C'est précisément à cause de ces dangers dont la nature nous menace que nous nous sommes rapprochés et avons créé la civilisation qui, entre autres raisons d'être, doit nous permettre de vivre en commun.
Publié le 03/11/2013
Extrait du document
C'est précisément à cause de ces dangers dont la nature nous menace que nous nous sommes rapprochés et avons créé la civilisation qui, entre autres raisons d'être, doit nous permettre de vivre en commun. À la vérité, la tâche principale de la civilisation, sa raison d'être essentielle est de nous protéger contre la nature. On le sait, elle s'acquitte, sur bien des chapitres, déjà fort bien de cette tâche et plus tard elle s'en acquittera évidemment un jour encore bien mieux. Mais personne ne nourrit l'illusion que la nature soit déjà domptée, et bien peu osent espérer qu'elle soit un jour tout entière soumise à l'homme. Voici les éléments, qui semblent se moquer de tout joug que chercherait à leur imposer l'homme : la terre, qui tremble, qui se fend, qui engloutit l'homme et son ?uvre, l'eau, qui se soulève, et inonde et noie toute chose, la tempête, qui emporte tout devant soi ; voilà les maladies, que nous savons depuis peu seulement être dues aux attaques d'autres êtres vivants, et enfin l'énigme douloureuse de la mort, de la mort à laquelle aucun remède n'a jusqu'ici été trouvé et ne le sera sans doute jamais. Avec ces forces la nature se dresse contre nous, sublime, cruelle, inexorable ; ainsi elle nous rappelle notre faiblesse, notre détresse, auxquelles nous espérions nous soustraire grâce au labeur de notre civilisation. C'est un des rares spectacles nobles et exaltants que les hommes puissent offrir que de les voir, en présence d'une catastrophe due aux éléments, oublier leurs dissensions, les querelles et animosités qui les divisent pour se souvenir de leur grande tâche commune : le maintien de l'humanité face aux forces supérieures de la nature. FREUD QUESTIONS : 1' Dégagez l'idée centrale et le mouvement général du texte. 2' Expliquez : a)pourquoi le projet de maîtrise de la nature est-il qualifié par Freud d'« illusion « ? b)en quel sens la nature peut-elle être à la fois « sublime « et « cruelle « ? c)pourquoi la lutte contre les catastrophes est-elle qualifiée par Freud de « spectacle noble et exaltant « ? 3' La tâche principale de la civilisation est-elle de nous protéger contre la nature ?
Liens utiles
- Commentez ce retour au mythe chez les surréalistes tel que le voit Marie-Claire Bancquart : «En rejetant la civilisation occidentale, le surréaliste retrouve la nécessité du mythe. Car, ce qui caractérise cette civilisation rejetée, c'est précisément qu'elle a manqué sa mythologie. Nous avons des mythes isolés, conçus par les romantiques comme des raisons d'énergie, des polarisations : Napoléon, par exemple. Mais aucun système de références générales qui puisse nous justifier. L'âge ca
- Que pensez-vous de ces affirmations de Jean Ferniot : Il faut être devenu citadin depuis quelques décennies pour avoir oublié à quel point la nature est inhumaine et pour détester la ville, cette ville que justement les hommes édifièrent pour se protéger et pour vivre un peu plus confortablement ensemble. Il faut savoir, du reste, ce que les habitants des villes entendent par week-end à la belle saison, dans une demeure agréablement installée et entourée de fleurs. Si la civilisation i
- Le rapport d'une commission officielle traitant des problèmes de la violence, précise que «La violence est désormais un problème grave, non sans doute parce qu'elle s'est aggravée à travers les années, mais bien précisément parce que l'information, notamment par le canal de l'audiovisuel, lui a donné un retentissement considérable, sans commune mesure avec ce qu'il en était autrefois. Ce retentissement, et lui seul, a créé entre la violence de jadis et celle d'aujourd'hui une différenc
- GRAMMAIRE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE, contenant les fondements de l’art de parler, expliqués d’une manière claire et naturelle; les raisons de ce qui est commun à toutes les langues, et des principales différences qui s’y rencontrent, etc., Antoine Arnauld - Claude Lancelo
- retourner vivre dans la nature