Baudelaire - Les Fleurs du mal : Ciel brouillé
Publié le 04/03/2011
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On dirait ton regard d'une vapeur couvert; Ton œil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert?) Alternativement tendre, rêveur, cruel, Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel 5 Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés, Qui font se fondre en pleurs les cœurs ensorcelés, Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord, Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort. Tu ressembles parfois à ces beaux horizons 10 Qu'allument les soleils des brumeuses saisons... Comme tu resplendis, paysage mouillé Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé! O femme dangereuse, ô séduisants climats! Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas, 15 Et saurai-je tirer de l'implacable hiver Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer? Les fleurs du mal, Spleen et Idéal, L.
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