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BALZAC (Le Curé de Village)

Publié le 13/02/2012

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(Gérard, jeune ingénieur, sorti de l'Ecole des Ponts et Chaussées et de Polytechnique, est fort déçu du sort que lui fait la Société. Dans une lettre à son protecteur, il fait la critique du système des grandes écoles).

 

 

 

Entre seize et dix-huit ans, je me suis adonné à l'étude des sciences exactes de manière à me rendre malade, vous le savez. Mon avenir dépendait de mon admission à l'Ecole Polytechnique. Dans ce temps, mes travaux ont démesuriment cultivé mon cerveau, j'ai failli mourir, j'étudiais nuit et jour, je me faisais plus fort que la nature de mes organes ne le permettait peut-être ?

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« RESUME/ANALYSE 75 crae11es études au temps où l'adulte aehève ses divenes cmluanceS, doit pmduhe des malheunlnconnus, en tuant à la lueur des lampes certaines faeultéa précleœes qui plus tard se développeraient grandes et fortes.

la lois de la nature sont impitoyables, elles ne cèdent en rien aux entrepriles ni aux vouloirs de la Société.

Dans l'ordre moral comme dans l'ordre naturel, tout abus se paie.

Les fruibl demandés avant le temps en sene chaude à un ubre viennent aux dépens de l'arbre même ou de la qualité de ses pmduibl.

La Quintinie (1) tuait des orangen pour donner à Louis XIV un bouquet de fleun, chaque matin, en toute saison.

n en est de même des Intelligences.

La force demandée à des cerveaux adultes est un escompte de leur avenir.

Ce qui manque essentiellement à notre époque est l'esprit létlfdatlf.

L'Europe n'a point encore eu de vrais léglslateun depuis Jésus-Christ, qui n'ayant point donné son Code poUtlque, a laissé son œuvre Incomplète.

Ainsi, avant d'établlr les Ecoles Spéciales et leur mode de recrutement, y a-t-U eu de ces grands penseun qui tiennent dans leur tête l'Immensité des relations totales d'une Institu­ tion avec les forces humaines, qui en balancent les avantages et les lnconvénienbl, qui étudient dans le p81111é les lois de l'avenir? S'est-on enquis du sort des hommes exceptionnels qui, par un huard fatal, savaient les sciences humaines avant le temps ? En a·t-on calculé la l'8leté? En a-t-on examiné la fln ? A-t-on rechet'Ché les moyens par lesquels Us ont pu soutenir la perpétuelle étreinte de la pensée ? Combien, comme PIIIICai, sont morts prématwément, usés par la science ? A-t-on rechet'Ché l'ige auquel ceux qui ont vécu longtemps avaient commencé leun études ? Savait-on, sait-on, au moment où J'écris, les dispositions Intérieures des cerveaux qui peuvent supporter 1'81111aut prématuré des connahllances humaines ? Soupçonne-t-on que cette question tient à la physiologie de l'homme avant tout? Eh! bien, Je emis, moi, maintenant, que la règle géaénle est de rester longtemps dans l'état végétatif de l'adolescence.

L'exception que constitue la force des orp· nes dans l'adolescence a, la plupart du temps, pour résultat l'abréviation de la vie.

Ainsi, l'homme de aénfe qui résiste à un précoce exercice de ses faeultés doit être une exception dans l'exception.

Si Je suis d'aecord avec les faibl sociaux et l'observation médlcaie, le mode suivi en France pour le recrutement des Ecoles Spéciales est donc une mutilation dans. »

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