Devoir de Philosophie

                    Chapitre 16Convergence   64.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

                    Chapitre 16Convergence   64. Quand Stor Gendibal eut enfin réussi à repérer sur son écran le vaisseau de Compor, il lui sembla être parvenu au terme d'un voyage incroyablement long. Pourtant, bien entendu, ce n'en était pas le terme mais simplement le début. Le voyage de Trantor à Seychelle n'avait jamais été qu'un prologue. Novi avait l'air très impressionnée : « Est-ce que c'est un autre vaisseau d'espace, Maître ? -- Vaisseau spatial, Novi. Oui. C'est celui qu'on essayait de rejoindre. C'est un modèle plus gros - et meilleur - que le nôtre. Il peut se déplacer dans l'espace à une telle vitesse que s'il voulait nous fuir, ce vaisseau ne pourrait même pas le rattraper - pas même le suivre. -- Plus vite qu'un vaisseau des Maîtres ? » Sura Novi paraissait atterrée par une telle éventualité. Gendibal haussa les épaules : « Je suis peut-être un Maître, comme tu dis, mais je ne suis pas maître de toutes choses. Nous autres chercheurs, ne possédons pas de vaisseaux comme celui-ci, pas plus que nous ne disposons d'appareillages matériels analogues à ceux des possesseurs de ces vaisseaux. -- Mais comment les chercheurs peuvent-ils ne pas avoir de telles choses, Maître ? -- Parce que nous sommes des Maîtres de ce qui est important. Tous ces progrès matériels dont ils peuvent bénéficier ne sont que broutille. » Novi fronça les sourcils, plongée dans un abîme de réflexion : « Il me semble que pouvoir aller si vite qu'aucun maître ne peut vous suivre n'est pas de la broutille. Qui sont donc ces gens capables de prodiguer ainsi... enfin, d'avoir de telles merveilles ? » Gendibal était amusé. « Ils se baptisent la Fondation. As-tu déjà entendu parler de la Fondation ? » (Il se prit à s'interroger sur l'étendue des connaissances des Hamiens concernant la Galaxie et sur les raisons pour lesquelles les Orateurs n'avaient jamais eu l'idée de se poser ce genre de question - ou bien, était-ce seulement lui qui ne s'était jamais interrogé là-dessus, lui seul qui avait cru les Hamiens tout juste capables de gratter la terre ?) Novi hocha pensivement la tête. « Je n'en ai jamais entendu parler, Maître. Quand le maître d'école m'a transmis l'art des lettres - m'a appris à écrire, je veux dire -, il m'a expliqué qu'il y avait des tas d'autres mondes et m'a même dit le nom de certains. Il disait que notre monde hamien s'appelait en réalité Trantor et qu'il avait autrefois commandé tous les autres mondes. Que Trantor était recouverte d'acier brillant et qu'elle avait un empereur qui était un grand Maître tout-puissant. » Elle leva vers Gendibal un regard timidement amusé : « Mais j'en ai parcouru la plupart. Il y a plein d'histoires que les tresse-paroles racontent lors des longues veillées. Quand j'étais petite fille, j'y croyais à toutes mais en grandissant, j'ai découvert que la plupart étaient même pas vraies. J'crois plus à beaucoup à présent ; peut-être même à aucune. Même les maîtres d'école racontent des incroyableries. -- Et pourtant, Novi, cette histoire que t'a racontée ton maître d'école est bien vraie. Mais c'était il y a très longtemps. Trantor était effectivement recouverte de métal et elle avait bien un empereur qui dirigeait toute la Galaxie. Mais maintenant, ce sont les gens de la Fondation qui dirigeront, un jour, toutes les planètes. Ils deviennent chaque jour plus puissants. -- Ils vont tout commander, Maître ? -- Pas tout de suite, Novi. Dans cinq cents ans... -- Et ils seront les Maîtres des Maîtres, aussi ? -- Non, non. Ils dirigeront les planètes. Mais c'est nous qui les dirigerons, eux - pour leur bien et le bien de toutes les planètes... » Novi fronçait de nouveau les sourcils. Elle demanda : « Maître, est-ce que les gens de la Fondation en ont beaucoup de ces vaisseaux prodigieux ? -- Je l'imagine, oui. -- Et encore plein d'autres choses aussi... étonnantes ? -- Ils ont toutes sortes d'armes puissantes... -- Alors, Maître, ne peuvent-ils pas s'emparer de tous les mondes, tout de suite ? -- Non. Ils ne peuvent pas. Le temps n'est pas encore venu. -- Mais pourquoi ? Est-ce que les Maîtres les arrêteraient ? -- On n'en aurait pas besoin, Novi. Même si on ne faisait rien, ils ne pourraient quand même pas s'emparer de toutes les planètes. -- Mais qu'est-ce qui les arrêterait ? -- Vois-tu, expliqua Gendibal, il existe un Plan, que conçut jadis un homme très sage... » Il s'arrêta, esquissa un sourire, et hocha la tête : « C'est difficile à expliquer, Novi. Une autre fois, peut-être. En fait, quand tu auras vu ce qui va se passer avant qu'on ait l'occasion de revoir Trantor, il se peut que tu comprennes sans avoir besoin de mes explications. -- Que va-t-il se passer, Maître ? -- Je ne suis pas sûr, Novi. Mais tout se passera bien. » Il se détourna pour se préparer au contact avec Compor. Et, ce faisant, il ne put empêcher une petite voix ntérieure de lui seriner : du moins, je l'espère. Il en conçut aussitôt de l'irritation car il savait très bien d'où lui venait cette idée stupide et débilitante. C'était cause de cette image de toute la formidable puissance, de la complexité de la Fondation ramenée aux simples imensions du vaisseau de Compor, image qui, à son grand chagrin, provoquait néanmoins ouvertement 'admiration de Novi. Stupide ! Comment pouvait-il se laisser aller à comparer la détention de la force, du pouvoir matériel, avec la étention de la capacité à guider les événements ? C'était ce que des générations d'Orateurs avaient appelé  l'illusion du couteau sous la gorge ». Et penser qu'il n'était pas encore immunisé contre ses séductions...

«   64. Quand StorGendibal eutenfin réussi àrepérer surson écran levaisseau deCompor, illui sembla être parvenu auterme d’unvoyage incroyablement long.Pourtant, bienentendu, cen’en était pasleterme mais simplement ledébut.

Levoyage deTrantor àSeychelle n’avaitjamaisétéqu’un prologue. Novi avait l’airtrèsimpressionnée : « Est-cequec’est unautre vaisseau d’espace, Maître ? — Vaisseau spatial,Novi.Oui.C’est celuiqu’on essayait derejoindre.

C’estunmodèle plusgros – et meilleur – que lenôtre.

Ilpeut sedéplacer dansl’espace àune telle vitesse ques’ilvoulait nousfuir,cevaisseau ne pourrait mêmepaslerattraper – pas mêmelesuivre. — Plus vitequ’un vaisseau desMaîtres ? » SuraNovi paraissait atterréeparune telle éventualité. Gendibal haussalesépaules : « Jesuispeut-être unMaître, comme tudis, mais jene suis pasmaître detoutes choses.

Nousautres chercheurs, nepossédons pasdevaisseaux commecelui-ci, pasplus quenous nedisposons d’appareillages matérielsanalogues àceux despossesseurs deces vaisseaux. — Mais comment leschercheurs peuvent-ils nepas avoir detelles choses, Maître ? — Parce quenous sommes desMaîtres decequi estimportant.

Touscesprogrès matériels dontilspeuvent bénéficier nesont quebroutille. » Novi fronça lessourcils, plongéedansunabîme deréflexion : « Ilmesemble quepouvoir allersivite qu’aucun maîtrenepeut vous suivre n’estpasdelabroutille.

Quisont donc cesgens capables deprodiguer ainsi...

enfin,d’avoir detelles merveilles ? » Gendibal étaitamusé.

« Ilssebaptisent laFondation.

As-tudéjàentendu parlerdelaFondation ? » (Il seprit às’interroger surl’étendue desconnaissances desHamiens concernant laGalaxie etsur lesraisons pour lesquelles lesOrateurs n’avaient jamaiseul’idée deseposer cegenre dequestion – ou bien,était-ce seulement luiqui nes’était jamais interrogé là-dessus, luiseul quiavait crulesHamiens toutjuste capables de gratter laterre ?) Novi hocha pensivement latête.

« Jen’en aijamais entendu parler,Maître.

Quandlemaître d’école m’a transmis l’artdeslettres – m’a apprisàécrire, jeveux dire –, ilm’a expliqué qu’ilyavait destasd’autres mondes et m’a même ditlenom decertains.

Ildisait quenotre monde hamien s’appelait enréalité Trantor etqu’il avait autrefois commandé touslesautres mondes.

QueTrantor étaitrecouverte d’acierbrillant etqu’elle avaitun empereur quiétait ungrand Maître tout-puissant. » Elle leva vers Gendibal unregard timidement amusé :« Maisj’enaiparcouru laplupart.

Ilya plein d’histoires quelestresse-paroles racontentlorsdeslongues veillées.

Quandj’étaispetitefille,j’ycroyais àtoutes mais engrandissant, j’aidécouvert quelaplupart étaientmêmepasvraies.

J’croisplusàbeaucoup àprésent ; peut-être mêmeàaucune.

Mêmelesmaîtres d’écoleracontent desincroyableries. — Et pourtant, Novi,cettehistoire quet’aracontée tonmaître d’école estbien vraie.

Maisc’était ilya très longtemps.

Trantorétaiteffectivement recouvertedemétal etelle avait bienunempereur quidirigeait toutela Galaxie.

Maismaintenant, cesont lesgens delaFondation quidirigeront, unjour, toutes lesplanètes.

Ils deviennent chaquejourplus puissants. — Ils vont tout commander, Maître ? — Pas toutdesuite, Novi.Danscinqcents ans... — Et ilsseront lesMaîtres desMaîtres, aussi ? — Non, non.Ilsdirigeront lesplanètes.

Maisc’estnous quilesdirigerons, eux – pourleurbien etlebien de toutes lesplanètes... » Novi fronçait denouveau lessourcils.

Elledemanda : « Maître,est-cequelesgens delaFondation enont beaucoup deces vaisseaux prodigieux ? — Je l’imagine, oui. — Et encore pleind’autres chosesaussi...

étonnantes ? — Ils onttoutes sortesd’armes puissantes... — Alors, Maître,nepeuvent-ils pass’emparer detous lesmondes, toutdesuite ? — Non.

Ilsnepeuvent pas.Letemps n’estpasencore venu. — Mais pourquoi ? Est-cequelesMaîtres lesarrêteraient ? — On n’enaurait pasbesoin, Novi.Même sion nefaisait rien,ilsne pourraient quandmêmepass’emparer de toutes lesplanètes. — Mais qu’est-ce quilesarrêterait ? — Vois-tu, expliquaGendibal, ilexiste unPlan, queconçut jadisunhomme trèssage... » Il s’arrêta, esquissa unsourire, ethocha latête : « C’est difficile àexpliquer, Novi.Uneautre fois,peut-être.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles