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-- Cela demandera un peu de temps, bafouilla Aub.

Publié le 15/12/2013

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temps
-- Cela demandera un peu de temps, bafouilla Aub. -- Prenez votre temps, dit le général. -- Allez-y, Aub, commanda Shuman. Aub se mit au travail, en se penchant. Il prit une autre feuille de papier et encore une autre. Le général egarda finalement sa montre. -- En avez-vous fini avec votre magie, Technicien ? -- Presque, monsieur. Voilà. Quarante et un millions, cinq cent trente-sept mille, trois cent quatre-vingtdeux. Il montra les chiffres griffonnés du résultat. Le général Weider sourit amèrement. Il pressa le bouton de la multiplication sur sa calculatrice, et laissa les chiffres tourbillonner jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent. Puis il sursauta et laissa échapper une exclamation de surprise. -- Par la Galaxie, ce type a raison !   Le président de la Fédération terrestre était devenu hagard, dans sa fonction et en privé, il laissait apparaître sur ses traits sensibles une expression de mélancolie. La guerre denebienne, après son début de vastes mouvements et de grande popularité, s'était réduite à une sordide affaire de manoeuvres et de contremanoeuvres, et le mécontentement s'aggravait régulièrement sur la Terre. Peut-être aussi sur Deneb. Et maintenant le député Brant, président de l'importante Commission sur les crédits militaires, gaspillait gaiement sa demi-heure de rendez-vous en débitant des stupidités. -- Calculer sans calculatrice, déclara impatiemment le président, est une contradiction dans les termes. -- Le calcul, dit le parlementaire, n'est qu'un système pour traiter les données. Une machine peut le faire ou le cerveau humain le pourrait. Permettez que je vous donne un exemple. Sur ce, utilisant les nouveaux talents qu'il avait appris, il s'appliqua avec des sommes et des produits jusqu'à ce que le président se trouve intéressé malgré lui. -- Et ça marche toujours ? -- A chaque fois, monsieur le président. C'est imparable. -- Est-ce difficile d'apprendre ? -- Il m'a fallu une semaine pour bien comprendre. Je pense que vous feriez mieux que moi. -- Ma foi, dit le président en réfléchissant, c'est un petit jeu de société amusant, mais ça sert à quoi ? -- A quoi sert un bébé nouveau-né, monsieur le président ? Pour le moment, il n'y a aucune utilisation concevable, mais ne voyez-vous pas que cela ouvre la voie vers la libération de la machine ? Songez, monsieur le président, dit le parlementaire en se levant, (et sa voix grave prit automatiquement le rythme qu'il employait dans les débats publics), songez que la guerre denebienne est une guerre d'ordinateurs contre ordinateurs. Leurs calculatrices forgent un impénétrable bouclier de contre-missiles contre nos missiles, et les nôtres en forgent un contre les leurs. Si nous augmentons l'efficacité de nos ordinateurs ils font de même avec les leurs et depuis cinq ans un équilibre précaire et sans profit s'est établi. Maintenant, nous avons entre les mains une méthode pour aller au-delà de la calculatrice, pour sauter par-dessus, pour passer au travers. Nous combinerons la mécanique du calcul avec la pensée humaine et nous aurons l'équivalent d'ordinateurs intelligents, de milliards d'entre eux. Je ne peux prédire ce que seront les conséquences dans le détail, mais elles seront incalculables. Et si Deneb nous coiffe au poteau, elles risquent d'être inconcevablement catastrophiques. Le président murmura, troublé : -- Que voudriez-vous que je fasse ? -- Mettez la puissance du gouvernement à l'établissement d'un projet secret de calcul humain. Appelez-le le Projet Nombre, si vous voulez. Je me porte garant pour ma commission mais j'aurai besoin du soutien du gouvernement. -- Mais jusqu'où peut aller le calcul humain ? -- Il n'y a pas de limite. D'après le Programmateur Shuman, qui le premier m'a fait connaître cette découverte... -- J'ai entendu parler de Shuman, naturellement. -- Oui. Eh bien, Shuman me dit qu'en théorie il n'y a rien que les calculatrices ne puissent faire que l'esprit humain ne puisse faire. La calculatrice ne prend qu'un nombre défini d'opérations. L'esprit humain peut eproduire la procédure. Le président réfléchit un instant puis il dit : -- Si Shuman l'affirme, je suis enclin à le croire... en théorie. Mais, dans la pratique, comment quelqu'un eut-il savoir comment marche une calculatrice ? Brant rit de bon coeur. -- Figurez-vous, monsieur le président, que j'ai posé la même question. Il paraît qu'à un moment donné les alculatrices étaient directement conçues par des êtres humains. Elles étaient très simples, évidemment, puisque ela se passait avant l'utilisation rationnelle des ordinateurs pour concevoir des ordinateurs plus avancés. -- Oui, oui, continuez. -- Le Technicien Aub avait apparemment comme passe-temps la reconstitution de certains de ces anciens appareils et, ce faisant, il a étudié les détails de leur fonctionnement et découvert qu'il pouvait les imiter. La multiplication que je viens d'effectuer pour vous est une imitation du fonctionnement d'une calculatrice. -- Stupéfiant ! Le parlementaire toussota discrètement. -- Si je puis me permettre encore un mot, monsieur le président... plus nous pourrons développer cela, plus nous pourrons économiser sur notre budget fédéral de production et d'entretien des ordinateurs. Si le cerveau umain prend la relève, nous pourrons consacrer davantage de notre énergie à des recherches en temps de paix, t le fardeau des frais de guerre sera allégé d'autant pour le contribuable. Ce sera naturellement très avantageux our le parti au pouvoir. -- Ah ! fit le président, je vois où vous voulez en venir. Mais asseyez-vous, mon ami, asseyez-vous. J'ai esoin d'un peu de temps pour y réfléchir. En attendant, montrez-moi encore ce truc de la multiplication. oyons si je peux comprendre le mécanisme.   Le Programmateur Shuman ne chercha pas à précipiter les choses. Loesser était conservateur, très onservateur même, et il aimait traiter avec les ordinateurs, comme l'avaient fait son père et son grand-père avant lui. Malgré tout, il contrôlait le consortium des ordinateurs pour l'Europe occidentale et, s'il pouvait être persuadé de participer au Projet Nombre avec enthousiasme, beaucoup de progrès seraient accomplis. Mais Loesser se faisait tirer l'oreille. Il déclara : -- Je ne sais pas si j'aime cette idée de relâcher notre emprise sur les ordinateurs. L'esprit humain est capricieux. Tandis que la calculatrice donnera la même solution au même problème, chaque fois. Quelle garantie avons-nous que le cerveau humain en fera autant ? -- Le cerveau humain, Ordinateur Loesser, ne fait que manipuler les faits. Peu importe qu'ils le soient par le cerveau humain ou par un appareil. Ce ne sont que des instruments. -- Oui, oui. J'ai étudié votre ingénieuse démonstration tendant à prouver que l'esprit peut imiter l'ordinateur, mais cela me semble un peu léger. Je veux bien accepter la théorie, mais quelle raison avons-nous de penser que la théorie peut être convertie en pratique ? -- Je crois que nous avons une raison. Après tout, les ordinateurs n'ont pas toujours existé. Les hommes des cavernes, avec leurs trirèmes, leurs haches de pierre et leurs chemins de fer n'avaient pas d'ordinateurs. -- Peut-être ne calculaient-ils pas ? -- Vous ne pouvez croire cela ! Même la construction d'un chemin de fer ou d'une ziggourat exigeait un peu de calcul, et cela devait être fait sans les ordinateurs tels que nous les connaissons. -- Est-ce que vous insinuez qu'ils calculaient à la façon que vous démontrez ? -- Probablement pas. Après tout, cette méthode - au fait, nous l'appelons graphitique, dérivé d'un vieux mot européen, grapho, signifiant écrire - est développée à partir des ordinateurs eux-mêmes, donc elle ne peut pas les avoir précédés. Malgré tout, les hommes des cavernes devaient avoir une méthode quelconque, hein ? -- Des arts perdus ! Si nous devons parler des arts perdus... -- Non, non. Je ne suis pas un fanatique des arts perdus, bien que je reconnaisse qu'il a dû en exister. Après tout, l'homme mangeait du blé avant l'hydroponique, et si les peuplades primitives mangeaient du blé, elles devaient le cultiver dans la terre. Qu'auraient-elles pu faire d'autre ? -- Je ne sais pas, mais je croirai à la culture dans la terre quand je verrai quelqu'un faire pousser du blé dans la terre. Et je croirai à l'allumage du feu en frottant deux morceaux de silex quand je l'aurai vu de mes yeux. Shuman se fit apaisant. -- Je vous l'accorde, mais restons-en à la graphitique. Ce n'est qu'une partie du processus d'éthéréalisation. Le transport par engins massifs fait place au transfert direct de masse. Les engins de communication deviennent de jour en jour moins massifs et plus efficaces. A ce sujet, comparez votre calculatrice de poche avec les appareils énormes d'il y a mille ans. Pourquoi, dans ce cas, ne pas se débarrasser entièrement des ordinateurs ? Allons, monsieur, le Projet Nombre est déjà bien lancé, il progresse à grands pas. Mais nous voulons votre aide. Si le patriotisme ne vous inspire pas, songez à l'aventure intellectuelle en jeu ! -- Quels progrès ? demanda Loesser, sceptique. Que pouvez-vous faire au-delà de la multiplication ? Pouvez-vous intégrer une fonction transcendantale ? -- Nous y arriverons avec le temps. Avec le temps, monsieur. Au cours du dernier mois, j'ai appris à effectuer la division. Je peux déterminer, et correctement, des quotients intégraux et des quotients décimaux. -- Des quotients décimaux ? A combien de décimales ? Le Programmateur Shuman s'efforça de garder un ton nonchalant : -- N'importe quel nombre. Loesser  resta bouche bée. -- Sans calculatrice ? -- Posez-moi un problème. -- Divisez vingt-sept par treize. Jusqu'à six décimales. Cinq minutes plus tard, Shuman annonça : -- Deux virgule zéro, sept, six, neuf, deux, trois. Loesser vérifia. -- Par exemple, c'est ahurissant ! La multiplication ne m'a pas tellement impressionné parce qu'elle comporte des intégrales, après tout, et j'ai pensé qu'un truc de manipulation pourrait l'expliquer. Mais les décimales... -- Et ce n'est pas tout. Il y a un nouveau développement qui est, jusqu'à présent, ultra-secret et que je ne evrais pas même évoquer. Mais enfin... il se peut que nous ayons opéré une percée sur le front de la racine arrée. -- La racine carrée ? -- Cela comporte quelques points délicats et nous n'avons pas encore tout aplani, mais le Technicien Aub, elui qui a inventé cette science et qui a une intuition étonnante pour l'appliquer, affirme qu'il a presque résolu e problème. Et ce n'est qu'un simple Technicien. Un homme comme vous, un mathématicien expert, ne devrait voir aucune difficulté. -- Des racines carrées, murmura Loesser, séduit. -- Les racines cubiques aussi. Etes-vous avec nous ? Loesser  tendit brusquement la main. -- Comptez sur moi !   Le général Weider arpentait le fond de la salle et s'adressait à ses auditeurs à la manière d'un professeur de hoc face à un groupe d'élèves récalcitrants. Peu importait au général qu'il y eût des savants civils à la tête du rojet Nombre, il en était le chef et c'était ainsi qu'il se considérait à tout moment. -- Les racines carrées, c'est bien joli, dit-il. Je ne peux pas les extraire moi-même et je ne comprends pas les méthodes, mais c'est très bien. Malgré tout, le Projet ne va pas être détourné dans ce que certains d'entre vous appellent les bases. Vous pourrez jouer avec la graphitique tant que vous voudrez quand la guerre sera finie, mais pour le moment nous avons des problèmes pratiques très précis à résoudre. Dans un coin éloigné, le Technicien Aub écoutait avec une douloureuse attention. Il n'était plus un Technicien, naturellement, ayant été relevé de ses fonctions et affecté au Projet, avec un titre ronflant et un gros salaire. Mais, naturellement, la ségrégation sociale demeurait et les dirigeants scientifiques haut placés ne pouvaient se résoudre à l'admettre dans leurs rangs, sur un pied d'égalité. Il faut rendre cette justice à Aub qu'il ne le souhaitait pas. Il était mal à l'aise avec eux, tout comme eux avec lui. Le général pérorait : -- Notre but est simple, messieurs, le remplacement de l'ordinateur. Un vaisseau capable de naviguer dans l'espace sans ordinateur à bord peut être construit en un cinquième du temps normal, et à un dixième des frais d'un vaisseau doté d'un ordinateur. Nous pourrons construire des escadres cinq fois, dix fois plus importantes que ne le peut Deneb, si nous éliminons l'ordinateur. Et je vois même plus loin. Cela paraît sans doute fantastique aujourd'hui, un simple rêve, mais je vois dans l'avenir le missile habité. Un murmure courut dans le public. Le général poursuivit : -- A l'heure actuelle, notre pierre d'achoppement est la suivante : l'intelligence des missiles est limitée. L'ordinateur qui les contrôle ne peut être démesuré et, pour cette raison, ils ne peuvent s'adapter assez vite à la nature changeante des défenses anti-missiles. Peu de missiles, s'il y en a, atteignent leur but, et la guerre des missiles sera bientôt dans l'impasse ; pour l'ennemi, heureusement, autant que pour nous ! D'autre part, un missile contenant un homme ou deux, contrôlant le vol au moyen de la graphitique, serait plus léger, plus mobile, plus intelligent. Il nous donnerait une avance qui pourrait bien être la marge de la victoire. De plus, messieurs, les exigences de la guerre nous contraignent à ne pas oublier une chose. On peut plus aisément sacrifier un homme qu'un ordinateur. Des missiles habités pourraient être lancés en grand nombre et dans des circonstances qu'aucun bon général n'envisagerait pour le lancement de missiles dirigés par ordinateurs... Le général en dit beaucoup plus mais le Technicien Aub n'attendit pas davantage.   Le Technicien Aub, dans l'intimité de ses appartements, travailla longuement à la lettre qu'il laissait derrière lui. Finalement, le texte fut le suivant : « Quand j'ai commencé à étudier ce que l'on appelle maintenant la graphitique, ce n'était qu'un passetemps. Je n'y voyais qu'un amusement intéressant, un exercice de l'esprit. « Quand le Projet Nombre a commencé, je pensais que d'autres étaient plus sages que moi, que la graphitique aurait peut-être un usage pratique, pour le bien de l'humanité : aider à la production d'engins de transfert de masse vraiment pratiques, peut-être. Mais je vois maintenant qu'elle ne sera utilisée que pour la mort et la destruction. Je ne puis supporter le poids de la responsabilité d'avoir inventé la graphitique. » Sur ce, il tourna résolument contre lui-même l'objectif d'un dépolarisateur à protéine et mourut sans douleur.   Ils entouraient la tombe du petit Technicien. Un hommage était rendu à la grandeur de sa découverte. Le Programmateur Shuman baissait la tête, comme tous les autres, mais n'éprouvait aucune émotion. Le
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« appareils et,cefaisant, ilaétudié lesdétails deleur fonctionnement etdécouvert qu’ilpouvait lesimiter.

La multiplication quejeviens d’effectuer pourvousestune imitation dufonctionnement d’unecalculatrice. — Stupéfiant ! Le parlementaire toussotadiscrètement. — Si jepuis mepermettre encoreunmot, monsieur leprésident...

plusnous pourrons développer cela,plus nous pourrons économiser surnotre budget fédéral deproduction etd’entretien desordinateurs.

Silecerveau humain prendlarelève, nouspourrons consacrer davantage denotre énergie àdes recherches entemps depaix, et lefardeau desfrais deguerre seraallégé d’autant pourlecontribuable.

Cesera naturellement trèsavantageux pour leparti aupouvoir. — Ah ! fitleprésident, jevois oùvous voulez envenir.

Maisasseyez-vous, monami,asseyez-vous.

J’ai besoin d’unpeudetemps pouryréfléchir.

Enattendant, montrez-moi encorecetruc delamultiplication. Voyons sije peux comprendre lemécanisme.   Le Programmateur Shumannechercha pasàprécipiter leschoses.

Loesser étaitconservateur, très conservateur même,etilaimait traiteraveclesordinateurs, commel’avaient faitson père etson grand-père avant lui.Malgré tout,ilcontrôlait leconsortium desordinateurs pourl’Europe occidentale et,s’il pouvait être persuadé departiciper auProjet Nombre avecenthousiasme, beaucoupdeprogrès seraient accomplis. Mais Loesser sefaisait tirerl’oreille.

Ildéclara : — Je nesais passij’aime cetteidéederelâcher notreemprise surlesordinateurs.

L’esprithumain est capricieux.

Tandisquelacalculatrice donneralamême solution aumême problème, chaquefois.Quelle garantie avons-nous quelecerveau humain enfera autant ? — Le cerveau humain, Ordinateur Loesser,nefait que manipuler lesfaits.

Peuimporte qu’ilslesoient par le cerveau humain oupar unappareil.

Cenesont quedesinstruments. — Oui, oui.J’aiétudié votreingénieuse démonstration tendantàprouver quel’esprit peutimiter l’ordinateur, maiscelamesemble unpeu léger.

Jeveux bienaccepter lathéorie, maisquelle raison avons-nous de penser quelathéorie peutêtreconvertie enpratique ? — Je crois quenous avons uneraison.

Aprèstout,lesordinateurs n’ontpastoujours existé.Leshommes des cavernes, avecleurs trirèmes, leurshaches depierre etleurs chemins defer n’avaient pasd’ordinateurs. — Peut-être necalculaient-ils pas ? — Vous nepouvez croirecela !Même laconstruction d’unchemin defer oud’une ziggourat exigeaitunpeu de calcul, etcela devait êtrefaitsans lesordinateurs telsque nous lesconnaissons. — Est-ce quevous insinuez qu’ilscalculaient àla façon quevous démontrez ? — Probablement pas.Après tout,cette méthode – au fait,nous l’appelons graphitique, dérivéd’unvieux mot européen, grapho , signifiant écrire – est développée àpartir desordinateurs eux-mêmes, doncellenepeut pas lesavoir précédés.

Malgrétout,leshommes descavernes devaientavoiruneméthode quelconque, hein ? — Des artsperdus ! Sinous devons parlerdesarts perdus... — Non, non.Jene suis pasunfanatique desarts perdus, bienquejereconnaisse qu’iladû enexister.

Après tout, l’homme mangeait dublé avant l’hydroponique, etsiles peuplades primitives mangeaient dublé, elles devaient lecultiver danslaterre.

Qu’auraient-elles pufaire d’autre ? — Je nesais pas, mais jecroirai àla culture danslaterre quand jeverrai quelqu’un fairepousser dublé dans laterre.

Etjecroirai àl’allumage dufeu enfrottant deuxmorceaux desilex quand jel’aurai vudemes yeux. Shuman sefit apaisant. — Je vousl’accorde, maisrestons-en àla graphitique.

Cen’est qu’une partieduprocessus d’éthéréalisation. Le transport parengins massifs faitplace autransfert directdemasse.

Lesengins decommunication deviennent de jour enjour moins massifs etplus efficaces.

Ace sujet, comparez votrecalculatrice depoche aveclesappareils énormes d’ilya mille ans.Pourquoi, danscecas, nepas sedébarrasser entièrement desordinateurs ? Allons, monsieur, leProjet Nombre estdéjà bien lancé, ilprogresse àgrands pas.Mais nousvoulons votreaide.Sile patriotisme nevous inspire pas,songez àl’aventure intellectuelle enjeu ! — Quels progrès ? demanda Loesser,sceptique.

Quepouvez-vous faireau-delà delamultiplication ? Pouvez-vous intégrerunefonction transcendantale ? — Nous yarriverons avecletemps.

Avecletemps, monsieur.

Aucours dudernier mois,j’aiappris à effectuer ladivision.

Jepeux déterminer, etcorrectement, desquotients intégraux etdes quotients décimaux. — Des quotients décimaux ? Acombien dedécimales ? Le Programmateur Shumans’efforça degarder unton nonchalant : — N’importe quelnombre. Loesser  restabouche bée. — Sans calculatrice ? — Posez-moi unproblème. — Divisez vingt-sept partreize.

Jusqu’à sixdécimales. Cinq minutes plustard, Shuman annonça : — Deux virgulezéro,sept,six,neuf, deux, trois.. »

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