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CH. LE GOFFIC (1863-1932). Soir de Saint-Jean

Publié le 01/05/2011

Extrait du document

Né à Lannion, en Bretagne, Ch. Le Goffic fit de fortes études à la Sorbonne, et devint agrégé de l'Université. Mais la poésie et le roman devaient bientôt le prendre tout entier. — Il publia, en 1889, Amour breton; en 1902, le Bois dormant, et d'autres recueils qui lui donnèrent une des premières places parmi les « poètes de terroir «. — Il a été reçu à l'Académie française en 1930.

Soir de Saint-Jean.

La Saint-Jean, le 24 juin, se célèbre dans presque toutes les campagnes de France. Mais la Bretagne surtout y met toute sa poésie. Les noms de localités insérés dans ces trois couplets ont surtout pour nous une valeur musicale. Les identifier, au moyen d'une carte et d'un annuaire, est un petit jeu auquel pourront se livrer les curieux, mais cela n'ajoutera rien à l'impression poétique. On notera surtout le mouvement : « Est-ce à..., « trois fois répété.

I Terre de la nuance et des métamorphoses ! Quel voile délicat s'est posé sur les choses Et donne au ciel ce ton mourant des fleurs de lin? Est-ce à Saint-Gille, au Huelgoat, à Goudelin? Le paysage, avec sa lande et son église, 5 Dans l'air ambré du soir se spiritualise ; Et vaporeux, atténué comme un pastel, Semble flotter vraiment aux confins du réel. Aucun souffle n'émeut cet impalpable tulle. Et, cependant qu'à pas feutrés le crépuscule 10 Descend le chemin creux qui mène vers l'étang, Le silence avec lui glisse, plane et s'étend.

II Est-ce à Gurunhuel, à Botmeur, à Crozon? Du soleil qui chavire au ras de l'horizon, Tel un brick torpillé dont la membrure éclate, 15 L'adieu s'exhale en jets de soufre et d'écarlate. Puis tout s'éteint et tout s'apaise par degrés. Un fin croissant de lune argente les Arrhés Et découpe en plein ciel leurs graves silhouettes, Qui rêvent dans le soir au bord des eaux muettes. 20 Et c'est comme une attente, et c'est comme un secret. Les couples se sont tus sur la route, on dirait A l'obscure langueur qui soudain les pénètre, Que quelque chose d'infiniment doux va naître.

III On ne voit plus l'église, on ne voit plus la lande. 25 Est-ce à Trédez, à Guéradur, à l'Ile-Grande? Un sel subtil se mêle à l'âcre odeur du foin. Maintenant c'est la nuit, la molle nuit de juin, Blonde comme un verger, tiède comme une alcôve. Vers l'ouest traîne un dernier lambeau de clarté mauve.... 30 Hosanna ! Car voici que sur les monts d'argent Pétillent, flambent, les torches de la Saint-Jean. Leurs feux jusqu'à Roscoff étoilent la campagne Et, priant ou chantant autour d'eux, la Bretagne Sent, en ce premier soir du solstice d'été, 35 S'épanouir la fleur de sa mysticité.

(En Bretagne, Pion et Nourrit, édit.)

QUESTIONS D'EXAMEN

I. — L'ensemble. — L'évocation d'un soir de Saint-Jean en Bretagne : 1° Cette scène est-elle localisée en un point spécial de la Bretagne? (Non, le poète esquisse 3 tableaux des soirs de Saint-Jean en Bretagne, qui pourraient aussi bien être situés en un village qu'en un autre (est-ce à Saint-Gille, au Huelgoat, à Goudelin..., est-ce à Gurunhuel...), montrant ainsi combien la fête de la Saint-Jean est universellement célébrée en Bretagne); 2° Quelles sont les cérémonies et les réjouissances traditionnelles des soirs de Saint-Jean, dans les campagnes françaises? 3° Ce morceau nous décrit-il les fêtes des soirs de Saint-Jean? (il nous montre, en quelques vers, à la fin du morceau, l'embrasement des feux de la Saint- Jean sur toute la Bretagne, mais surtout il nous prépare à cette fête mystique en nous fournissant le décor et l'atmosphère, de la scène et en créant l'attente) 4° II s'agit d'un soir de la fin de juin sur la Bretagne : qu'est-ce que ces tableaux ont de crépusculaire, d'estival, et de breton? 5° La Saint-Jean bretonne n'est-elle pas surtout une fête religieuse? (à préciser d'après le texte).

II. — L'analyse du morceau. — Cette poésie est divisée très nettement en trois tableaux :

I. — Le crépuscule de la Saint-Jean dans trois villages de l'intérieur, pris au hasard : 1° Expliquez : Terre de la nuance et des métamorphoses, apostrophe adressée à la Bretagne; 2° Situez les trois villages cités ici. Ne pensez- vous pas qu'ils ont été choisis surtout pour leur valeur musicale et leur sonorité bretonne (à développer) ; 3° Quelle est la tonalité générale de ce paysage? 4° Quels sont les éléments de ce tableau? (la lande, l'église, le chemin creux, l'étang...); 5° Quelle est la sonorité de ce passage? (assourdie, voilée, feutrée).

II. — Le crépuscule de la Saint-Jean dans trois aiJres villages, dont l'un au moins est situé sur la côte : 1° Nous assistons ici à un coucher de soleil? Quelle est l'image qu'il suggère au poète? Quel est le verbe qui a déclenché cette image? (chavire...); 2° Qu'est-ce qui succède à cet éblouissement de couleurs? 3° Décrivez en quelques lignes le paysage lunaire évoqué ici ; 4° Qu'est-ce que les Arrhés? quelles sont ces eaux muettes dont parle le poète? 5° Quelle est l'atmosphère de ce crépuscule de Saint-Jean?

III. — Troisième tableau, dans trois nouveaux villages pris au hasard : 1° La nuit n'est-elle pas tombée tout à fait? Quelle importance a ce détail? 2° Le sel subtil et l'acre odeur du foin ne sont-ils pas des senteurs caractéristiques des campagnes bretonnes à la fin de juin? 3° Commentez les épithètes appliquées par le poète à la nuit de juin (molle...) blonde..., tiède...) ; vous paraissent-elles justes? 4° Ne se produit-il pas alors, dans la nuit bretonne, comme un coup de théâtre? 5° Quel est le sentiment exprimé dans l'exclamation : Hosanna?

III. — Le style ; — les expressions. — 1° Insistez sur le mouvement de cette poésie; sur l'art du poète à rendre les nuances (exemples à l'appui) ; 2° Expliquez : le ton mourant des fleurs de lin ; le paysage se spiritualise; flotter aux confins du réel; 3° Qu'est-ce qu'un brick? le solstice d'été, la mysticité ?

IV. — Grammaire. —1° Relevez trois compléments de nom, 2° Indiquez quelques mots de la famille de : vaporeux, exhaler, apaise, plane; 3° Quelle est l'étymologie de silhouette ? Rédaction. — Une nuit de Noël dans un village.

« I.

— L'ensemble.

— L'évocation d'un soir de Saint-Jean en Bretagne : 1° Cette scène est-elle localisée en un pointspécial de la Bretagne? (Non, le poète esquisse 3 tableaux des soirs de Saint-Jean en Bretagne, qui pourraient aussibien être situés en un village qu'en un autre (est-ce à Saint-Gille, au Huelgoat, à Goudelin..., est-ce àGurunhuel...), montrant ainsi combien la fête de la Saint-Jean est universellement célébrée en Bretagne); 2° Quellessont les cérémonies et les réjouissances traditionnelles des soirs de Saint-Jean, dans les campagnes françaises? 3°Ce morceau nous décrit-il les fêtes des soirs de Saint-Jean? (il nous montre, en quelques vers, à la fin du morceau,l'embrasement des feux de la Saint- Jean sur toute la Bretagne, mais surtout il nous prépare à cette fête mystiqueen nous fournissant le décor et l'atmosphère, de la scène et en créant l'attente) 4° II s'agit d'un soir de la fin dejuin sur la Bretagne : qu'est-ce que ces tableaux ont de crépusculaire, d'estival, et de breton? 5° La Saint-Jeanbretonne n'est-elle pas surtout une fête religieuse? (à préciser d'après le texte). II.

— L'analyse du morceau.

— Cette poésie est divisée très nettement en trois tableaux : I.

— Le crépuscule de la Saint-Jean dans trois villages de l'intérieur, pris au hasard :1° Expliquez : Terre de la nuance et des métamorphoses, apostrophe adressée à la Bretagne; 2° Situez les troisvillages cités ici.

Ne pensez- vous pas qu'ils ont été choisis surtout pour leur valeur musicale et leur sonoritébretonne (à développer) ; 3° Quelle est la tonalité générale de ce paysage? 4° Quels sont les éléments de cetableau? (la lande, l'église, le chemin creux, l'étang...); 5° Quelle est la sonorité de ce passage? (assourdie, voilée,feutrée). II.

— Le crépuscule de la Saint-Jean dans trois aiJres villages, dont l'un au moins est situé sur la côte :1° Nous assistons ici à un coucher de soleil? Quelle est l'image qu'il suggère au poète? Quel est le verbe qui adéclenché cette image? (chavire...); 2° Qu'est-ce qui succède à cet éblouissement de couleurs? 3° Décrivez enquelques lignes le paysage lunaire évoqué ici ; 4° Qu'est-ce que les Arrhés? quelles sont ces eaux muettes dontparle le poète? 5° Quelle est l'atmosphère de ce crépuscule de Saint-Jean? III.

— Troisième tableau, dans trois nouveaux villages pris au hasard :1° La nuit n'est-elle pas tombée tout à fait? Quelle importance a ce détail? 2° Le sel subtil et l'acre odeur du foin nesont-ils pas des senteurs caractéristiques des campagnes bretonnes à la fin de juin? 3° Commentez les épithètesappliquées par le poète à la nuit de juin (molle...) blonde..., tiède...) ; vous paraissent-elles justes? 4° Ne seproduit-il pas alors, dans la nuit bretonne, comme un coup de théâtre? 5° Quel est le sentiment exprimé dansl'exclamation : Hosanna? III.

— Le style ; — les expressions.

— 1° Insistez sur le mouvement de cette poésie; sur l'art du poète à rendre lesnuances (exemples à l'appui) ; 2° Expliquez : le ton mourant des fleurs de lin ; le paysage se spiritualise; flotter auxconfins du réel; 3° Qu'est-ce qu'un brick? le solstice d'été, la mysticité ? IV.

— Grammaire.

—1° Relevez trois compléments de nom, 2° Indiquez quelques mots de la famille de : vaporeux,exhaler, apaise, plane; 3° Quelle est l'étymologie de silhouette ? Rédaction.

— Une nuit de Noël dans un village.. »

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