Centième anniversaire de la naissance d'Einstein ...
Publié le 16/12/2011
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C'est le 14 mars que l'on a célébré le centième anniversaire de la naissance d'Einstein, une figure de la science en tous points exceptionnelle : par la célébrité qu'il s'était universellement acquise, même auprès de l'homme de la rue; par l'incompréhension et les controverses que sa théorie de la relativité a suscitées, et qui durent encore ; par l'universalité de ses contributions (il n'est pas de domaine de la physique moderne où ses travaux n'aient joué un rôle capital) ; par la prodigieuse aventure intellectuelle du chercheur isolé qui, par la seule force de sa réflexion, a brutalement surgi au sein d'un monde de savants déjà organisé et hiérarchisé ; par la haute figure spirituelle enfm qu'il a été, et par le drame du savant qu'il a vécu, partagé entre son idéal d'une science pure au service de la connaissance et la conscience des développement les plus pervers qui pouvaient en résulter : de l'innocence de la formule E = MC2 à la tragédie de la bombe.

«
«M 87 », qui se trouve au centre d'un amas dans la
constellation de la Vierge.
Les observations menées au
moyen de techniques les plus modernes, aux limites des
possibilités de détection actuelle, semblent indiquer
l'existence au centre de la galaxie d'une masse telle qu'il
semble raisonnable de penser qu'il s'agit d'un trou noir
géant qui continue à croître en absorbant les étoiles qui
l'entourent.
· Les ondes de gravitation
Une autre manière de détecter les trous noirs est de rechercher les ondes de gravitation, et nous retrouvons
là, par un autre biais, la théorie de la relativité.
Celle-ci prédit en effet que tout corps en mouvement
émet des ondes de gravitation qui
se propagent à la vites
se de la lumière.
Malheureusement, leur intensité est tel
lement faible que leur détection est extrêmement ardue.
Un physicien américain,
J.
Weber, avait annoncé il y a
une dizaine d'années, la détection de ces ondes à la suite
d'expériences très délicates, basées sur la mesure des
vibrations d'un énorme cylindre d'aluminium sous l'in
fluence des ondes de gravitation.
Mais ses expériences
n'ont pu être confmnées
et le doute subsiste sur leur vali
dité.
Ce sont, à nouveau, les astronomes qui ont pris le
relais,
et ont récemment apporté un élément important
au dossier, avec l'étude d'une étoile double qui porte le
nom de
PSR 1913+16.
Il s'agit d'un« pulsar», c'est-à
dire d'une de ces sources dont le rayonnement varie
cycliquement,
et dont une dizaine ont été détectées jus
qu'à présent.
Etoile très dense, généralement étoile à neu
trons ou peut être trou noir, le pulsar est animé d'un
mouvement de rotation sur lui-même extrêmement rapi
de, conséquence de
la loi classique en mécanique de
conservation du mouvement angulaire : ainsi, lorsqu'un
astre se contracte,
sa masse restant identique, sa vitesse
de rotation augmente.
Elle peut atteindre plusieurs cen
taines ou même plusieurs milliers de tours par seconde.
Ce que nous voyons de
la terre, c'est la variation du
champ magnétique de l'astre qui balaye l'espace comme
un phare et vient nous « éclairer • à un rythme directe
ment lié à sa vitesse de rotation.
Dans sa recherche de preuves possibles pour les ondes
de gravitation, Einstein avait évidemment pensé aux
mouvements d'étoiles, mais l'intensité des ondes rayon
nées par une étoile normale est considérablement trop
faible pour pouvoir être détectée sur terre (Weber, d'ail
leurs, pensait pouvoir détecter des ondes en provenance
du centre de la galaxie, qui est supposé contenir une den
sité d'astres très importante).
Avec une étoile à neutrons
ou un trou noir, le problème change de dimension.
Non
que nous puissions mesurer sur terre les ondes rayon
nées, mais ce rayonnement correspond à une importante
perte d'énergie de l'astre ou du systéme binaire auquel il appartient, qui doit se traduire par une diminution de son
énergie cinétique et donc par un ralentissement de sa
vitesse de rotation.
C'est l'observation d'un tel ralentissement qui vient
d'être annoncé
par les trois astronomes de l'université de
Massachusetts, J.
Raylon, L.
Foroler et P.
Mc Culloch, à
la suite d'une patiente observation pendant quatre ans,
de
PSR 1913+16, sur le radiotélescope d'Arecibo
(Porto-Rico}, actuellement le plus puissant du monde.
Ainsi peut-on considérer
--bien que cela reste à confirmer par une étude plus longue en raison de la gran de petitesse de phénomène observé -que les ondes de
gravitation sont une réalité.
Qui plus est, les mesures cor
respondent à l'interprétation d'Einstein, plutôt
qu'à celles
des nombreuses autres théories qui ont essayé, depuis,
d'apporter des corrections de détail ou des raffinements
secondaires à la
magnifique construction intellectuelle
du grand savant né il y a cent ans.
L'éeorce terrestre en flagrant déllt
Depuis l'hypothèse initiale et très controversée de
Wegener sur la dérive des continents, la connaissance de
la physique du globe terrestre avait suffisamment pro
gressé pour que la
« tectonique des plaques » version
moderne de la théorie de Wegener, apparaisse comme
une explication très vraisemblable de
la formation et de
la modification de l'écorce terrestre.
Mais pour assurée
qu'elle paraisse, la tectonique des plaques ne pouvait
s'appuyer que sur l'observation des traces laissées par les
mouvements des plaques continentales (comme
le« rift» atlantique étudié pour l'expédition franco-américaine
Famous, ou celui qui vient d'être observé en détail par
les soviétiques au fond du
lac Baïkal}, et non sur une
observation directe.
Aussi est-ce un événement exceptionnel pour les
géologues qui s'est produit
le 6 novembre dernier avec
l'apparition dans la dépression des Afars (à Djibouti) du
volcan Ardoukoba : en quelques minutes la péninsule
arabique
et l'Afrique se sont écartées de plus d'un mètre.
La dérive des continents a été prise en flagrant délit !
L'intérêt de la dépression des Afars, comme celui de
l'Islande, est qu'il s'agit de deux véritables rifts en l'air
libre.
En effet, en raison même de leur nature, les rifts
sont immergés dans de profondes fosses océaniques,
puisqu'ils constituent la zone frontière entre les plaques,
l'endroit où
le magma sur lequel elles flottent, monte à la
surface et les repousse peu à peu.
Il s'agit donc de zones
où
la« croûte » a une très faible épaisseur.
Les géologues
ont ainsi pu constater que dans les Afars, la croûte est de très faible épaisseur.
La dépression n'a d'ailleurs émergé
que sous la poussée du magma sous-jacent.
Elle est soumise à une intense activité géothermique
(fumerolles, sources chaudes, flux thermique élevé) qui
avait attiré l'attention des géologues depuis plusieurs
années, les poussant à analyser en détail ce phénoméne
presque unique sur
le globe, dans des conditions évidem
ment beaucoup plus faciles que celles des explorations
océaniques profondes.
La mise en surveillance quasi
continue de la dépression a ainsi permis de constater une
importante augmentation des secousses sismiques (plu
sieurs dizaines par jour}, annonciatrices du brutal mou
vement du 6 novembre..
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