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Avant qu'il pût y songer, Tom se glissa derrière Et lui donna de la botte pour lui apprendre.

Publié le 30/10/2013

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Avant qu'il pût y songer, Tom se glissa derrière Et lui donna de la botte pour lui apprendre. Un coup de botte sur le séant, se dit Tom, Serait une bonne façon de lui apprendre.   Mais plus durs que la pierre sont la chair et l'os D'un Troll assis seul dans les collines. Autant donner de la botte à la racine de la montagne, Car le séant d'un troll ne la sent pas. Le vieux Troll rit en entendant Tom grogner, Et il sut que ses pieds le ressentaient.   La jambe de Tom est boiteuse depuis qu'il est rentré chez lui. Et son pied sans botte est estropié durablement ; Mais Troll ne s'en soucie pas, et il est toujours là Avec l'os qu'il a chipé à son propriétaire. Le séant du vieux Troll est toujours le même, Et l'os qu'il a chipé à son propriétaire.   -- Eh bien, voilà un avertissement pour nous tous ! dit Merry, riant. Heureusement que vous vous êtes servi d'un bâton et non de votre main, Grands-Pas ! -- Où as-tu pris cela, Sam ? demanda Pippin. Je n'ai jamais entendu ces mots auparavant. Sam murmura quelque chose d'incompréhensible. -- Cela sort de sa propre tête, bien sûr, dit Frodon. J'apprends beaucoup sur Sam Gamegie au cours de ce voyage. Il a commencé par être un conspirateur, et maintenant c'est un ménestrel. Il finira par devenir un agicien ou un guerrier ! -- J'espère bien que non, dit Sam. Je ne voudrais être ni l'un ni l'autre ! L'après-midi, ils poursuivirent leur descente dans les bois. Ils suivaient probablement la piste même que andalf, Bilbon et les Nains avaient utilisée de nombreuses années auparavant. Après quelques milles, ils ébouchèrent au haut d'un grand talus qui dominait la Route. À ce point, elle avait laissé la Fontgrise loin errière dans son étroite vallée, et elle suivait de près le pied des collines, roulant et serpentant en direction de 'est parmi les bois et les pentes couvertes de bruyère vers le Gué et les Montagnes. Grands-Pas désigna, non loin ur le talus, une pierre dans l'herbe. Dessus, se voyaient encore, grossièrement taillés et maintenant très altérés, es runes de nains et des signes secrets. -- Voilà ! dit Merry. Ce doit être la pierre qui marquait l'endroit où était caché l'or des Trolls. Combien reste-il de la part de Bilbon, je me demande, Frodon ? Frodon regarda la pierre, souhaitant que Bilbon n'eût pas rapporté chez lui de trésor plus dangereux, ou ont il fût plus difficile de se séparer. -- Rien du tout, dit-il. Bilbon a tout donné. Il ne considérait pas que ce trésor lui appartenait, puisqu'il enait de voleurs, m'a-t-il-dit.   La Route s'étendait tranquille sous les ombres allongées du début du soir. On ne voyait aucun signe d'autres oyageurs. Comme il n'y avait pas d'autre chemin possible, ils descendirent le talus et, tournant à gauche, artirent aussi vite qu'ils le pouvaient. Bientôt, un épaulement des collines intercepta la lumière du soleil qui se ouchait rapidement. Un vent froid descendait à leur rencontre des montagnes qu'ils avaient devant eux. Ils commençaient à chercher un endroit hors de la Route pour établir leur campement de la nuit, quand ils ntendirent un son qui ramena soudain la peur dans leurs coeurs : celui de sabots de chevaux derrière eux. Ils se etournèrent, mais ne purent voir loin en raison des nombreux tours et détours de la Route. Ils sortirent aussi ite que possible du chemin battu et grimpèrent dans les profonds fourrés de bruyères et de myrtilles qui arnissaient les pentes, jusqu'au moment où ils arrivèrent à un coin de noisetiers touffus. Du milieu des fourrés, ls pouvaient voir la Route, pâle et grise dans la lumière déclinante, à quelque trente pieds plus bas. Le bruit des abots approchait. Les chevaux allaient bon train, avec un léger badaboum-badaboum-badaboum. Puis, aiblement, comme emporté par la brise, ils crurent entendre un tintement mat, comme de clochettes. -- Ce son n'est pas celui d'un cheval de Cavalier Noir ! dit Frodon, qui écoutait attentivement. Les autres Hobbits s'accordèrent avec espoir là-dessus, mais ils restaient pleins de méfiance. Ils redoutaient epuis si longtemps d'être poursuivis que tout bruit venant de derrière eux leur paraissait menaçant et hostile. ais Grands-Pas se penchait à présent en avant, courbé jusqu'à terre, une main contre son oreille et une xpression joyeuse sur le visage. La lumière diminuait et les feuilles bruissaient doucement sur les arbustes. Plus claires et plus proches, les lochettes tintaient et, badaboum, venait le son d'un trot rapide. Soudain apparut en bas un cheval blanc, luisant dans l'ombre et courant à vive allure. Dans le crépuscule, sa têtière scintillait et étincelait, comme cloutée de gemmes semblables à de vivantes étoiles. Le manteau du cavalier flottait derrière lui et son capuchon était ejeté en arrière ; ses cheveux dorés volaient, chatoyants, au vent de sa course. Frodon eut l'impression qu'une umière blanche brillait au travers de la forme et des vêtements du cavalier comme au travers d'un mince voile. Grands-Pas bondit hors de sa cachette et se précipita vers la Route, criant et sautant par la bruyère, mais vant même qu'il n'eût bougé ou appelé, le cavalier avait serré la bride de son cheval et s'était arrêté, levant les yeux vers le fourré où ils se tenaient. À la vue de Grands-Pas, il sauta à terre et courut à sa rencontre, criant : -- Ai na vedui Dunadan ! Mae govannen ! Son parler et le son clair de sa voix ne laissèrent aucun doute dans leur coeur : le cavalier était de la race lfique. Nuls autres dans le vaste monde n'avaient des voix aussi belles à entendre. Mais il semblait y avoir une ote de hâte ou de crainte dans son appel, et ils virent qu'il parlait maintenant à Grands-Pas avec rapidité et nstance. Grands-Pas leur fit bientôt signe, et les Hobbits quittèrent leur fourré pour rejoindre en hâte la Route. -- Voici Glorfindel, qui demeure dans la maison d'Elrond, dit Grands-Pas. -- Salut, et bonne rencontre, enfin ! dit le Seigneur Elfe à Frodon. J'ai été envoyé de Fondcombe à votre echerche. Nous craignions que vous ne fussiez en danger sur la route. -- Gandalf a donc atteint Fondcombe ? s'écria Frodon, tout joyeux. -- Non. Pas encore lors de mon départ ; mais cela, c'était il y a neuf jours, répondit Glorfindel. Elrond avait eçu des nouvelles qui l'avaient inquiété. Certain de ma famille qui voyageaient dans votre pays au-delà du aranduin [11] avaient appris que les choses allaient de travers, et ils avaient envoyé des messages en toute hâte. Ils isaient que les Neuf étaient sortis et que vous étiez égarés, portant un grand fardeau en l'absence d'un guide, ar Gandalf n'était pas revenu. Il y a peu de gens même à Fondcombe qui puissent chevaucher ouvertement ontre les Neuf ; mais ceux qui existaient, Elrond les envoya vers le nord, l'ouest et le sud. On pensait que vous pourriez faire un grand détour pour éviter d'être poursuivis, et vous perdre ainsi dans les Terres Sauvages. « Ce fut à moi qu'il appartint de prendre la Route, et je suis arrivé au Pont de Mitheithel, où j'ai laissé un signe il y a près d'une semaine. Trois des serviteurs de Sauron étaient sur le Pont, mais ils se retirèrent et je les oursuivis vers l'ouest. Je suis aussi tombé sur deux autres, mais ils se sont détournés vers le sud. Depuis lors, j'ai cherché votre trace. Je l'ai trouvée il y a deux jours et je l'ai suivie par-dessus le Pont ; et aujourd'hui, j'ai noté l'endroit où vous étiez redescendus des collines. Mais, allons ! Il n'y a pas de temps à perdre à donner de plus amples détails. Puisque vous êtes ici, il nous faut risquer le péril de la Route et aller. Ils sont cinq derrière ous, et quand ils découvriront votre trace, ils nous poursuivront comme le vent. Et ils ne forment pas la totalité. Où peuvent être les quatre autres, je l'ignore. Je crains de trouver le Gué déjà tenu contre nous. « Tandis que Glorfindel parlait, les ombres du soir s'épaississaient. Frodon se sentit pris d'une grande lassitude. Dès le moment où le soleil avait commencé à baisser, le brouillard qu'il avait devant les yeux s'était assombri, et il voyait une ombre s'établir entre lui et les visages de ses amis. À présent, la douleur l'assaillait, et il avait froid. Il vacilla et se retint au bras de Sam. -- Mon maître est malade et blessé, dit Sam en colère. Il ne peut pas continuer à voyager, la nuit tombée. Il a besoin de repos. Glorfindel rattrapa Frodon au moment où celui-ci glissait à terre et, le prenant doucement dans ses bras, il le dévisagea avec une gravité inquiète. Grands-Pas raconta brièvement l'attaque de leur campement sous le Mont Venteux et l'histoire du poignard meurtrier. Il sortit le manche, qu'il avait gardé, et le tendit à l'Elfe. Glorfindel frissonna en le prenant, mais il l'examina avec attention. -- Il y a des inscriptions maléfiques sur le manche, dit-il ; bien que vos yeux puissent ne pas les voir. Gardez le, Aragorn, jusqu'à notre arrivée à la maison d'Elrond ! Mais faites attention, et maniez le le moins possible ! Les blessures infligées par cette arme dépassent, hélas ! mes pouvoirs de guérison. Je ferai ce que je peux - mais je vous presse d'autant plus de continuer sans prendre de repos. Il chercha des doigts la blessure sur l'épaule de Frodon, et son visage se fit plus grave, comme s'il fût inquiet de ce qu'il avait appris. Mais Frodon sentit diminuer le froid dans son côté et dans son bras ; une légère chaleur descendit de son épaule à sa main, et la douleur devint plus supportable. L'obscurité du soir lui parut plus légère autour de lui, comme si un nuage s'était retiré. Il vit de nouveau les visages de ses amis plus clairement et un enouveau d'espoir et de force se fit jour en lui. -- Vous monterez mon cheval, dit Glorfindel. Je vais raccourcir les étriers jusqu'au bas de la selle, et vous devrez vous tenir aussi serré que vous le pourrez. Mais vous n'avez rien à craindre : mon cheval ne laisserait omber aucun cavalier que je lui ordonne de porter. Il a le pas léger et égal, et si le danger nous étreint de trop près, il vous emportera à une vitesse avec laquelle les coursiers noirs de l'ennemi eux-mêmes ne sauraient rivaliser. -- Non, il ne le fera pas ! dit Frodon. Je ne le monterai pas si je dois être emporté à Fondcombe ou n'importe où d'autre en abandonnant mes amis au danger. Glorfindel sourit : -- Je doute fortement, dit-il, que vos amis soient en danger si vous n'êtes pas là ! La poursuite serait lancée après vous et nous laisserait en paix, je pense. C'est vous, Frodon, et ce que vous portez qui nous mettez tous en péril. Frodon n'eut rien à répondre, et il se laissa persuader de monter le cheval blanc de Glorfindel. À sa place, le poney fut chargé d'une bonne part des fardeaux des autres, de sorte qu'ils marchèrent alors d'un pas beaucoup plus léger et qu'ils gardèrent pendant un certain temps une bonne allure, mais les Hobbits commencèrent à trouver durs à suivre les pas rapides et infatigables de l'Elfe. Il les menait toujours, jusque dans l'obscurité et encore dans la nuit profonde et ennuagée. Il n'y avait ni étoile ni lune. Ce ne fut pas avant la grisaille de l'aube qu'il leur permit de faire halte. À ce moment, Pippin, Merry et Sam dormaient presque sur leurs jambes trébuchantes ; et Grands-Pas, à en juger par l'affaissement de ses épaules, Grands-Pas lui-même semblait fatigué. Frodon, assis sur le cheval, était perdu dans un sombre rêve. Ils se jetèrent à terre dans la bruyère à quelques mètres du bord de la route et s'endormirent aussitôt. Il leur sembla avoir à peine fermé les yeux quand Glorfindel, qui avait pris la garde pendant leur sommeil, les réveilla. La matinée était déjà bien entamée, et les nuages et les brumes de la nuit s'étaient dissipés. -- Buvez ceci ! leur dit Glorfindel, versant successivement à chacun un peu de liqueur de sa gourde cloutée d'argent. Le liquide était clair comme de l'eau de roche ; elle n'avait aucun goût et elle ne se révélait ni chaude ni froide dans la bouche ; mais force et vigueur semblèrent affluer dans leurs membres au fur et à mesure qu'ils la buvaient. Après l'absorption de ce breuvage, le pain rassis et les fruits secs (qui étaient maintenant tout ce qu'il leur restait) parurent mieux satisfaire leur faim que maints petits déjeuners dans la Comté. Ils s'étaient reposés un peu moins de cinq heures quand ils reprirent la route. Glorfindel les poussait toujours, ne leur permettant que deux brèves haltes au cours de la marche de la journée. Ils couvrirent ainsi près de vingt milles avant la tombée de la nuit, et ils arrivèrent à un point où la Route tournait à droite pour descendre dans le fond de la vallée et gagner directement le Bruinen. Jusque-là, il n'y avait eu aucun signe ni aucun son de poursuite perceptibles aux Hobbits ; mais souvent Glorfindel s'arrêtait et écoutait un moment, s'ils traînaient en arrière, et un nuage d'inquiétude se voyait sur son visage. Une ou deux fois, il s'adressa à GrandsPas en langue elfique. Mais quelle que fût l'inquiétude de leurs guides, il était clair que les Hobbits ne pouvaient aller plus loin ce soir-là. Ils trébuchaient, ivres de fatigue, et ils n'avaient plus d'autre pensée que leurs pieds et leurs jambes. La souffrance de Frodon avait redoublé, et, durant la journée, ce qui l'environnait s'était estompé en ombres d'un gris spectral. Il accueillit presque avec soulagement la tombée de la nuit, car alors le monde semblait moins pâle et vide.   Les Hobbits étaient toujours las en repartant de bonne heure le lendemain matin. Il y avait encore bien des milles à parcourir pour arriver au Gué, et ils avançaient en clopinant du meilleur pas qu'ils pouvaient fournir. -- Le plus grand péril sera juste avant d'atteindre la rivière, dit Glorfindel, car mon coeur m'avertit que la poursuite est maintenant rapide derrière nous, et un autre danger peut nous attendre près du Gué. La Route descendait régulièrement au flanc de la colline, et il y avait à présent de part et d'autre beaucoup d'herbe, dans laquelle les Hobbits marchaient quand ils le pouvaient pour soulager leurs pieds fatigués. Vers la fin de l'après-midi, ils arrivèrent à un endroit où la Route entrait soudain dans l'ombre dense de hauts pins puis plongeait dans une profonde tranchée, avec des parois de pierre rouge escarpées et humides. Des échos résonnèrent tandis qu'ils se hâtaient de la franchir ; et le son de nombreux pas semblait suivre les leurs. Tout d'un coup, comme par une porte lumineuse, la Route ressortit du tunnel en terrain découvert. Là, au bas d'une pente rapide, ils virent devant eux un long mille plat, et au-delà le Gué de Fondcombe. De l'autre côté, s'élevait une rive brune escarpée, sur laquelle se faufilait un sentier en lacets ; et derrière, les hautes montagnes se dressaient, contrefort sur contrefort et cime sur cime, dans le ciel pâlissant. Il y avait encore un écho semblable à celui de pas qui les suivaient dans la tranchée ; c'était un son impétueux comme d'un grand vent s'élevant et se déversant dans les branches des pins. Glorfindel se retourna un moment pour écouter, puis il bondit en avant avec un grand cri. -- Fuyez ! hurla-t-il. Fuyez ! L'ennemi est sur nous ! Le cheval blanc s'élança. Les Hobbits descendirent la pente en courant. Glorfindel et Grands-Pas suivirent en arrière garde. Ils n'étaient qu'à mi-chemin du terrain plat, quand soudain retentit le galop de chevaux. Par l'ouverture entre les arbres qu'ils venaient de quitter sortit un Cavalier Noir. Il retint sa monture et fit halte, se tournant sur sa selle. Un autre le suivit, puis un autre, et deux autres encore. -- Partez en avant ! Allez ! cria Glorfindel à Frodon. Celui-ci n'obéit pas immédiatement, pris d'une étrange hésitation. Ramenant le cheval au pas, il se retourna pour regarder en arrière. Les Cavaliers montés sur leurs grands coursiers semblaient des statues menaçantes sur une colline, noire et massive, tandis que tous les bois et les terres qui les entouraient s'effaçaient comme dans une brume. Il sut tout à coup dans son coeur qu'ils lui ordonnaient silencieusement d'attendre. Alors, aussitôt, la peur et la haine s'éveillèrent en lui. Sa main lâcha la bride pour saisir la poignée de son épée et, dans un éclair rouge, il la tira.

« de gemmes semblables àde vivantes étoiles.Lemanteau ducavalier flottaitderrière luietson capuchon était rejeté enarrière ; sescheveux dorésvolaient, chatoyants, auvent desacourse.

Frodon eutl’impression qu’une lumière blanche brillaitautravers delaforme etdes vêtements ducavalier commeautravers d’unmince voile. Grands-Pas bondithorsdesacachette etse précipita verslaRoute, criantetsautant parlabruyère, mais avant même qu’iln’eût bougé ouappelé, lecavalier avaitserré labride deson cheval ets’était arrêté, levantles yeux verslefourré oùilssetenaient.

Àla vue deGrands-Pas, ilsauta àterre etcourut àsa rencontre, criant : —  Ai na vedui Dunadan ! Maegovannen !Son parler etleson clair desavoix nelaissèrent aucundoutedansleurcœur : lecavalier étaitdelarace elfique.

Nulsautres danslevaste monde n’avaient desvoix aussi belles àentendre.

Maisilsemblait yavoir une note dehâte oudecrainte danssonappel, etils virent qu’ilparlait maintenant àGrands-Pas avecrapidité et instance.

Grands-Pas leurfitbientôt signe,etles Hobbits quittèrent leurfourré pourrejoindre enhâte laRoute. — Voici Glorfindel, quidemeure danslamaison d’Elrond, ditGrands-Pas. — Salut, etbonne rencontre, enfin !ditleSeigneur ElfeàFrodon.

J’aiétéenvoyé deFondcombe àvotre recherche.

Nouscraignions quevous nefussiez endanger surlaroute. — Gandalf adonc atteint Fondcombe ? s’écriaFrodon, toutjoyeux. — Non.

Pasencore lorsdemon départ ; maiscela,c’était ilya neuf jours, répondit Glorfindel.

Elrondavait reçu desnouvelles quil’avaient inquiété.

Certaindema famille quivoyageaient dansvotre paysau-delà du Baranduin [11] avaient apprisqueleschoses allaient detravers, etils avaient envoyédesmessages entoute hâte.Ils disaient quelesNeuf étaient sortisetque vous étiez égarés, portant ungrand fardeau enl’absence d’unguide, car Gandalf n’étaitpasrevenu.

Ilya peu degens même àFondcombe quipuissent chevaucher ouvertement contre lesNeuf ; maisceuxquiexistaient, Elrondlesenvoya verslenord, l’ouest etlesud.

Onpensait quevous pourriez faireungrand détour pouréviter d’être poursuivis, etvous perdre ainsidanslesTerres Sauvages. « Ce futàmoi qu’il appartint deprendre laRoute, etjesuis arrivé auPont deMitheithel, oùj’ai laissé un signe ilya près d’une semaine.

Troisdesserviteurs deSauron étaientsurlePont, maisilsseretirèrent etjeles poursuivis versl’ouest.

Jesuis aussi tombé surdeux autres, maisilssesont détournés verslesud.

Depuis lors, j’ai cherché votretrace.

Jel’ai trouvée ilya deux jours etjel’ai suivie par-dessus lePont ; etaujourd’hui, j’ai noté l’endroit oùvous étiez redescendus descollines.

Mais,allons ! Iln’y apas detemps àperdre àdonner de plus amples détails.

Puisque vousêtesici,ilnous fautrisquer lepéril delaRoute etaller.

Ilssont cinqderrière nous, etquand ilsdécouvriront votretrace, ilsnous poursuivront commelevent.

Etils ne forment paslatotalité. Où peuvent êtrelesquatre autres, jel’ignore.

Jecrains detrouver leGué déjà tenu contre nous. » Tandis queGlorfindel parlait,lesombres dusoir s’épaississaient.

Frodonsesentit prisd’une grande lassitude.

Dèslemoment oùlesoleil avaitcommencé àbaisser, lebrouillard qu’ilavait devant lesyeux s’était assombri, etilvoyait uneombre s’établir entreluietles visages deses amis.

Àprésent, ladouleur l’assaillait, etil avait froid.

Ilvacilla etse retint aubras deSam. — Mon maîtreestmalade etblessé, ditSam encolère.

Ilne peut pascontinuer àvoyager, lanuit tombée.

Ila besoin derepos. Glorfindel rattrapaFrodonaumoment oùcelui-ci glissaitàterre et,leprenant doucement danssesbras, il le dévisagea avecunegravité inquiète. Grands-Pas racontabrièvement l’attaquedeleur campement sousleMont Venteux etl’histoire dupoignard meurtrier.

Ilsortit lemanche, qu’ilavait gardé, etletendit àl’Elfe.

Glorfindel frissonnaenleprenant, maisil l’examina avecattention. — Il ya des inscriptions maléfiquessurlemanche, dit-il ;bienquevosyeux puissent nepas lesvoir.

Gardez le, Aragorn, jusqu’ànotrearrivée àla maison d’Elrond ! Maisfaites attention, etmaniez lelemoins possible ! Les blessures infligéesparcette arme dépassent, hélas !mespouvoirs deguérison.

Jeferai ceque jepeux –mais je vous presse d’autant plusdecontinuer sansprendre derepos. Il chercha desdoigts lablessure surl’épaule deFrodon, etson visage sefit plus grave, comme s’ilfût inquiet de cequ’il avait appris.

MaisFrodon sentitdiminuer lefroid danssoncôté etdans sonbras ; unelégère chaleur descendit deson épaule àsa main, etladouleur devintplussupportable.

L’obscuritédusoir luiparut pluslégère autour delui, comme siun nuage s’étaitretiré.

Ilvit denouveau lesvisages deses amis plusclairement etun renouveau d’espoiretde force sefit jour enlui. — Vous monterez moncheval, ditGlorfindel.

Jevais raccourcir lesétriers jusqu’au basdelaselle, etvous devrez voustenir aussi serréquevous lepourrez.

Maisvousn’avez rienàcraindre : moncheval nelaisserait tomber aucuncavalier quejelui ordonne deporter.

Ilale pas léger etégal, etsile danger nousétreint detrop près, ilvous emportera àune vitesse aveclaquelle lescoursiers noirsdel’ennemi eux-mêmes nesauraient rivaliser.

— Non, ilne lefera pas ! ditFrodon.

Jene lemonterai passije dois êtreemporté àFondcombe oun’importe où d’autre enabandonnant mesamis audanger. Glorfindel sourit :. »

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