois quevous n’êtes pasvraiment telque vous voulez le
paraître.
Vousm’avez parléaudébut comme lesgens deBree, maisvotre voixachangé.
Toutefois, Samaraison
en ceci : jene vois paspourquoi vousnous avertissez deprendre garde,toutennous demandant devous
emmener deconfiance.
Pourquoicedéguisement ? Quiêtes-vous ? Quesavez-vous vraimentsur…surmes
affaires ; etcomment lesavez-vous ?
— La leçon deprudence aété bien apprise, ditGrands-Pas avecunsourire sardonique.
Maislaprudence est
une chose etl’irrésolution enest une autre.
Vousn’arriverez jamaisseulsàFondcombe, maintenant,etme faire
confiance estvotre seulechance.
Ilfaut vous décider.
Jerépondrai àcertaines questions, sicela peut vous y
aider.
Maispourquoi croiriez-vous àmon histoire, sivous neme faites pasdéjà confiance ? Lavoici, cependant….
»
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