- C'est une terrible chose, monsieur Weller, que d'être traînée comme cela devant le public ; mais je vois maintenant que c'est la seule ressource qui me reste, et mon avoué, M.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
Chapitre
27 Samuel
Wellerfaitunpèlerinage àDorking, etvoit sabelle-
mère.
Comme
ilrestait unintervalle dedeux jours avant l’époque fixéepourledépart des
Pickwickiens pourDingley-Dell, Sam,après avoirdînédebonne heure, s’assitdansl’arrière-salle
de l’auberge le George
etVautour ,
pour réfléchir aumeilleur emploipossible decet espace de
temps.
Ilfaisait untemps superbe, etSamuel n’avaitpasruminé pendant dixminutes, lorsqu’il
sentit toutàcoup naître enluiun sentiment filialetaffectueux.
Lebesoin d’allervoirsonpère
et de rendre sesdevoirs àsa belle-mère seprésenta alorssifortement àson esprit, qu’ilfut
frappé d’étonnement den’avoir passongé plustôtàcette obligation morale.Impatient de
réparer sestorts passés, dansleplus bref délai possible, ilgravit lesmarches del’escalier, se
présenta directement devantM. Pickwick, etlui demanda uncongé afind’exécuter celouable
dessein.
« Certainement, Sam,certainement, » réponditlephilosophe, dontlesyeux seremplirent de
larmes dejoie àcette manifestation desbons sentiments deson domestique.
Sam fitune inclination detête reconnaissante.
« Je suischarmé devoir quevous comprenez sibien vosdevoirs defils.
– Je les aitoujours compris, monsieur.
– C’est uneréflexion fortconsolante, ditM. Pickwick d’unairapprobateur.
– Tout àfait, monsieur.
Quandjevoulais quelque chosedemon père, jelelui demandais d’une
manière très-respectueuse etobligeante ; s’ilneme ledonnait pas,jeleprenais, danslacrainte
d’être enduit àmal faire, sije n’avais pasceque jevoulais.
Jelui aiévité comme çaune foule
d’embarras, monsieur.
– Ce n’est pasprécisément ceque j’entendais, Sam,ditM. Pickwick ensecouant latête avec un
léger sourire.
– J’ai agidans unbon sentiment, monsieur,aveclesmeilleures intentionsdumonde, comme
disait legentleman quiavait planté làsa femme, parcequ’elle étaitmalheureuse aveclui…
– Vous pouvez aller,Sam.
– Merci, monsieur. » Etayant faitson plus beau salutetrevêtu sesplus beaux habits, Samse
percha surl’impériale del’Hirondelle etse rendit àDorking.
Le
marquis deGranby ,
du temps deMme Weller, pouvaitservirdemodèle auxmeilleures
auberges ; assezgrande pourqu’on yeût sescoudées franches, assezpetite etassez commode
pour qu’on s’ycrût chez soi.Ducôté opposé delaroute, unpoteau élevésupportait unevaste
enseigne, oùl’on voyait représentées latête etles épaules d’ungentleman douéd’unteint
apoplectique.
Sonhabit rouge avaitdesrevers bleus,etquelques tachesdecette dernière
couleur étaientplacées au-dessus deson tricorne pourfigurer leciel.
Plus haut encore, ilyavait
une paire dedrapeaux, etau-dessous dudernier boutondel’habit rougedugentleman, une
couple decanons.
Letout offrait incontestablement unportrait frappant dumarquis deGranby,
de glorieuse mémoire.
Lesfenêtres ducomptoir laissaient voirunecollection degéraniums et
une rangée bienépoussetée debouteilles deliqueur.
Lesvolets vertsétalaient enlettres d’or
force panégyriques desbons litsetdes bons vinsdelamaison ; enfinlegroupe choiside
paysans etde valets quiflânaient autourdesécuries, autourdesauges, disaitbeaucoup en
faveur delabonne qualité delabière etde l’eau-de-vie quisevendaient àl’intérieur.
En
descendant devoiture, Sams’arrêta pournoter, avecl’œild’un voyageur expérimenté, toutes
ces petites indications d’uncommerce prospère,et,quand ilentra, ilétait grandement satisfait
du résultat deses observations.
« Eh bien ? ditune voix aigrelette lorsquelatête deSam semontra àla porte ducomptoir.
Qu’est-ce quevous voulez, jeunehomme ? »
Sam regarda dansladirection delavoix.
Elleprovenait d’unedamed’une encolure assez.
»
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